Cliquez sur >> à droite pour faire disparaître les annonces. Page optimisée pour Internet Explorer

5 juillet 2006

Note du webmestre :
Cette chronique d'Yves Boisvert n'a rien à voir avec le vélo, mais puisqu'elle est en bonne partie consacrée à une grande amie des cyclistes de Québec, nous avons pensé que ça pourrait vous intéresser...

La haute couture et au-delà

Ah, comme elle a raison d'avoir honte, la bonne mairesse Andrée Boucher ! Elle est à Paris pour représenter la belle ville de Québec et donc, tout le Québec. Elle plonge dans sa garde-robe pour trouver sa plus belle robe afin de rencontrer des dignitaires français.

Et que fait-on dans sa ville ? On rit.

Oui, certes, c'est un peu bariolé, c'est très mauve, mais c'est tout à fait de saison, dans son imitation de la crème glacée à la gomme ballonne, une essence qu'en passant je ne vous recommande pas du tout.

Ils sont drôles, les gens de Québec. Ils ont élu la politicienne la plus flyée au Québec, mais ils ne veulent pas la montrer. Ils pensent peut-être que les Français vont se moquer d'eux. Voyons donc. Les Français ne savent même pas qu'elle est à Paris. D'abord, ils sont tous en train de regarder le foot ou d'en parler. Et puis, les mairesses de bourgades des anciennes colonies excitent rarement les médias locaux, c'est à peine s'il y a trois lignes quand Jean Charest s'y rend.

Si les gens de Québec voulaient un notaire de l'Ancienne-Lorette comme maire, ils n'avaient qu'à en élire un. Il serait arrivé là-bas en habit beige et on n'en aurait jamais parlé. Après, on sait bien, ils auraient dit qu'on les boude.

Cette ville est pleine de ressentiment et de contradictions.

« J'ai honte collectivement », a donc dit la mairesse quand on l'a mise au courant de la controverse qui secoue Québec au sujet de sa robe. Pour une solitaire de la politique, la honte collective suppose une émotion considérable.

Et puis, cette déclaration, ma foi assassine, que dis-je, suicidaire politiquement: « Il faut qu'on fasse bien petit village pour dénigrer cette robe-là. » Petit village ! Notez que ça ne vient pas de Montréal cette fois - on préfère parler de «gros village».

Comprenez-la, bande d'incultes : cette robe est signée Yves Saint-Laurent. Oui, madame. Moi non plus je ne savais pas que la haute couture était montée si haut.

Vous me direz avec raison : le comble du provincialisme consiste précisément à montrer la griffe de ses vêtements comme preuve supposée de son bon goût.

Sa vraie faute de goût, la voilà. Quand on ose le mauve à pois jaune dans une rencontre internationale, il faut s'assumer pleinement et envoyer paître ses détracteurs. Allez, madame la mairesse, on est avec vous !

On a déjà hâte au 400e.

Raël a-t-il une réputation ?
Dans un autre ordre d'idées, mais pas tant que ça, quand on affirme avoir fait un tour de soucoupe volante et être le demi-frère de Jésus, il faut aussi s'assumer.

Claude Vorhillon, qui se fait appeler Raël, porte un très sensuel costume à épaulettes étagées du dernier chic et s'assume comme le prophète des extra-terrestres. Aussi, quand Denis Gratton, chroniqueur au Droit, l'a traité d'escroc et de professionnel de l'arnaque, il n'a pas aimé ça. Il l'a poursuivi pour 75 000$.

Atteinte à la réputation, certes, mais que vaut la réputation de Raël ? On attendait la réponse depuis longtemps. Restez avec nous jusqu'à la fin de cette chronique pour le savoir.

Vorhillon est allé raconter à la Cour supérieure ses sornettes sur la création de la vie sur la Terre par des extra-terrestres et les aventures de Noé dans sa fusée (et non une arche), les rayons répulseurs qui séparent les eaux de la mer Rouge pour Moïse, et un rayon paralysant pour sortir Daniel de la fosse aux lions.

Il dit aussi, on s'en souvient, qu'il a causé avec Jésus, Mahomet, Bouddha et j'en passe, ce type est un terrible «name dropper».

Que vaut la réputation d'un pareil individu, donc ? Beaucoup moins que la robe de Mme Boucher, nous dit le juge Maurice Laramée, dans un jugement désopilant comme on n'en lit pas souvent.

Au bout de 19 pages hilarantes, le juge en vient à la conclusion que Vorhillon-Raël lui a menti en pleine face ou alors souffre d'hallucinations. Raël ayant lui-même ridiculisé plusieurs religions et ne se gênant pas pour divaguer à tout propos, doit s'attendre à se faire ridiculiser. Sa réclamation, jugée « farfelue », est donc rejetée, sa réputation étant allée faire un tour de soucoupe il y a quelque temps pour ne plus jamais revenir.

Le juge dit que la Cour a été utilisée par Raël, comme les médias l'ont été, «dans sa recherche de notoriété», au moment de cette histoire de clonage bidon ou combien d'autres fois.

Ce jugement n'est pas seulement plein d'une saine ironie, il est plein de bon sens et réjouit le coeur du journaliste à la recherche d'un minimum de rationalité.

En même temps, on constate encore une fois qu'on peut lancer une poursuite sans le moindre fondement, prétendre les choses les plus absurdes sous serment, rire de la Cour, finalement, en étant représenté par un avocat de conséquence, Me Pierre Fournier, ex-bâtonnier s'il vous plaît, sans encourir la moindre conséquence, sinon juste un peu plus de ridicule.

• • • • •

4 juillet 2006


Andrée Boucher a été reçue à Paris par le sénateur et ancien premier ministre français Jean-Pierre Raffarin. « Cette
robe-là, elle est d'Yves Saint Laurent, le fils le plus célèbre de la France dans la haute couture, a répliqué la mairesse
Boucher aux critiques formulées à son égard. C'est vraiment une des plus belles robes qu'on puisse porter en France.»
photo : La Presse

Un «fashion faux pas» pour la mairesse Boucher

Marianne White

«C'est un fashion faux pas incroyable.» Le styliste Jean-François Renaud n'en revient tout simplement pas du choix vestimentaire de la mairesse de Québec, Andrée Boucher, qui en a fait sursauter plusieurs en portant une robe colorée du célèbre couturier Yves Saint Laurent.

«Ça ne lui allait pas du tout, affirme le propriétaire de la boutique Oclan dans le Petit Champlain. On aurait dit qu'elle était au Mali et non à Paris.» Le fait de porter une robe griffée n'est pas une garantie de bon goût, souligne M. Renaud. « Elle avait un look vraiment trop daté, et la robe bouffante ne l'avantageait pas. »

Le styliste croit que la mairesse aurait dû avoir recours aux services d'un professionnel pour choisir sa garde-robe de voyage. Elle aurait même pu choisir des vêtements de créateurs québécois comme Marie Dooley, suggère-t-il.

La mairesse de Québec s'est excusée une fois pendant son séjour en France au sujet de son look, mais cela n'avait rien à voir avec la robe controversée. Elle avait enfilé un ensemble sport le matin pour une visite et elle s'est retrouvée en conférence de presse vêtue de la sorte. Elle s'est empressée de s'excuser auprès des journalistes de ne pas être habillée plus adéquatement pour la circonstance.

Des critiques «honteuses»
Mais Andrée Boucher n'est pas peu fière de la robe qu'elle portait lorsqu'elle a été reçue par le sénateur et ancien premier ministre français Jean-Pierre Raffarin. Et elle a qualifié de «honteuses», hier, les critiques sur son habillement qui circulent dans certains médias de Québec.

« Cette robe-là, elle est d'Yves Saint Laurent, le fils le plus célèbre de la France dans la haute couture, a-t-elle souligné lors d'un point de presse improvisé en face de l'hôtel de ville. (...) C'est vraiment une des plus belles robes qu'on puisse porter en France. Il faut qu'on fasse bien petit village pour dénigrer cette robe-là et surtout ne pas avoir vérifié (sa griffe) avant. C'est un peu l'arroseur arrosé. »

Mme Boucher affirme avoir choisi la robe en question, plutôt ample, à cause de la chaleur qu'il faisait ce jour-là. Elle dit l'avoir achetée il y a « quelques années. Je ne saurais vous dire exactement ».

« J'ai honte collectivement, a ajouté Mme Boucher lors d'une entrevue avec Le Soleil. Ça ne se peut pas qu'on soit aussi quétaine que ça. C'est certain que je ne porte pas de rose nanane, ni de vert lime, ni de polyester blanc. (...) J'ai été insultée qu'on ait pu lier le fait que je porte une robe d'Yves Saint Laurent avec la question de savoir si je représente le citoyen dignement. À vrai dire, il n'y a rien à ajouter à pareille bêtise. »


page mise en ligne par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
Consultez notre ENCYCLOPÉDIE sportive