R E T O U R À L A C A S E D É P A R T © Xeen 7 octobre 2001 résumé : et si ? statut : complet genre : romance S&J spoilers : Les Enfants des Dieux disclaimer : Stargate-SG1 - Metro-Goldwyn Mayer Inc. / UA - MGM Worldwide Television - Gekko Corp - Double Secret Productions - Scifi Channel - all rights reserved note de l'auteure : les faits sont décrit du point de vue de 3 protagonistes. * Le major Bert Samuels savourait son moment de victoire. Plus de 24 heures s'étaient maintenant écoulées. Il aurait bientôt gain de cause par KO. La détermination de Jack O'Neill à empêcher le major général Hammond de pulvériser Abydos avec une bombe Mark 5 avait manifestement porté ses fruits. Mais l'absence de réponse de la planète de Jackson prouvait clairement que les ordres du Pentagone auraient dû être suivis à la lettre et sans discussion. Envoyer une boîte de mouchoir en papier dans le vortex ! Quelle idée puérile. Plus le temps passait et plus le danger grandissait. La Terre était à la merci d'une autre attaque et le responsable de la base de Cheyenne Mountain restait là les bras ballants et accordait son crédit à un officier à la retraite ! Il devait rêver. Samuels rédigeait mentalement le rapport qu'il remettrait à Washington. Il lança un regard méprisant à l'ancien colonel de l'Air Force qui faisait les cent pas dans la salle de réunion. Ce type ne contrôlait plus ses nerfs. Il l'avait même vu se ronger les ongles tout à l'heure. Une chance qu'on l'ait rayé de l'active. Il commençait à comprendre pourquoi O'Neill avait quitté l'armée et après étude de son dossier présumait que ses états de service ne mentionnaient pas tous les détails. Sinon pourquoi un officier prometteur dans la force de l'âge aurait-il pris sa retraite ? Sans doute des zones d'ombre qu'il valait mieux taire pour ne pas ternir sa réputation. Il avait déjà interrogé ses subalternes, mais les hommes faisaient preuve d'une véritable dévotion pour leur ancien supérieur. Il sentait qu'ils n'avaient pas tout dit. D'ailleurs, plus O'Neill manifestait son impatience et son inquiétude, plus ils s'absorbaient dans un silence distant. Ferretti s'était même endormi dans un coin. Kawalski restait stoïque, mais il affichait un air d'ennui abyssal. Qu'importe, dans quelques heures Abydos ne serait plus qu'un amas de débris dans le vide stellaire. Il consulta sa montre et s'approcha de Hammond. Ce dernier lui jeta un regard glacial et le congédia d'un geste. Avant qu'il ait eu le temps de protester, des vibrations d'une intensité inimaginable se mirent à faire trembler le niveau -28. Quand il vit O'Neill se lever d'un bond et se jeter dans l'escalier qui menait à la Porte, Samuels frissonna. Pour la première fois, il reconsidéra ses positions sur l'homme qu'il était allé chercher l'avant-veille et pensa qu'il valait mieux être son ami que son ennemi. Le vortex s'ouvrit avec un grondement sourd et vomit une vague bleutée. Le champ gravitationnel se stabilisa et une boîte de mouchoirs jaillit à travers le rideau liquide. O'Neill se précipita sur la rampe sans ralentir et ramassa la boîte. Un large sourire éclaira son visage. Il la lança à Samuels qui arrivait, Hammond sur ses talons. Les deux hommes prirent connaissance du message tracé sur le côté de la boîte. Merci. Envoyez-en d'autres. "Permission d'emmener une équipe sur Abydos, mon général !" "Permission accordée, sous réserve d'obtenir l'accord du Président. Le briefing aura lieu à 8:00 heures. Colonel O'Neill, considérez-vous réintégré dans le service actif." Samuels fusilla O'Neill du regard. Il pouvait jubiler, ce n'était que le premier round. Il savait qu'il avait raison. Il regarda le colonel s'éloigner avec Kawalski qui paraissait encore plus heureux que son supérieur. * Le major Samantha Elizabeth Carter salua le réceptionniste d'un air absent et consulta le message qu'on avait déposé pour elle. Le général la convoquait pour un briefing demain matin. C'était parfait. Quoiqu'il ait pu se passer à Cheyenne Mountain ces derniers jours, elle sentait qu'elle allait enfin avoir droit à sa part d'action. Elle avait travaillé dur sur le projet Porte des Etoiles. Deux longues années basée au Pentagone à établir des modèles, à calculer les probabilités, à essayer les codes et leurs combinaisons. Elle passait le plus clair de son temps absorbée dans ses recherches. Elle mangeait au Pentagone, dormait au Pentagone, déclenchant la colère de son petit ami de l'époque, le capitaine Jonas Hanson, qui lui reprochait tout à la fois sa froideur et ses absences. Elle avait bien tenté de lui faire comprendre que le projet devait aboutir le plus rapidement possible, rien n'y faisait. Lui aussi enchaînait mission sur mission et en femme amoureuse, elle avait mis sur le compte du surmenage ses accès de violence. Elle revenait terrifiée à son laboratoire tous les lundis matin. Quelle mascarade ! Il appelait ça de l'amour ? Comment avait-elle pu être aveugle à ce point ? Elle se revit conduisant à tombeau ouvert vers l'hôpital, le visage tuméfié, le bras maintenu en écharpe et couverte de marques de coups. Elle avait refusé de porter plainte. Refusé d'admettre qu'il l'avait violée après l'avoir battue et laissée inconsciente dans son appartement. Elle était un soldat entraîné, elle avait volé des dizaines d'heures pendant la guerre du Golfe, combattu au corps à corps. Elle avait laissé faire Jonas et supposait qu'elle devait l'assumer. Assumer aussi que l'équipe du colonel O'Neill ait traversé sans elle la Porte des Etoiles l'année précédente, alors que toute sa vie elle n'avait rêvé que de ce moment. Clouée sur son lit d'hôpital, elle avait versé des larmes amères. Demain, elle passerait enfin de l'autre côté. Elle frémissait dans l'expectative de ce moment. Machinalement, elle appela l'ascenseur et comme une somnambule se retrouva devant la porte de sa chambre, sa clef magnétique à la main. Voilà ce qu'elle allait faire. Se changer, dormir un peu et fêter son transfert au Colorado. Elle ouvrit la porte, se déshabilla en marchant et entra sous la douche sans ralentir. Jamais elle ne pourrait attendre demain. Elle laissa l'eau froide couler sur elle jusqu'à être pratiquement engourdie et se jeta dans son lit sans prendre la peine de s'essuyer. Elle s'endormit aussitôt. * Kawalski et O'Neill sortirent du restaurant en parlant haut et fort. Le colonel sentait le regard de la serveuse qui collait à son dos. "Je vous envie mon colonel, toutes ces femmes sont folles de vous. Je voudrais bien que vous me donniez le truc un jour," dit Kawalski à mi-voix en se penchant vers O'Neill. "Ce soir c'est Jack, Charles ! Nous ne sommes pas à la base," répondit O'Neill sans relever. "Un dernier verre pour la route, Jack ?" "J'allais vous le proposer. Vous vous rappelez de cette boîte où on était allé avec Daniel l'année dernière ?" "Le Blue Moon ?" "Je crois oui." "Pas de problème Jack, je vous y emmène ! J'y suis allé une fois, c'est écrit là," dit-il en pointant son index sur son front. "Comme si j'avais le choix," marmonna Jack. "Vous n'avez toujours pas récupéré votre voiture ?" "Non." "Remarquez, vous n'en aurez pas besoin sur Abydos." "Ah, c'est malin !" "C'est parti !" Kawalski se mit à rire dans sa barbe et ouvrit la portière. * Le Blue Moon était désert. Jack hésita sur le pas de la porte. Kawalski faillit le bousculer. Il poussa le major à l'intérieur et se dirigea vers le bar. Il était sans doute trop tôt pour l'affluence. Il commanda deux bières et s'accouda au comptoir. Kawalski avait repéré le patron et s'était éclipsé. Perdu dans ses pensées, Jack porta le goulot à ses lèvres et se rendit compte qu'il avait fini sa bière. Il fit un signe discret au barman qui posa une bouteille sur le bar et escamota la précédente. "Quand je fais ça, on ne m'apporte jamais rien," dit une voix de femme. "A croire que je suis invisible." "La maîtrise due à une longue pratique," dit Jack en se retournant. "La technique ne suffit pas, il faut du doigté." Il se retrouva face à une jeune femme mince qui se perchait sur le tabouret voisin. Ses cheveux étaient coupés courts et d'un blond lumineux. Elle avait des yeux immenses d'un bleu incroyablement limpide. Sans aucune retenue, elle le détaillait des pieds à la tête en souriant et appréciait manifestement ce qu'elle voyait. "Alors, c'est ça ? Le doigté ?" dit-elle en imitant le geste de Jack. Le barman ne broncha pas. "Vous voyez ? Je suis la seule femme des Etats-Unis qui pourrait mourir de soif dans un bar," dit-elle en plissant le nez. "Regardez faire un pro," répondit Jack en refaisant le même geste. "Vous prenez la même chose ?" "Oui. Merci. Jamais de mélange !" "Voilà ! Un dry martini ! Jack. Jack O'Neill," dit-il en tendant la main. "… Enchantée. Heu… Elizabeth," hésita la jeune femme en serrant fermement sa main. "Et je vous appelle… Beth? Liz ?" "Comme vous voulez. Ca n'a pas d'importance," dit-elle en buvant son verre d'un trait. "Vous habitez Colorado Springs ?" "Pas encore." "Ah. Moi non plus… Vous êtes de l'Est ? Je l'entends à votre accent." "Gagné. Et vous êtes de… désolée je n'entends rien ! Je n'ai pas l'habitude de parler beaucoup vous savez." Je suis de Chicago." "Chicago…" "Vous voulez vous asseoir dans un coin plus tranquille… Liz ?" "Je ne sais pas. J'allais partir quand…" elle hésita. "Quand ?" "Quand je vous ai vu entrer," dit-elle avec une lueur de défi dans les yeux. "C'est vrai qu'il n'y a personne ce soir. Pourtant c'est un endroit amusant d'habitude," finit-il par dire en faisant une petite grimace. "J'imagine qu'il ne faut pas attendre l'impossible de Colorado Springs, Jack. Surtout un jour de semaine. Vous me présentez ?" "Charles Kawalski, Elizabeth. Elizabeth, Charles Kawalski." "Enchanté. Vous habitez Colorado Springs ?" Sam éclata de rire. Elle glissa de son siège et se rattrapa au bras de O'Neill. Il sursauta et hésita sur l'attitude à adopter. A tout hasard, il la rattrapa par la taille et y posa sa main. Elle le laissa faire et tendit la main au major. "Enchantée Charles Kawalski. Alors ? Nous allons nous asseoir ou vous préférez danser Jack ?" dit-elle en l'entraînant sur la piste laissant Kawalski médusé. Il tombait des nues. Il les regarda s'enlacer sous les spots. Au bout d'une demi-heure, il paya sa consommation, prit son blouson et s'éclipsa discrètement. Après un dernier regard sur la piste, il poussa la porte en souriant et sortit. * (Kawalski) Charlie, t'es le meilleur ! Tu t'es débrouillé comme un chef ! Jamais j'aurais pensé retrouver cette boîte du premier coup. Pourquoi il s'arrête sur le pas de la porte ? Déjà qu'il m'a à peine adressé la parole en voiture ! Ca doit lui faire drôle de reprendre du service… Merde, y a personne dans ce rade. C'est pas une bonne idée… Enfin, le colonel voulait venir, on y est !En plus j'ai l'impression qu'il a l'intention de picoler sec ce soir. Qu'est-ce qu'il veut noyer ? Et moi comme un con qui lui parle de son gamin… J'avais pas idée. Je comprends mieux pourquoi il a fait ami ami avec le petit sur Abydos. Y avait bien des bruits qui circulaient sur son compte. Mais le colonel a toujours été chic avec moi et tous les gars. Alors les rumeurs… Y en a même qui disaient qu'il voulait se foutre en l'air ! Il est vraiment pas causant ce soir, dis donc ! Tiens, mais c'est Jesse !! Je vais aller lui faire un brin de causette. Le colonel se rendra même pas compte que je suis plus là. Il a déjà sifflé sa bière. C'était sympa de revoir ce mec. Drôle de type… J'espère que le colonel a éclusé quelques bières parce que je me vois pas le regarder boire toute la nuit sans rien dire. C'est pas vrai ?! Il a encore levé une petite !! Les nanas s'accrochent à ce mec comme des ventouses ! Hé, hé, pas mal en plus… Chicos et tout et tout. Y a que le colonel pour se dégoter une fille pareille dans une boîte déserte. Combien de temps j'ai discuté avec Jesse ? Trois minutes ? Allez, cinq ! Quand je pense que je l'avais même pas vue cette fille ! Pourtant, il a pas bougé depuis tout à l'heure. En plus, il se les fait livrer à domicile ! Quel veinard ! "J'imagine qu'il ne faut pas attendre l'impossible de Colorado Springs, Jack. Surtout un jour de semaine. Vous me présentez ?" "Charles Kawalski, Elizabeth. Elizabeth, Charles Kawalski." "Enchanté. Vous habitez Colorado Springs ?" "Enchantée Charles Kawalski. Alors ? Nous allons nous asseoir ou vous préférez danser Jack ?" Oh là ! Mais c'est qu'elle mord la poulette ! Je les ai dérangés. On dirait qu'elle veut se le garder pour elle toute seule. Elle m'a remis à ma place en moins de deux. Y vont pas me planter là ?! Nom de dieu, elle veut danser ? Elle va pas être déçue !.... Eh, mais c'est qu'y se débrouille pas si mal, le Jack ! En tout cas, ces deux-là, ça fait un sacré beau couple…. Voilà le genre de femme qu'il lui faut. Elle a l'air d'en avoir là-dedans. En plus, elle est jeune et putain ! Sacrées jambes ! Regarde-les, y se dévorent des yeux. J'ai jamais vu le colonel regarder une souris comme ça. Un vrai coup de foudre… Ils s'embrassent ?! On peut dire que c'est du rapide ! Charlie, c'est le moment de rentrer à la base mon vieux. Tu vois rien, tu sais rien ! Il aura pas besoin de ta voiture, c'est sûr ! T'auras qu'à le réveiller discrètement demain matin. Pas la peine qu'il soit en retard le premier jour. Sinon Hammond va faire la gueule. Sans parler de cet abruti de Samuels qui attend que ça, le coincer. Enfin, tu le réveilles… s'il rentre à la base. Parce que du train où ça va, c'est pas sûr qu'il y rentre, à la base ! Mon petit père, tu vas pas leur tenir, tu t'arraches. Où j'ai mis mon blouson ? Brrr, c'est qu'y fait pas chaud ce soir… * (O'Neill) Qu'est-ce qui t'a pris de venir dans ce trou ? J'en commande un autre ou quoi ? Non, t'as bien assez bu. Bon, pas la peine, je me casse. Y a pas un chat ici. C'est pas revenir ici qui va te porter chance pour demain. Tu deviens trop sentimental mon vieux ! Non, je peux pas… Je peux pas faire ça à Kawalski. C'est moi qui ai voulu venir. Une fois arrivé j'avais même plus envie d'être là. Il était tellement pressé de rentrer au chaud qu'il m'a bousculé. Allez, une petite bière… Si tu rentres à la base maintenant, tu vas péter un câble. Tu es toujours mieux là qu'au club des officiers. Bah ! On appellera un taxi et on sera bon pour une belle gueule de bois. Ce ne sera pas la première fois ! C'était limite pour venir jusque là. Kawalski a son compte. Ca m'a fait drôle quand le général m'a réintégré. Colonel Jack O'Neill. Ca sonne bien. J'avais presque oublié… En plus, Daniel est vivant. Je suis bien content de le revoir cet imbécile ! Il a peut-être un gamin à l'heure qu'il est ! Il avait l'air de bien s'entendre avec cette fille. Comment elle s'appelait déjà ? Et les gosses… Skaa'ra. Ce môme me fait tellement penser à Charlie. Si je l'avais pas tué, Charlie aurait pu devenir comme Skaa'ra, Ne recommence pas. C'est pas en te supprimant que tu aurais ressuscité Charlie. Tu aurais seulement rendu Sarah folle de chagrin. D'un autre côté, c'était aussi bien qu'on en finisse. Tu n'étais qu'un boulet pour elle. Il fallait qu'elle tourne la page. Sans toi. Quand est-ce que j'ai fini cette bière ? Allez tant pis, le barman est efficace et j'ai bien envie de me faire une tête ce soir. "Quand je fais ça, on ne m'apporte jamais rien. A croire que je suis invisible." C'est à moi qu'elle parle ? Décidément c'est ma soirée. A croire que j'agite une pancarte marquée "disponible" à bout de bras. Remarque, c'est un sacré canon, et puis discuter avec elle ou boire tout seul... "La maîtrise due à une longue pratique ! La technique ne suffit pas, il faut du doigté." Vas-y mon vieux, joue au blaireau, tu l'impressionnes… En tout cas, elle n'est pas à sa place ici. Les gens d'ici ne sont pas habillés comme ça. "Alors, c'est ça ? La pratique ? Vous voyez, je suis la seule femme des Etats-Unis qui pourrait mourir de soif dans un bar." "Regardez faire un pro ! Vous prenez la même chose ?" "Oui. Merci. Jamais de mélange !" Quel plan elle me fait ? Je n'ai jamais rencontré quelqu'un incapable d'obtenir un verre dans un bar. T'as vu comme elle te regarde ?!! Même pas la peine de faire quoi que ce soit elle attend que toi. "Voilà ! Un dry martini ! Jack. Jack O'Neill." Sacrée poignée de main ! Et la façon qu'elle a de mordiller cette olive ? Elle sait bien l'effet que ça te fait… Peut-être pas. Elle a l'air tellement candide. Une petite fille. En tout cas, elle a de ses yeux ! C'est dingue ce bleu ! "… Enchantée. Heu… Elizabeth." "Et je vous appelle… Liz ?" "Comme vous voulez. Ca n'a pas d'importance." Tiens ? Pourquoi elle me dit pas son vrai nom ? Elle a dû s'engueuler avec son petit ami. Elle a l'air vraiment contrariée. Si tu veux la jouer incognito, ma belle, ça ne me gêne pas… "Vous habitez Colorado Springs ?" "Pas encore." Qu'est-ce que ça veut dire, bon sang ? Je suis trop vieux ou trop bourré ou quoi ? Te mouille pas. "Ah... Moi non plus. Vous êtes de l'Est ? Je l'entends à votre accent." "Gagné. Et vous êtes de… désolée je n'entends rien ! Je n'ai pas l'habitude de parler beaucoup vous savez." De toute façon, Jack, tu te comportes comme un crétin. Ca la dérange pas on dirait, je crois même que ça la fait rigoler ce que tu dis, elle doit te prendre pour un demeuré. Ou alors, elle est en pilote automatique. Ou complètement bourrée ! Elle a bu son verre cul sec. "Je suis de Chicago." "Jack O'Neill de Chicago…" Wow ! Quel sourire… Jack, est-ce que c'est vraiment une bonne idée à la veille d'une mission ? Pourquoi pas, après tout. Arrête de la dévisager comme un imbécile ! Où est passé ton sens de la répartie légendaire ? "Vous voulez vous asseoir dans un coin plus tranquille ? " Et bein, tu te fatigues pas. Heureusement que tu joues sur du velours. "Je ne sais pas. J'allais partir quand…" "Quand ?" Allez, dis-le ! "Quand je vous ai vu entrer." Tu bats tous les records, mon pauvre ami. Si tu la dragues comme ça, elle va même pas s'en rendre compte. Elle te saute pratiquement dessus et tu lui débites des banalités ! Cette fille est extraordinaire. Qu'est-ce qu'elle peut bien trouver à un vieux débris comme toi ? ?? Il faut que la touche. Elle ne peut pas être vraie ! "C'est vrai qu'il n'y a personne ce soir. Pourtant c'est un endroit amusant d'habitude !" "J'imagine qu'il ne faut pas attendre l'impossible de Colorado Springs, Jack. Surtout un jour de semaine. Vous me présentez ?" Oh non ! Pas Kawalski ! Pas maintenant ! Il pouvait pas rester où il était pour une fois ? S'il elle s'en va à cause de lui, je ne me le pardonnerais jamais. "Charles Kawalski, Elizabeth. Elizabeth, Charles Kawalski." "Enchanté. Vous habitez Colorado Springs ?" "Enchantée Charles Kawalski. Alors ? Nous allons nous asseoir ou vous préférez danser Jack ?" En tout cas elle l'a jeté d'une force ! Et tout en douceur… Qu'est-ce qu'elle fait ? Elle veut danser ? C'est ton jour de chance O'Neill. Elle est presque aussi grande que moi. Evidemment elle a des talons, mais quand même… Et c'est un slow ! Décide-toi Jack… Elle sent bon… J'adore ses cheveux. Elle devrait les laisser pousser. Si seulement elle relevait un peu la tête… Voilà comme ça… Mon dieu ses yeux ! Embrasse-la, tu verras bien… Mmmmmmmm… Elle te fait un de ces effets, c'est pas vrai ! C'est la première fois que je ressens un truc pareil depuis Sarah. Si elle continue ça, je vais la violer sur une table ! Calme-toi Jack ! Wow !!!!…… C'est incroyable ! * (Carter) Ca suffit ma grande… Tu aurais mieux fait de rester dans ta chambre et de dormir jusqu'à demain ! Les folles nuits de Colorado Springs ! Bien fait pour toi. Tu aurais plus d'action en regardant un documentaire sur Discovery Channel en mangeant un bac de Ben & Jerry… Jamais vu un endroit aussi désert. Allez, remue-toi ou tu vas t'endormir ici ! Tiens, qui est-ce celui-là ? Un militaire, il se tient trop droit pour un civil. Pourquoi est-ce qu'il n'est pas au club des officiers ? Pour la même raison que toi, idiote ! Non, il n'est pas militaire. La coupe n'est pas réglementaire. Et puis il a une barbe de trois jours… Oh, il n'est pas si jeune qu'il en a l'air. C'est à cause de ses cheveux blonds. Quel âge tu lui donnes ? 40, 45 ? Par contre le type qui est avec lui, bof… Tiens… Il reste au bar. Pas très causant. Tu paries combien que l'autre trouve quelque chose à faire ? Bingo ! Décide-toi Sam ! Il est tout seul… Qu'est-ce que tu risques ? De toute façon, tu n'as plus rien à boire et le serveur fait comme si tu n'existais pas… Tu ne viens pas de dire que tu voulais de l'action ? C'est comme la bicyclette, ça ne s'oublie pas ! "Quand je fais ça, on ne m'apporte jamais rien. A croire que je suis invisible." "La maîtrise due à une longue pratique. La technique ne suffit pas, il faut du doigté." Ce type est habitué à se faire draguer. Il n'a même pas tressailli quand je lui ai parlé. Oui, il a bien 40 ans… Au moins. Pas mal en tout cas, pas mal du tout. On dirait que tu lui plais. Je n'ai jamais vu des yeux comme ça. J'ai l'impression d'être toute nue ! "Alors, c'est ça ? Le doigté ?" Sam, qu'est-ce qui te prend ? Ca ne t'a pas suffi de te faire presque tuer par Jonas ? Tu ne sais rien de ce type. Pourquoi est-ce que tu es venue t'asseoir là ? Il faut qu'il arrête de me regarder comme ça. Mon dieu, il a des mains magnifiques… "Vous voyez ? Je suis la seule femme des Etats-Unis qui pourrait mourir de soif dans un bar." "Regardez faire un pro. Vous prenez la même chose ?" Arrête, respire, dis quelque chose d'intelligent !"Oui. Merci. Jamais de mélange !" Très spirituel. "Voilà ! Un dry martini ! Jack. Jack O'Neill." "… Enchantée." Je ne peux pas donner mon vrai nom. Si c'est un type de la base, tout le monde le saura dans deux heures… "Heu… Elizabeth." Il ne croit pas un mot de ce que je dis. Souris Sam. "Et je vous appelle… Liz ?" "Comme vous voulez. Ca n'a pas d'importance." C'est vrai non ? Et puis tu pourrais tomber plus mal. Attends, Jack O'Neill ? JACK O'NEILL ? Voilà ! C'est malin ! Il y a plusieurs milliers d'hommes qui vivent dans cette ville et tu t'arranges pour le draguer LUI ! C'est peut-être un homonyme ? Oh ! Mon dieu, faites que ça ne soit pas lui. Et si c'est lui, faites qu'il soit amnésique demain matin ! Je suis sûre qu'il a compris que je ne lui disais pas mon vrai nom. Quelle gourde ! "Vous habitez Colorado Springs ?" "Pas encore." "Ah. Moi non plus. Vous êtes de l'Est ? Je l'entends à votre accent." "Gagné. Et vous êtes de… désolée je n'entends rien ! Je n'ai pas l'habitude de parler beaucoup vous savez." "Je suis de Chicago." "Chicago…" Chicago !! C'est pas vrai ! Le colonel O'Neill est de Chicago. Je l'ai lu dans ses états de service. Il y a une chance sur 250 000 que je tombe sur lui et voilà ! "Vous voulez vous asseoir dans un coin plus tranquille ?" "Je ne sais pas. J'allais partir quand…" "Quand ?" "Quand je vous ai vu entrer." Non ! C'est moi qui viens de dire ça ?!! Tais-toi, tu es finie ma vieille. C'est le conseil de guerre ! Tu n'as même pas l'excuse d'avoir bu. Regarde-le. Il ne sait plus quoi dire. Pourquoi il me fait un effet pareil ? Je pourrais le violer sur le comptoir. J'ai l'impression qu'il ne serait pas contre… Techniquement, O'Neill n'est pas ton supérieur… Carter ! Pense à autre chose !! "C'est vrai qu'il n'y a personne ce soir. Pourtant c'est un endroit amusant d'habitude." Oh, c'est trop mignon cette grimace ! Ce type est un amour ! "J'imagine qu'il ne faut pas attendre l'impossible de Colorado Springs, Jack. Surtout un jour de semaine. Vous me présentez ?" "Charles Kawalski, Elizabeth. Elizabeth, Charles Kawalski." "Enchanté. Vous habitez Colorado Springs ?" Kawalski, Kawalski… C'était son second sur Abydos… Tu fais très fort Sam ce soir. Qu'il enlève sa main de mon dos ou je fais un malheur !"Enchantée Charles Kawalski. Alors ? Nous allons nous asseoir ou vous préférez danser Jack ?" Oui danser ! Ca c'est une bonne idée. Au moins Kawalski ne se rendra compte de rien. Je n'aurais pas dû l'envoyer paître comme ça. Le pauvre ! Il fait une de ces têtes ! J'espère que O'Neill sait danser. Sinon retour à la case départ. Merde, c'est un slow. Tant pis, il fallait réfléchir avant de le traîner là. Prends ton mal en patience, dans cinq minutes, ça sera fini… Tu peux bien résister cinq minutes ? C'est pas sûr… Il est grand. Ca fait un moment que je n'ai pas trouvé un cavalier à ma taille. Pourquoi est-ce qu'il faut que ce soit tellement agréable ? C'est pas juste !! Oh ! J'adore cette eau de toilette ! Qu'est-ce que c'est déjà ? Et son odeur… Il sent le feu de bois. Qu'est-ce qu'il fait ? Il veut te parler ? En tout cas, il penche la tête. Mais je suis bien comme ça sur son épaule ! Oh ! Ses yeux… Tant pis ! Embrassez-moi Jack O'Neill de Chicago. Non, je ne peux pas le laisser faire ! Trop tard ! Mmmmmm…. Oh ! Mon dieu ! Jamais ça ne m'a fait un effet pareil ! Tu es cinglée Samantha Carter ! * "Je… Je voudrais m'asseoir un moment," dit Sam en le regardant droit dans les yeux. "Heu… D'accord ! Là-bas ?" répondit Jack en désignant une table. "OK." "Je vous rejoins, je vais chercher nos verres." Jack se pencha pour déposer un baiser sur ses lèvres entrouvertes et il la sentit frémir. Il lui prit brièvement la main et retourna au bar. Il paya les consommations, échangea quelques banalités avec le barman en riant d'un rire forcé. Les commentaires du serveur sur sa "conquête" lui déplaisaient souverainement. Il prit le martini et la bière et se dirigea vers la table. Elle avait dû aller se repoudrer le nez. Elles font toujours ça… Au bout de 10 minutes, force lui fut d'admettre que la belle inconnue n'était plus au Blue Moon. Il enfila son blouson et sortit sous le regard sarcastique du barman. Il n'appellerait pas de taxi. Ca lui ferait trop plaisir. Les mains enfoncées dans les poches, il se mit en devoir de rejoindre la base à pied. * Le général Hammond rassembla ses dossiers et partit d'un pas martial vers la salle de réunion. Le briefing devait commencer dans… 38 secondes. Il espérait que O'Neill ne ferait pas de difficultés pour cette mission. Il avait étudié ses états de service et le personnage avait l'air haut en couleur. D'ailleurs, il en avait eu un aperçu la veille. Parfait ! Exactement le genre de second dont il avait besoin. Autre chose que la compagnie servile de l'envoyé de Washington, ce crétin de Samuels. Il fit signe aux airmen rassemblés de se mettre au repos et s'assit. Le colonel avait endossé son uniforme de parade et il admit qu'il avait fier allure. Fini l'air d'homme des bois qu'il affichait avec nonchalance la veille. Il sut immédiatement qu'il pourrait compter sur lui. Il se tourna vers Samuels. "Où est le capitaine Carter ?" "En route, mon général," répondit Samuels. "Carter ?" interrogea O'Neill qui était resté debout, mettant de l'ordre dans ses notes. "Oui. J'assigne Sam Carter à cette mission." "J'aurais préféré choisir moi-même mes hommes," commença O'Neill, sur la défensive. "Pas sur cette mission. Désolé," dit Hammond d'un ton sec. "Carter est notre expert de la porte des étoiles," expliqua le général, vaguement agacé par le comportement du colonel. Il fallait que O'Neill comprenne qu'il avait déjà fait suffisamment de concessions. Surtout après son fameux rapport sur Abydos. Il le regarda se renfrogner, prêt à défendre ses positions. L'homme ne céderait pas facilement. Il avait déjà prouvé qu'il ne suivait pas les ordres à la lettre. "On peut savoir d'où il débarque ?" demanda O'Neill, cherchant la faille. Dans le ton qu'il employait, il laissa transparaître qu'il ne faisait nullement confiance à un inconnu parachuté sur SA mission par sa hiérarchie. Surtout si cet inconnu arrivait en retard au briefing. Il se redressa de toute sa taille, prêt à l'affrontement. La voix d'une jeune femme élancée, dont la silhouette se découpait à contre-jour à l'entrée de la salle de réunion, répondit à sa question. "ELLE débarque du Pentagone." La jeune militaire entra comme un boulet de canon et vint se placer en face de lui de l'autre côté de la table. Son uniforme strict épousait parfaitement ses formes parfaites. Elle fixa le colonel de ses yeux d'un bleu limpide et effectua un salut impeccable. Machinalement, O'Neill lui rendit son salut. "Vous devez être le colonel O'Neill ? Capitaine Samantha Carter au rapport, mon colonel !" Le regard insistant de Jack vacilla. Heureusement Kawalski lui sauva la mise. "Vous devez vous faire appeler Sam," dit-il en insistant sur le prénom. "Ne vous inquiétez pas, major, je n'ai pas joué à la poupée depuis mes 12 ans," répliqua-t-elle avec la même lueur de défi dans les yeux que la veille. Kawalski n'en croyait pas ses yeux. C'était la deuxième fois qu'il la voyait et aussi la deuxième fois qu'il se faisait jeter. Le sourire de O'Neill s'effaça. Cette mission allait être un enfer. Heureusement, il y avait un dieu. Ce serait la seule qu'il serait obligé d'effectuer avec ce capitaine Carter. FIN |
![]() |