Montezuma

Néanmoins, la vie est marrante - pour utiliser une expression typiquement française...

À Montezuma, les touristes peuvent remonter une rivière et atteindre deux chutes tout au bout : une énorme et une grande.

La grande (100 pieds de hauteur selon mes estimations, environ 60 en réalité) avait une petite roche, bien située, tout en haut, pour sauter à son aise - c'est-à-dire que personne n'allait vous en empêcher, enfin y'avait pas vraiment personne pour vous en empêcher...

J'ai décidé de tenter ma chance :

1) Parce que je me suis dit que t'en qu'à y'être, il faudrait bien sauter la chute; je me suis bien donné tout se mal pour m'y rendre.

2) Parce que j'avais toujours voulu savoir ce que c'était d'être emporter par la gravité. J'ai déjà tombé autrefois du haut de mes 5 pieds 7 pouces. Mais 100 pieds (ou même 60 en réalité), non jamais.

Et vive la spontanéité !!!

La petite pierre qui me séparait de cette chère gravité avait ce grand et inexplicable pouvoir d'attraction...

Mais au bout d'un moment, il fallait sauter. J'ai ressenti l'adrénaline jaillir dans mon sang ! Quelle sensation.

Pendant les quelques 5 secondes qu'a durées la chute, la tombée, la poussé vers le bas, j'ai réfléchi...

Je pense que c'était bien la première fois du voyage où j'étais prêt à me mettre d'accord sur certains aspects de ma vie.

Je ne me rappelle plus si c'est en touchant l'eau, ou en sortant de celle-ci, sûrement entre les deux, mais j'ai ressenti une joie sans pareil ! C'est donc avec raison que j'ai hurlé de bonheur une fois la bouche hors de l'eau. Les deux bras en l'air, j'étais vivant.
Halleluia !

Je vais m'en souvenir longtemps de cette chute et de mes deux sauts réalisés par pure curiosité et goût très prononcé pour cette merveilleuse chose appelée la vie,...