Banlieues et (In)sécurité
"Equipée sauvage" à la Défense, signe de violence croissante
Daniel Vaillant présente les violences de La Défense comme un ''bon exemple''
Sécurité, vers une loi contre la nouvelle délinquance
Lionel Jospin abat sa carte « sécuritaire »
Insécurité : délinquance en hausse de 5,5 %
Délinquance à Cannes : délits et gardes à vue en hausse
par Christian Curtenelle
PARIS (Reuters) - Les affrontements qui ont opposé samedi, sous les yeux du public, des dizaines de jeunes à la Défense, près de Paris, sont l'illustration d'une délinquance juvénile de plus en plus violente, soulignait-on de diverses sources policières.
"Mon inquiétude, c'est qu'on va vers une américanisation. Bientôt, dans certains endroits, ce sera le Bronx", a déclaré à Reuters Jean-Claude Gleize, secrétaire général d'Alliance, le deuxième syndicat de policiers en tenue.
Samedi après-midi, entre 200 et 300 jeunes, selon la direction de la sécurité publique des Hauts-de-Seine, se sont retrouvés sur la dalle de La Défense, au niveau d'un centre commercial, à une heure d'affluence du public.
La police a affirmé qu'il n'y avait pas eu de pillage de magasins, contrairement aux affirmations de certains témoins.
Pour des raisons que l'enquête devra déterminer, ces jeunes venus des Mureaux, de Mantes-la-Jolie et de Chanteloup-les-Vignes, des villes dites sensibles des Yvelines, le département voisin, en sont venus aux mains.
Une véritable bataille rangée les a opposés à coups de couteaux et de battes de base-ball. Les policiers ont aussi découvert une hache et un marteau.
Un jeune homme a été grièvement blessé d'un coup de couteau au thorax. Il était toujours hospitalisé, dimanche, mais ses jours n'étaient pas en danger.
La sécurité, thème de campagne
La police a procédé à plus d'une vingtaine d'interpellations, mais seul un jeune homme restait en garde à vue, dimanche en milieu de journée.
"Le parquet va engager des poursuites, mais le problème c'est qu'à l'heure actuelle, aucune plainte n'a été déposée", a expliqué un commissaire de police.
Certains policiers ont présenté ces affrontements comme un "précédent" en matière de violences urbaines. "Ce n'est en tout cas pas habituel. Cette affaire illustre la montée de la violence au sein des bandes", a reconnu un haut fonctionnaire de la police.
Le secrétaire général du syndicat des commissaires et hauts fonctionnaires de la police nationale (SCHFPN), André-Michel Ventre, qui a été commissaire à La Défense dans les années 1990, a au contraire affirmé à Reuters que de tels actes n'étaient pas isolés.
"Là, c'est spectaculaire, ça choque, parce que cela c'est passé sous les yeux de tout le monde, un samedi après-midi. Mais des faits comme ceux-ci il s'en passe toutes les semaines, dans les banlieues. Le temps est venu d'en prendre conscience", a-t-il dit.
Partisan du principe de la police de proximité déployée par les autorités, André-Michel Ventre souligne que le fait de "surdimensionner" des dispositifs policiers ne sert à rien "si la justice n'a pas de réponse à apporter".
Concernant le cas de La Défense, il explique avoir, dans les années 1990, disposé de moyens importants qui ont permis de ramener "la paix". "La paix étant revenue, chacun a pensé qu'elle était durable, et le dispositif n'a pas été pérennisé".
Sécurité et politique
Cette "équipée sauvage" intervient alors que le thème de la sécurité s'est à nouveau invité dans le débat public, à l'approche des élections municipales puis présidentielle et législatives.
Jacques Chirac a esquissé jeudi les grandes lignes d'une politique "à la française" de lutte contre l'insécurité, fondée sur "l'exigence de la sécurité" et la mobilisation de tous les acteurs.
Lionel Jospin a peu apprécié que le chef de l'Etat s'engage sur ce terrain. Il a dénoncé, de l'île de la Réunion où il était en déplacement, l'exploitation de l'insécurité. La sécurité est une des deux priorités affichées de son gouvernement, avec l'emploi.
Le Premier ministre réunit mardi un conseil de sécurité intérieure (CSI) qui sera consacré à la lutte contre l'explosion des vols de téléphones portables et des fraudes aux cartes bancaires.
Les contrats locaux de sécurité (CLS), un dispositif de "co-production" de la sécurité impliquant l'ensemble des acteurs locaux, sont également au menu de cette réunion. Au 1er janvier 2001, 473 CLS, créés par Jean-Pierre Chevènement dès son arrivée place Beauvau, en 1997, avaient été signés et 270 sont en voie de l'être.
Vendredi, le ministère de l'Intérieur publiera les statistiques de la délinquance pour 2000. Les chiffres ne sont pas connus, mais la tendance serait à la hausse.
Daniel Vaillant rencontrera par ailleurs 1.000 gardiens de la paix, mercredi, à l'Arche de la Défense, à proximité du lieu des affrontements de samedi.
de Yahoo! France. Tous droits réservés et Reuters
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PARIS (AP) -- Daniel Vaillant a présenté mardi les
affrontements de samedi entre bandes de jeunes à La Défense
comme un ''bon exemple'' de l'efficacité des forces de
police dans la lutte contre la délinquance.
''Les forces de l'ordre coordonnées par le préfet de police ont permis que ces 300 jeunes puissent arrêter leurs méfaits et qu'il n'y ait pas eu de victime extérieure à ce règlement de comptes entre bandes de jeunes'', a expliqué le ministre de l'Intérieur à l'issue du Conseil de sécurité intérieur (CSI) à Matignon.
''C'est très rapidement que les CRS ont pu intervenir avec efficacité'', s'est félicité M. Vaillant.
Interrogé sur les renseignements dont disposait la police, le ministre a reconnu que des informations sur la présence à Paris ce jour-là de bandes de jeunes originaires de Mantes-la-Jolie et de Chanteloup-des-Vignes (Yvelines) étaient parvenues aux forces de l'ordre, mais que ''le lieu d'arrivée n'était pas connu''.
Huit jeunes ont été blessés dans les violences qui ont opposé samedi après-midi quelque 300 jeunes au centre commercial des Quatre Temps à La Défense (Hauts-de-Seine). La police a procédé au total à 30 interpellations.
PARIS (Reuters) - Le Conseil de sécurité intérieure, réuni à Matignon, a décidé la mise en chantier d'un projet de loi pour lutter contre les nouvelles formes de délinquance.
Il a aussi décidé le recrutement immédiat de 1.000 gardiens de la paix de plus pour anticiper sur les départs à la retraite dans la police.
Le projet de loi sera préparé par les ministres de l'Intérieur et de la Défense, Daniel Vaillant et Alain Richard. Il portera notamment sur la sécurisation des moyens de paiements, en particulier les cartes bancaires, et sur le commerce des armes.
L'ouverture d'un commerce d'armes sera ainsi soumise à une autorisation préalable, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Le même projet de loi renforcera les prérogatives de police judiciaire des gardiens de la paix et auxiliaires de sécurité.
Selon l'entourage du Premier ministre, Lionel Jospin, le ministère de l'Intérieur recrute en moyenne 3.500 gardiens de la paix par an. Les 1.000 recrutements supplémentaires en 2001 "permettront de mettre immédiatement des agents sur le terrain pour prendre la place de ceux qui sont susceptibles de partir à la retraite", explique-t-on de même source.
Autre décision, le garde des Sceaux, Marylise Lebranchu, promulguera le 15 mars une circulaire pour renforcer le traitement judiciaire de la délinquance par une meilleure coordination de la police judiciaire, de la gendarmerie et de la justice.
Police de proximité
Elle prévoira notamment le développement de "groupements locaux de traitement de la délinquance", dispositifs opérationnels chargés de répondre à des situations très localisées, au niveau du quartier, de la cité, voire du centre commercial, sous l'autorité des procureurs de la République.
Le gouvernement en attend une meilleure efficacité contre les trafics divers ("l'économie souterraine") et le phénomène des bandes, ainsi qu'un remède à la diminution du taux d'élucidation des affaires faute d'identification des auteurs des faits délictueux.
Enfin, le CSI a confirmé un certain nombre d'objectifs en matière de déploiement de la police de proximité et de lutte contre la délinquance des mineurs.
D'ici juin 2001, la police de proximité devrait ainsi être en place dans 180 des 480 circonscriptions de police de France, indique l'entourage du Premier ministre.
En matière de traitement de la délinquance des mineurs, de nouvelles mesures de réparation, assorties d'une formation civique obligatoire, seront mises en place.
Selon l'entourage de Lionel Jospin, le nombre de mesures de réparation prononcées et exécutées par des mineurs est d'ores et déjà passé d'un peu plus de 6.000 en 1997 à 15.000 en 2000.
D'ici la fin de l'année, le nombre de centres de placements immédiats (CPI) sera porté à 50, celui des centres d'éducation renforcée (CER) à 100, et celui des classes relais pour les jeunes en situation d'échec scolaire à 250.
Il y actuellement une trentaine de CPI, près d'une cinquantaine de CER et 180 classes relais.
La création de ces structures d'accueil fera l'objet d'un nouveau programme triennal en 2002-2004, avec notamment pour objectif le doublement du nombre de classes relais (500 à l'horizon 2004), indique l'entourage de Lionel Jospin.
Pressé par le chef de l'État et l'opposition qui l'accusent de « laxisme », le Premier ministre a présenté, hier, un plan destiné à lutter contre la « délinquance quotidienne »
Le gouvernement tente de démontrer aux Français qu'il agit contre l'insécurité. Le conseil de sécurité intérieure (CSI) réuni, hier, autour de Lionel Jospin a arrêté quelques mesures nouvelles contre les nouvelles formes de délinquance, dont la préparation d'un projet de loi sur la sécurité quotidienne et le recrutement immédiat de 1 000 policiers et 5 000 adjoints de sécurité.
Ce plan est aussi destiné à répondre aux critiques de Jacques Chirac et de l'opposition, qui ne cessent de dénoncer le « laxisme » du gouvernement dans ce domaine. Les statistiques 2000 de la délinquance, qui seront publiées vendredi, devraient faire état, avec un nombre de faits constatés de l'ordre de 3 770 000, d'une augmentation légèrement supérieure à 5,5 % par rapport à 1999.
Le gouvernement a d'abord décidé de renforcer la présence policière sur le terrain en recrutant 1 000 gardiens de la paix supplémentaires et 5 000 nouveaux adjoints de sécurité (emplois-jeunes). Par ailleurs, 450 millions de F de crédits nouveaux ont été débloqués pour financer les équipements nécessaires au travail de la police (nouveaux commissariats, véhicules, liaisons radio, etc.). Ces moyens permettront d'achever en 2002 la mise en place de la police de proximité.
Toujours sur la « sécurité quotidienne », le gouvernement va préparer un projet de loi en trois volets : restriction du commerce des armes ; lutte contre la fraude aux cartes bancaires, qui ont augmenté de 20 % l'an dernier ; et renforcement des prérogatives des gardiens de la paix et des adjoints de sécurité en matière de police judiciaire.
La question du commerce des armes est sur le devant de l'actualité depuis l'ouverture controversée à Corbeil-Essonnes, dans la banlieue parisienne, d'une grande surface vendant des armes à proximité d'une cité.
« Le gouvernement fait son devoir »
La garde des Sceaux Marylise Lebranchu a réfuté
l'idée selon laquelle la justice ne prendrait pas assez
sa part dans la lutte contre la délinquance. « Depuis
1998, chaque acte de délinquance dont l'auteur est identifié
donne lieu à une réponse pénale, qui intervient
plus rapidement, notamment concernant les vols avec violence,
dans un délai compris entre 5 et 8 mois et demi »
a-t-elle relevé. En outre, « dans 88 % (de ces
cas), une peine de prison ferme ou avec sursis est prononcée,
de 10 mois en moyenne », a-t-elle ajouté.
Le gouvernement a également adopté quelques mesures contre les nouvelles formes de délinquance, utilisation frauduleuse des cartes bancaires et vols de téléphones portables, en pleine explosion actuellement. Autant de mesures qui montrent selon Lionel Jospin que le gouvernement « fait son devoir » depuis 1997 dans la lutte contre l'insécurité. Devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre a écarté les « fausses solutions » proposées par l'opposition.
Mercredi 31 Janvier 2001 - Tous droits réservés - © Nice-Matin
PARIS, 31 jan (AFP) - L'opposition RPR-UDF-DL a fait mercredi une série de propositions pour lutter contre l'insécurité, qui visent notamment à donner au maire un rôle pivot dans l'élaboration et la mise en oeuvre de la politique de sécurité et à réformer la répression de la délinquance des mineurs. Voici les principales propositions:
- Placer le maire au coeur du dispositif local de sécurité, assurer une meilleure information des élus sur les plaintes déposées, créer un conseil de sécurité municipal ou intercommunal présidé par le maire
- Permettre la municipalisation à titre expérimental des forces de sécurité
- Permettre au maire d'interdire, pour une durée limitée, aux mineurs de treize ans de circuler non accompagnés entre 24 heures et 06 heures
- Recrutement sur cinq ans de 30.000 policiers et de 10.000 gendarmes
- Responsabiliser les parents au travers de l'instauration d'un système d'allocations familiales à points, dont le juge pourrait prononcer le retrait ou la restitution selon les "efforts fournis par les parents comme par exemple la participation à un stage d'éducation parentale"
- Créer de nouveaux types d'établissements pour accueillir les mineurs délinquants: externats pour les primo-délinquants ou les non-délinquants descolarisés, internats pour le mineurs "plus aguerris dans la délinquance" avec encadrement renforcé, centres de formation professionnelle pour ceux qui sortent de détention ou ne sont plus soumis à l'obligation scolaire, unités de soins spécialisées pour les adolescents souffrant de crises psychologiques ou psychiatriques, unités de détention pour mineurs distinctes des établissements pénitentiaires des adultes
- Abaisser à 13 ans l'âge à partir duquel le placement en détention provisoire en matière correctionnelle est possible- Rendre possible dès 10 ans le prononcé d'une sanction pénale, à l'exclusion de la détention.
Les chiffres officiels seront rendus public aujourd'hui. Mais on sait d'ores et déjà que près de 3 700 000 crimes et délits ont été commis en 2000. En cause, la forte progression des infractions aux cartes de crédit et les vols de téléphones portables
Une augmentation générale de l'ordre de 5,5 % : les chiffres de la délinquance pour 2000, qui seront dévoilés officiellement vendredi par les directeurs généraux de la police et la gendarmerie nationales, vont alimenter la polémique sur l'insécurité qui oppose depuis plusieurs semaines la gauche à la droite.
A quelques semaines des élections municipales, cet accroissement global du nombre de crimes et délits est largement exploité par Jacques Chirac et l'opposition. Conscients de disposer d'un angle d'attaque efficace, ils ne se sont pas privés de reprocher au gouvernement son « laxisme » sur ce qui est devenu la première priorité des Français, devant le chômage.
Infractions économiques et financières : + 20 Grâce aux nombreuses indiscrétions publiées ces derniers jours dans la presse et aux chiffres donnés par le ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant lui-même, les principales données sont connues. Alors que la délinquance avait stagné en 1999 (+0,07 %), elle a repris sa progression en 2000 : quelque 3 770 000 crimes et délits ont été recensés l'an dernier par les services de police et de gendarmerie, contre 3 567 864 en 1999. Un chiffre proche du record établi en 1994 avec 3,9 millions d'actes de délinquance enregistré. Jamais depuis 1991 la progression globale de l'insécurité n'aura été aussi forte.
Ce chiffre global cache cependant - et le gouvernement ne s'est pas privé de le rappeler - d'importantes disparités. Les mauvais résultats de l'an 2000 s'expliquent par la progression des formes nouvelles de délinquance : utilisation frauduleuse des cartes de crédit, vols de téléphones portables...
Les infractions économiques et financières ont ainsi augmenté de 20 %, a annoncé Daniel Vaillant. Du fait de l'explosion des vols de portables, les vols à main armée ont enregistré une hausse de 15 % en un an.
Mais parallèlement, la délinquance dite de « voie publique », « celle qui crée le plus de difficultés pour les Français dans leur vie quotidienne » selon M. Vaillant, apparait contenue. Le nombre de cambriolages, vols à la roulotte et vols d'automobiles continue de baisser.
En outre, les évolutions sont contrastées selon les différentes parties du territoire. Ainsi, la délinquance de voie publique est en baisse dans les 63 circonscriptions de police qui expérimentent la police de proximité depuis juin 2000.
57 000 mineurs jugés l'an dernier
Le bilan statistique confirme par ailleurs l'impression, illustrée le week-end dernier par les affrontements de La Défense, que les délinquants sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents.
Selon le ministère de la Justice, 57 000 mineurs ont fait l'objet de jugements l'an dernier, soit une hausse de 4 %.
Anticipant ces mauvais chiffres, le gouvernement a annoncé mardi une série de mesures nouvelles, dont la préparation d'un projet de loi sur la sécurité quotidienne et le recrutement immédiat de 1 000 policiers et 5 000 adjoints de sécurité.
Ces mesures sont jugées très insuffisantes par l'opposition, qui dénonce la « politique spectacle aux résultats calamiteux » menée depuis trois ans et demi par le gouvernement de Lionel Jospin.
La droite, qui a formulé mercredi des propositions communes pour lutter contre l'insécurité, souhaite donner aux maires un rôle prépondérant dans la lutte contre la délinquance.
Une idée qui reviendrait selon Lionel Jospin à « shériffiser la police » et serait contraire « à la tradition républicaine de l'Etat en France ».
Si la hausse des délits
et crimes a été contenue, elle n'en est pas moins
réelle. Le commissaire Suzanne ne fait pas de catastrophisme
en évoquant d'autres résultats encourageants
Les vols à l'arraché n'ont pas subi de hausse l'année
dernière. Malgré tout, au cumul des crimes et délits,
la délinquance est en augmentation à Cannes.
Photo Serge Haouzi
_ 1 485 personnes placées en garde à vue
_ Moins de cambriolage et de vol avec violence
_ De nouvelles formes de délinquance
Lors de la traditionnelle cérémonie des vux au commissariat de Cannes, quelques chiffres sont tombés. Et ils ne sont pas bons. La délinquance sur l'année passée a augmenté de 6,67 % par rapport à 1999.
"Nous avons enregistré une hausse alors que l'année dernière, il y avait eu une baisse. Nous sommes légèrement au-dessus des chiffres d'il y a deux ans avec 15 366 plaintes enregistrées. Ce n'est pas catastrophique" a toutefois souligné le commissaire central, Jean-Claude Suzanne, devant les fonctionnaires de police et ses invités.
D'une façon globale, il confirme qu'il y a "une légère tendance à la hausse sur 5 ans". "Pourtant le nombre de garde à vue a augmenté de 7 % pour attendre 1485, hors délits routiers, (ce qui correspond à environ quatre gardes à vue par jour). Ce qui montre l'activité importante des fonctionnaires de police et le fait qu'ils sont mobilisés pour lutter contre la délinquance".
Des chiffres non-officiels
Le commissaire s'est contenté de parler des grandes tendances
de l'année, il n'a donné que quelques chiffres.
Ceux qui suivent ne sont pas encore officiels.
Les délits ou crimes qui ont enregistré les plus fortes hausses sont les vols à main armés (de 45 en 1999 à 65 en 2000), alors que dans le même temps les vols avec violence (dont les fameux vols à la portière) et les cambriolages baissaient (de 470 à 410 pour les premiers et de 1981 à 1911 pour les seconds).
Les vols de voiture progressent d'environ 10 % avec 1 271 voitures volées en l'an 2000.
Tout comme les vols à la roulotte (plus 14,40 % avec 3 444 infractions) et les dégradations de 4,1 % (1 885).
Un autre point que n'a pas évoqué le commissaire : les chiffres des élucidations.
Le nombre des faits élucidés serait en baisse passant de 2 690 en 1999 à 2 611 en 2000 (-2,94 %).
Bon point au Cannet
Si à Cannes la délinquance augmente, au Cannet,
en revanche, le nombre d'infractions a diminué de 3,52
%. On est passé de 2 413 délits et crimes en
1999 à 2 329 en l'an 2000, avec un taux d'élucidation
en forte hausse de 20,27 %.
Le commissaire Suzanne n'a eu de cesse de répéter que la lutte contre la délinquance se poursuit ardemment. La réussite de l'enquête des événements du 31 décembre (avec de multiples exactions dans le quartier de La Frayère - Sainte-Jeanne notamment, voir nos éditions du 2 janvier) avec une grande partie des auteurs interpellés, a été un objet de satisfaction qui a compensé l'annonce de ces chiffres mi-figue, mi-raisin (ceux de Nice sont eux très mauvais avec par exemple une hausse de 300 % des vols à la portière, de 30 % des vols à main armée et de 60 % des vols avec violence). Mais la délinquance évolue et chaque jour prend de nouvelles formes. Elle suit les évolutions technologiques. Les policiers vont devoir faire face à des escroqueries via Internet, les téléphones portables... Il faudra alors qu'ils s'adaptent et qu'ils aient les moyens de lutter.
Gaetan PEYREBESSE.