La rencontre avec l'Initié et
les autres oiseaux

(Adolescence)


L'adolescence :

J'ai commencé par ne plus pouvoir respirer normalement. Les médecins bien sûr ne trouvaient rien. Moi, j'avais l'impression que même en gonflant mes poumons avec de l'air au maximum, je n'avais pas encore assez d'oxygène pour vivre. J'avais l'impression d'étouffer.

Je pense que le fait d'exister dans un corps si dense par rapport l'immatérialité des différents corps dans lesquels j'avais vécu durant cette expérience, me donnait cette impression d'étouffer sous une pression trop forte.

Les gens autour de moi construisaient leurs vie sur des certitudes concernant la nature de la prétendue "réalité". Moi, j'avais vu quelque chose qui m'avait toute entière embrasée, comment l'oublier...

J'ai eu 16 ans et mon bac math-physique la même année. Je passais mes journées dans les bibliothèques à chercher un livre ou un poème qui m'aurait sauvé, parce que nous nous serions compris.

J'ai commencé à arrêter de manger. Je pensais que comme ça, il finirait bien par se passer quelque chose. Je savais intérieurement que je n'avais pas le droit de me tuer, mais j'avais parfois peur de ne pas réussir à me retenir. Les médecins ont commencés à me donner des calmants. Des euphorisants et des calmants pour le jour, des somnifères pour la nuit. Avec tout le valium, le gardénal, le tranxène, et tous les autres qu'ils m'ont donnés, je n'avais plus beaucoup de chance de m'en sortir. Ils appelaient ça une anorexie mentale. Moi, ça m'était égal, je continuais à ne pas manger. C'était ma façon de dire non, ça a duré un an.

J'ai des parents merveilleux. Ils ont eu confiance en moi. Ils m'ont proposés de choisir par moi même soit d'être accueillie dans un hôpital psychiatrique si je pensais que là-bas je pourrais recevoir de l'aide, soit de partir à Paris pour devenir une actrice puisque c'est ce que j'avais désiré devenir.

Le théâtre :

Je suis partie à Paris. Durant quelques années j'ai vécu la vie de bohème. J'ai eu la chance de vivre parmi des artistes issus de tous les pays. Pas seulement des acteurs, mais aussi des danseurs, des peintres, des sculpteurs, des clowns... J'ai eu la chance de rencontrer parmi eux des êtres exceptionnels.

J'avais 20 ans. Je suis tombée amoureuse de la Pologne en y allant vivre pour quelques mois, au théâtre Laboratoire de Grotowski, à Wroclaw. Là bas, Ryszard Cieslack, l'acteur principal de ce théâtre, avec qui j'avais déjà travaillé en France, créa une ouverture dans mon esprit. Il me parla d'une hypothétique possibilité de poursuivre au delà du théâtre. Lui, il avait atteint des sommets dans l'art d'être un acteur. Les critiques, dont ce n'est pourtant pas dans les habitudes, disaient de lui que "quand il jouait on avait l'impression d'être en face d'un être transfiguré, qui aurait presque pu entrer en lévitation. En sortant des représentations on se sentait être meilleur, comme si au travers de lui quelque chose venait de se dérouler qui lavait notre vie". C'était vrai, chaque fois que je le voyais jouer, j'étais transformée. Je sais qu'il en était de même pour de nombreux spectateurs, comme si l'intensité de sa présence nous faisait basculer dans l'essentiel.

Lorsque nous avions travaillé ensemble en France, j'avais eu des expériences extrasensorielles que j'avait intégrées d'une façon très naturelle, comme allant de soi. Lui, il me disait que l'art n'était qu'une étape encore vers autre chose, plus haut, plus invisible, plus important encore. Il me disait, toi, tu peux le faire, essayes... J'avais peur, car bien que très jeune, le théâtre avait durant ces années été tout pour moi, mais j'ai promis. J'ai mis trois années avant de réussir à faire ce qu'il me demandait, avant de rencontrer les personnes avec qui cela serait possible.

Entre temps, il y eu encore la rencontre avec Shuko Nagaoka, acteur japonais et moine bouddhiste, qui m'enseigna durant six mois les techniques de concentration et de méditation des acteurs de son pays. A son tour il me suggéra de poursuivre plus loin, comme il le faisait lui même en étant prêtre, parce que l'essentiel était encore au delà du théâtre.

Bien sûr, durant toutes ces années, comme j'en étais encore à essayer de me débarrasser des calmants, tout n'était pas parfait. Je vivais de cigarettes, de cafés, et d'alcool pour m'endormir. J'étais souvent malade, mais quand même, j'avais l'intuition que quelque chose allait se passer dans ma vie et que j'allais m'en sortir.

La rencontre :

J'avais 23 ans. Je venais de finir de tourner un film durant un mois, au pays cathare, à Montségur.

Je sortais de chez moi et je n'arrivais plus à en fermer la porte. Je demandais à un jeune homme qui passait par là s'il voulait bien m'aider à fermer cette porte. J'ai vu dans son regard quelque chose que je connaissais bien, une sorte de vibration issue d'ailleurs.

Donc, j'ai passé les semaines qui suivirent à passer mes moments libres au café d'en face, pour l'attendre au cas ou il repasserait dans la même rue, ce qui était quand même fort improbable, en plein Paris.

Néanmoins, après quelques semaines, il sonna à la porte de chez moi, et me proposa de venir si je le désirais à une fête qu'organisaient quelque uns de ses amis à la campagne. Je ne savais rien de lui ni de ses amis, je ne lui dit rien non plus de moi, et j'acceptais.

Ses amis étaient en fait les personnes avec qui je vis depuis 25 ans maintenant.

L'Initié :

Lors de cette fête, j'ai assisté pour la première fois à une conférence de celui qui allait devenir mon guide spirituel.

Il parlait de l'expérience de sortie hors du corps qu'il avait faite consciemment à l'âge de 18 ans. J'entendais pour la première fois quelqu'un parler de cette chose que j'avais moi même vécue, et qui avait transformé ma vie. Je savais donc que tout ce qu'il décrivait, bien que complètement hors des normes de notre raison était vrai, l'ayant vécu.

J'avais la preuve objective que je n'étais pas folle, puisque nous étions au moins deux à avoir vécu la même chose sans nous être concertés, l'objectivité n'étant après tout qu'une accumulation de subjectivités. J'avais comme une certitude intérieure qui allait grandissant: j'étais arrivée à bon port, là ou je devais me rendre.

C'était à la fois la continuité naturelle des expériences de mes 23 années de vie, et en même temps comme le début d'un nouveau cycle, car je n'étais plus seule.

Premières perceptions :

Au début, dès que je m'asseyais au milieu de ces personnes, tous mes chakras se mettaient à palpiter ( le mot "Chakra" est le nom donné par les indiens pour les centres d'énergie que nous avons dans notre corps intérieur, le long de la colonne vertébrale).

C'était systématique et très agréable, d'autant plus que je n'avais eu dans ma vie jusqu'alors la perception que de deux ou trois d'entre eux. Par la suite, j'ai compris que grâce à la maîtrise de leur énergie vitale, les personnes qui m'avaient précédées dans ces recherches avaient réussies à créer dans leur corps interne, un axe de canalisation des énergies. Celles ci pouvaient ainsi s'élever, de chakras en chakras.

Cela se passait sans qu'ils aient besoin de rien faire d'autre que d'être assis ensemble, intériorisés. Moi, par une résonance spontanée, je m'élevais en même temps qu'eux.

Premières modifications :

Je me suis débarrassée du tabac, de l'alcool, du café et par conséquent des maladies sans faire aucun effort de volonté, cela s'est fait tout seul et définitivement dans les premiers jours de la rencontre avec mes nouveaux amis.

Durant plusieurs années, en fait un peu comme cela s'est passé dans mon enfance après que je sois sortie de mon corps, je n'ai pas compris grand chose à ce qui était en train de m'arriver. Je comprenais tout ce qui se déroulait seulement à partir de mes références intérieures, j'étais en accord total, mais j'avais du mal à expliquer mentalement ce qui se manifestait parmi nous. C'est pourquoi j'ai mis un certain temps avant de parler à mes proches de ce que je vivais.

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