La vie en camion |
![]() |
Voici une section complètement à part. Je vous expose ici ce qu'est la vie de quelqu'un qui choisit de vivre dans un camion. La plupart des gens ne savent pas du tout ce que c'est, ou bien ont une vision très éronée de la réalité. Je veux remettre les choses à leur place et peut-être vous introduire un peu dans ce monde qu'est le "trucking". Bienvenue à bord ! |
Les préjugés |
Quel est le pire préjugé envers les chauffeur(e) ? Comme les marins, ils ont des femmes (ou des hommes tout dépendant) dans chaque port. Je ne crois pas que ce soit le cas. Enfin, c'est sûre qu'il doit y en avoir qui en profite pour vivre une double vie, mais je ne crois pas que ça ait rapport du tout au métier. Quand on est sur la longue distance, on ne sait jamais où on aboutira et combien de temps on y sera. On a déjà assez de difficulté à essayer d'avoir une relation stable ici au Québec, où est notre port d'attache, alors imaginez à l'autre bout du continent. C'est sûr qu'il y en aura toujours qui essairont de faire les gros durs aux beaux yeux à toutes les serveuses d'Amérique, mais il en reste que le plus souvent, ce n'est que pour passer le temps et il n'y a pas de conséquences à ces petits jeux . Les camionneurs sont de grands solitaires. C'est l'amour via les lignes interrurbains et peut-être 6-7 jours à la maison par mois si on est chanceux. Ce n'est pas facile pour le moral, et pour le camionneur et pour la personne qui l'attends à la maison. |
... à suivre... |
Retour |
L'alimentation |
On part pour la semaine. Du temps où je fesais de la Californie, j'étais quand même chanceuse, je travaillais pour une bonne compagnie qui nous fournissais de bons camions avec le micro-onde et le frigidaire. Mais bon, tu es à la maison deux jours, une journée pour le lavage et l'autre pour faire l'épicerie et la "bouffe" que tu vas emmener pour la semaine. Viens vite le temps où tu achète des plats déjà préparés dans les épiceries pour pouvoir gagner une journée de congé. Donc en partant tu pars avec des plats fait "maison" si on peut dire. Mais la californie, c'est pas à la porte, donc après 7 jours, on oublie les plats préparés. Il y a toujours les sandwiches mais bon, avouons que ça ne bat pas les repas chauds. Donc, nous voilà arrêté dans un relais routier (truck stop). Avec son buffet "all-you-can-eat" et sa nouriture américaine. La nourriture américaine, pour ceux qui ne le savent pas, c'est majoritairement du gras et de la sauce. Très loin de notre cuisine québécoise. On finit par s'y faire, même si on ne dirait jamais ça au début. On mange pas nécessairement équilibré et surtout, jamais à heure fixe. Pour ce qui est des chaînes de fast food, on croirait trouvé là un goût que l'on reconnaitrait, mais c'est rêver en couleur. La viande ne goûte pas pareil, même pas à la double arche doré.. En fait, les hamburgers qui goûte le plus ce qu'on connait, c'est au Dairy Queen (!), qui l'eut crut. En fait, c'est le seul endroit où la viande n'est pas grasse. N'empêche, on s'alimente mal et surtout, ce n'est jamais régulier. La plupart du temps en équipe, on mange un gros repas juste avant d'aller dormir, ce qui n'est pas trop bon pour le tour de taille, vous vous l'imaginer bien. On a beau vouloir bien manger, on finit toujours par retomber dans le piège du plus rapide. |
Si vous avez des questions sur un aspect du métier et que je n'en ai pas encore parlé, écrivez moi, et il me fera un plaisir d'écrire mon commentaire sur cette page. |
La notion du temps |
Tout d'abord, je dois préciser que je fesais du "team" alors ça change un peu les affaires mais c'est une réalité quand même. Je vais vous dire, quand un camion, quand tu te dirige vers la californie, la notion de journée n'existe pas. Il n'y a pas vraiment de segment de 24 heures. Le camion roule 24heures sur 24. Tu conduis 8 heures, tu dors 8 heures et ainsi de suite. En fait, c'est comme si le temps n'existait pas. Tu as l'allée, l'attente et le retour. Comme 3 segments. Même si l'allée et le retour prennent 2 jours et demi chaque. |
L'hygiène |
Un vrai casse-tête. Quand on commence dans le métier, on se dit "moi, je vais prendre ma douche à tous les jours". Une fois dans le métier, on se rends vite compte que ça prends beaucoup de planification pour y arriver. Pour être réaliste, c'est presque impossible. Avec les horaires toujours de plus en plus serrés, il faut en faire son deuil. Quand un chauffeur est en solo, il doit souvent coucher chez le client et c'est pas dans un quartier industriel qu'on trouve une douche. En équipe, le camion roule 24/24 et les arrêts se font rares. Ce qui aide en équipe, c'est que la notion du temps n'existe pas (voir plus haut). Donc souvent, on prend une douche 1 fois par segment. Donc 3 fois par semaine si on est chanceux. Parfois, les choses se bousculent et ce n'est que 2 fois par semaine, soit à l'allée et au retour. Le reste du temps, on se lave "aux endroits stratégiques" dans le camion avec des serviettes pour bébé. On arrête dans les haltes routières pour aller aux toilettes et se brosser les dents. Ce n'est pas l'idéale mais on s'y fait.. En californie, il n'y a pas de porte avec l'extérieur, donc la nuit, il fait assez froid là-dedans. À certains endroits au Nouveau-Mexique, les haltes routières, les toilettes, c'est des cabines avec des trous directement dans le sol. Et puis un peu partout dans l'ouest, les posters qui ornent les cabines, ce sont des dessins de serpents venimeux de la région. Quand vient le moment tant attendu de la douche, c'est une vraie jouissance. Aux États-Unis, les grandes chaînes de Truck Stop ont des douches décentes. Certains endroits sont mieux que d'autres. Je vous dirais même que j'en ai vu certaines où j'aurais mangé par terre et d'autres...mon dieu, je ne voulais même pas effleurer un mur. Mais on s'habitue vite et on prends une routine, on sait où on aime arrêter se laver. Pour vous donner un exemple, pour moi, Salt Lake City sera toujours synonyme de douche et non de jeux olympiques. |
![]() |
![]() |
La solitude |
Il ne faut pas se le cacher, la vie de camionneur est une vie solitaire. Même en équipe, bien souvent le coéquipier dort à l'arrière et vous vous retrouvez seul avec vous même. Si vous avez beaucoup d'imagination, c'est pratique puisqu'il y a souvent des paysages où il n'y a rien à voir à perte de vue. Même la circulation est très rare à certains endroits. Beaucoup de camionneurs possèdent des cellulaires. Croyez-moi, ce n'est pas nécessairement une bonne chose. Le compte monte vite et le mal du pays aide celui-ci à monter en flèche. Sans le cellulaire, il faut se rabattre sur les cartes d'appels et ça aussi ça épuise le portefeuille assez vite. Le mal du pays fait faire plusieurs choses. Bien souvent, vous rencontrez des québécois dans les truck stop et vous fraternisez immédiatement. Avoir été au Québec, jamais vous ne leur auriez adressé même un regard mais la joie de parler français après 3-4 jours à l'étranger vous rends très sociable. |
La formation |
Pour conduire un camion semi-remorque, vous devez possèder une classe 1. Pour savoir comment l'obtenir cliquez ici. Vous serez automatiquement rediriger vers la page de la SAAQ qui traite de la question. Plus vous aurez d'heures de pratiques, plus vous avez de chance de décrocher un emploi. Il existe deux institutions publiques (à St-Jérôme et Charlesbourg) où le cours est défrayé par le gouvernement. Il ne reste donc que 150$ environ à payer pour un cours de 615heures. (le cours se détaille au alentour de 12 000$ au privé). Ce cours à temps plein de 615hrs donne un DEP en conduite de camions. Pour avoir le droit de vous y inscrire, vous devez satisfaire aux exigences de la SAAQ et aussi avoir complèté votre secondaire 5 ou bien une équivalence. Pour en savoir plus sur le DEP de conduite de camion, cliquez ici et vous serez rediriger vers une description plus exaustive de ce diplome. Vous y trouverez aussi une liste des établissements publiques et privés qui ont le droit d'offrir ce cours |