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le roman de nos origines
histoire et petite histoire des quinze dernières années

 

REUNION DU 22 MARS 80 · PARIS
Une vingtaine de participants, dont 3 du Sud-Ouest, 3 de Lyon, le reste de Paris. Ce compte-rendu fait seulement état de la réunion du Samedi 22, la discussion du dimanche (avec la participation d'un camarade d'Aix-en-Provence) étant plus informelle. Il convient de signaler le nombre très réduit de femmes (2) et la relative « vieillesse » des participants.
La discussion s'engage sur une critique de la G.S.
Critique du contenu de la revue qui interfère avec une critique du fonctionnement.
-- Jean-Pierre, Serge, Christine, Gilles ne veulent pas se placer par rapport a l'existence de la revue en elle-même mais par rapport A ce que l'on a à dire. A côte de textes importants comme « MISERE DU FEMINISME », « LA QUESTION DE L'ÉTAT », « LES CAMPS »... coexistant des articles où les arguments ne sont pas à la hauteur des affirmations, ou contenant des choses carrément fausses. Qu'il s'agisse des éditoriaux, de New York (2), Denain-Longwy, l'Iran (3) la réalité est amplifiée avec un optimisme qui masque un manque d'analyse, mais vient renforcer un optimisme plus général sur la révolution, conduisant à fabriquer de l'idéologie communiste rassurante pour le groupe et les lecteurs. (Point de vue partage par Dominique de Lyon.)
-- Dominique K. explique que son optimisme n'est pas à courte vue. Si ce monde est gros d'une révolution, ce n'est pas qu'il la voit arriver avec Denain, mais à cause des contradictions du capitalisme. DK reconnaît la faiblesse de ces articles ou de passages faux (l'armée s'est-elle vraiment effondrée à une vitesse foudroyante en Iran). Pierre fait remarquer le mystère de cette armée Iranienne ultra-puissante qui s'est apparemment volatilisée : « Ou est passée la 7e compagnie ? » (Pat) Mais ces carences sont le résultat d'une situation concrète (rapport des forces dans le Nº 1), Denain-Longwy qui devait être une affiche-tract -- ce qui explique le ton -- les engagements non tenus
-- et l'absence de certains qui auraient dû être présents dans la revue. Pierre pour résumer la situation, parle du rôle de rédacteur en chef de DK. « Le commencement du commencement c'est quand même l'existence d'une revue... » (DK)
- Gilles dit qu'on ne peut pas se contenter d'aligner des listes de luttes ouvrières, que leur caractère violent contre l'État n'en fait pas forcement des luttes pour le communisme. « Les sidérurgistes se son battus pour rester sidérurgistes. » Est mentionne la réponse de Quim : « parce que toujours on se bat contre » -- Henri : dans la lutte élémentaire prolétarienne, il y a autre chose; par leur situation dans la production, des fractions du prolétariat cassent momentanément le fonctionnement de l'économie, même si le réformisme est leur conclusion logique (contradiction du prolétariat entre capital et communisme). Gilles parle de crise du prolétariat. Tout le monde est d'accord pou reconnaître que c'est le problème nº 1 (constatation au niveau des concepts et de la terminologie ou l'on emploie indifféremment classe ouvrière, prolétariat, travailleurs...).
Gilles s'étonne que des textes essentiels comme « Chant funèbre » et « l'I.S. » ne soient jamais parus. Pierre parle de l'I.S. comme « style » et de son rapport subversif a la communication. Si l'ultra-gauche et le « milieu » ont un rapport surtout défensif au monde, l'I.S. avait montré une attitude beaucoup plus offensive. Tous ceux qui ont lu le texte d Dominique K. s'accordent à le trouver important (Gilles, Gérald) même si le style laisse à désirer. Mais Dom préfère se consacrer à la réécriture de « Un monde sans argent ». Alain (Quillan-sud-ouest) n'est pas d'accord avec 1a publication du texte sur l'I.S. dans la revue, il craint que l'on ressuscite le mythe, que la revue reste branchée sur le mêmes interlocuteurs et ne sorte pas d'un certain milieu. (point de vu partagé par Jacques (Sud-Ouest) François (Lyon).) Gilles signale qu'il a écrit un texte sur l'I.S. qui circule en anglais.
Le problème de l'intervention
Sous une forme un peu délirante la plate-forme Sud-Ouest avait posé le problème ainsi que les questions « A quoi sert la revue ? à qui s'adresse-t-elle ? » que soulève Sylvie. Jacques pense qu'on ne peut pas en rester à une revue théorique sans poser le problème des liens avec le mouvement social de l'intervention pratique dans les luttes et de l'organisation de fractions communistes. Jean-Pierre répond, s'i1 s'agit d'intervention, il n'y a pas a en parier dans l'abstrait, il faut des choses précises à discuter et à décider. Jacques veut bien admettre que l'on passe d'abord par une revue théorique. Au passage la remarque de Gilles : on ne doit pas poser l'existence de la revue en terme de grosses têtes qui pensent et écrivent pour les autres, elle doit permettre la possibilité d'un débat et d'une circulation des idées ou projets, même si certains ont plus de capacités pour les formuler. Effectivement plusieurs n'ont rien dit a la réunion et après pourtant avaient un avis sur telle ou telle question. Les ouvriers ou ceux qui n'ont jamais trempé dans la politique et la réunionite seront toujours moins à l'aise dans les réunions. N'ont-ils pour autant aucun point de vue ? Le problème se reposera. Dominique K évoque son souci permanent d'être compris par des gens qui n'ont pas de références aux « classiques ». Il s'inquiète si la théorie n'est pas communicable à ceux qui socialement peuvent la comprendre le mieux (Problème de l'autonomisation de la théorie, ayant peu de liens avec le mouvement social -- et atomisation prolétarienne qui renforce cette situation -- abordé dimanche.)
- Dominique parle de règles à établir afin de tenir ce à quoi on s'engage et d'éviter certaines conneries évoquées dans sa lettre. J.-P. explique dans quelles conditions se sont faites les interventions dans les journaux à propos de l'affaire Faurrison et de ses retombées. La discussion s'enlise sur la question des règles formelles par exemple que soit connu l'utilisation précise des ressources financières. En fait derrière les règles formelles ce sont plutôt des principes qu'il faut rendre évident lorsqu'on dépasse le cercle des amis proches. Derrière la règle de ne pas intervenir dans la presse (sauf pour la défense d'un révolutionnaire en danger) il s'agit du principe de la communication des idées communistes.
L'accord se fait sur le principe d'une activité collective, le problème n'étant pas de remplir un éventuel Nº 4 mais qu'il y ait un débat sur les questions importantes abordées et donc des contributions concrètes qui fourniront logiquement matière à beaucoup plus qu'un Nº 4.
-- J.-P., Serge, José, Gilles... mentionnent leurs discussions organisées sur la guerre avec un texte de Gilles.
-- J.-P. et Serge devaient faire un texte sur les moeurs. Il est possible qu'ils l'intègrent dans un texte plus général sur la crise (crise sociale - crise économique).
-- Gilles reverra à nouveau son « Crise du prolétariat »
-- Henri fera parvenir des notes sur la recomposition du prolétariat à partir de la transformation du procès de travail.
-- Une suite au texte sur les camps est demandée l'article se terminant sur « le besoin de démonter les mécanismes qui assurent la production et la reproduction de l'idéologie et de ses délires, on attend toujours l'horloger » Appel est fait à Pierre.
-- Le texte sur l'I.S. doit être revu. Confrontation avec le texte de Gilles et les lumières de Pierre. Pour sa parution il a été proposé de le sortir en brochure. Mais qui va le réécrire ? ? ?
- Le texte sur l'écologie de DK est trouvé bon par tous ceux qui l'ont lu. Moyennant quelques améliorations il pourrait sortir (envoyer suggestions a Dominique), une traduction Italienne attend. Il est proposé un tract affiche sur l'écologie avec lequel on pourrait intervenir (Perpignan journées écolo. - Lyon assises nationales écolo. les 1,2, 3, 4 mai).
Toutes les contributions doivent être envoyées rapidement à 1a BP de la revue. José se charge de la redistribution des textes avec l'appui et l'aide des gens de Paris (photocopie). Le 15 mai confrontation des textes.
NOTE -- Le déplacement des camarades de province a entraîné des frais et davantage d'énergie que pour les Parisiens (d'autant que la plupart sont chômeurs). Le minimum serait que les frais soient partagés. Pour cette fois il est proposé que la contribution parisienne soit reversée pour l'édition espagnole de « La Question de l'État » « Misère du féminisme... ».

 

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