La soif, c'est le manque: c'est Éros, c'est-à-dire l'amour qui prend; et la source, c'est la joie: c'est Philia ou Agapè, l'amour qui donne. Du moins ce sont les noms grecs de l'amour. Mais chacun en connaît l'image, où l'humanité commence, où Dieu même, depuis deux mille ans, se reconnaît.
 
 

La mère, l'enfant, l'enfant qui prend le sein... la mère qui le donne...

Ce qui m'intéresse le plus, dans cette image, c'est le fait que la mère a évidemment été un enfant d'abord: elle a commencé par prendre... Je pense, avec Freud, qu'Éros est premier, toujours, mais que cela n'empêche pas (et même: c'est ce qui permet) que le chemin de la vie soit de passer de l'enfant à la mère, disons de l'enfant à l'adulte, c'est-à-dire de l'amour qui prend à l'amour qui donne... (André Comte-Sponville, in La sagesse des Modernes, p. 261)

"Nous vivons ensemble nous nous engageons ensemble pour l'amour

À cause de l'amour mais nous inversons les rôles. Nous lui demandons d'illuminer le quotidien au lieu de mettre le quotidien à son service. Nous puisons de manière dispendieuse dans un trésor qui nous arrive gratuitement, spontanément au début d'une rencontre, nous le dilapidons au lieu de le faire fructifier et nous nous étonnons de nous retrouver les mains vides et le coeur broyé."
(Paule Salomon in La brûlante Lumière de l'Amour, Albin Michel p. 9 )

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