970929 / Jour1: Tout d'abord, je dois vous donner un petit aperçu de qui je suis et de comment je suis devenue souverainiste. Comme je viens de mentionner en haut, je suis une anglophone, mais je vous prie de ne pas laisser ce fait influencer votre opinion de moi car je vous expliquerai bientôt que ce n'est pas tout à fait vrai ça. En effet, la seule raison pour laquelle je vous donne cette information supplimentaire sur moi-même que j'aurais pu très bien cacher c'est pour que vous m'excusiez de fautes d'orthographe, de grammaire et de faux amis que je vais certainement employer d'un temps ou un autre sans m'apercevoir, puis aussi ça pourrait éviter des confusions que ma perspective qui est parfois, mais quand même moins et moins chaque jour, celle d'une étrangère.
En tout cas, je vous explique pourquoi je ne me considère plus comme étant anglophone. Je préfere bien mieux dire que je suis une francophone de langue maternelle anglaise. Confus? Ça se comprend bien. C'est certainement pas une expression qu'on emploie tous les jours, puis je ne l'ai jamais entendu au téléjournal de Radio-Canada non plus, faut bien l'admettre, hein? Comme vous pouvez le constater, c'est moi qui ai créé cette expression pour me décrire parce que je n'en trouvais pas d'autre qui pourrait être assez juste. Je suis née dans une famille très anglo-canadienne (en effet, j'ai même mes doutes sur ça, je suis adoptée et très probablement, selon le peu que je sais, du sang acadien). Ma famille a toujours été, et reste toujours, assez anti-Québec (de nature " fucking frogs " et de toute cette marde de discrimination typiquement anglo-canadienne). Je leur rapproche ça, mais je sais bien qu'on les a élèvés de cette façon et qu'ils ne comprendraient jamais la vraie situation de Québec, même si je la leur explique mille fois. Mais, moi, je ne suis pas une anglophone typique. Je suis actuellement en troisième année d'un Bac en lettres françaises dans une université francophone, puis j'ai fort l'intention de m'inscire à la fin de ça au CEGEP en informatique. (Ce qui doit semble étrange, j'en suis sûre, mais, moi, j'ai tellement hâte d'entrer au CEGEP parce que je ne l'ai jamais vécue, cette experience-là; je suis allée directement à l'université après l'école sécondaire; puis, là, je connaîtrai encore plus sur la culture québécoise.) Ensuite, mon mari est québécois pure laine, ce qui fait que j'étudie beaucoup la langue québécoise tous les jours. Ça veut aussi dire que je ne parle que le français à la maison chez nous, chez nos amis, dans la rue, et tout partout. (J'ai même failli nous faire arrêter à la frontière de New York une fois parce que j'avais l'air tellement conne quand j'ai tenté de parler encore en anglais.) Enfin, techniquement, la définition d'un francophone est quelqu'un qui parle quotidiennement le français à la maison, fait que je qualifie pour être dans le gang. Yahoo! Et, je vous le jure, je ne niaise pas, j'en suis tellement contente parce que de plus en plus j'ai honte d'être d'origine anglo-canadienne, ce que vous découvrez plus tard dans ce journal.
Voici donc quelques raisons qui m'a justement provoquée à commencer à écrire ce journal: Cet été, j'ai vu pour la première fois de ma vie un clip de vidéo de la Crise d'octobre. À ce moment-là, pour la première fois de ma vie j'ai eu honte d'être canadienne. Le mois passé, deux fins de semaine de suite, j'ai vu un total de quatre autres films sur la Crise. J'peux pus m'empêcher de vouloir tout savoir sur cette affaire-la. Mais tout cela n'était pas la première fois que j'ai ressenti des sentiments d'appui pour la cause souverainiste. Pendant le dernier referendum, bien que je n'aie pas connu même un québécois personnellement à ce temps-là, et que j'aie eu peur que ce que je croyais être mon pays ne s'écarte, lorsque tout a été finalement fini, j'ai éprouvé une forte tristesse pour les québécois pendant que tous mes amis anglos lancaient des cris de joie. J'ai dû vraiment me retenir pour ne pas échapper une petite larme. À ce moment-là, j'ai compris qu'au moins eux-autres avaient un rêve, et que nous venons de l'écraser, mais je n'étais pas trop sûre pourquoi nous l'avons fait sauf pour éviter un grand changement dans le status quo. Je ne voyais pas pourquoi on ne voulait pas leur laisser faire comme ils voulaient. Mais cette soirée-là n'était pas assez pour me faire changer du côte. Un an plus tard, chez Michel, un ami de mon chum, le sujet est apparu, puis là, bien que je ne me souvienne plus de ses mots exactes, Michel m'a fait changer complètement du côté féderalist un peu douteux jusqu'au côté souvernainist. Depuis ce soir-là, j'écoute beaucoup plus attentivement les arguments des souvernainists et je deviens de plus en plus convaincue que ça c'est ce qu'il faut faire.
Récemment, ce qui m'a fait beaucoup dérangée a été la conference des premiers à Calgary. Mais de l'autre côté, je suis très contente des mots de Jacques Chirac disant qu'il appuyerait le chemin que le Québec prendra dans l'avenir, voulant dire qu'il nous reconnaîtra si le Oui remporte le prochain referendum. Et finalement, les médias. Il me semble que cela est un problème que les souvernainists doivent règler. Les médias anglophones sont des vertitable machines à proprogande, puis les francophones n'ont pas de média qui veut courir le risque d'exprimer le côté souvernainiste des choses qui se passent. Ce que je veut dire c'est que tous les journaux anglophones sont naturellement féderalists, mais que les journaux francophones ne prennent pas vraiment une position d'un côté ou un autre parce qu'ils ont peur de perdre l'appui de l'autre côté, ce qui fait qu'ils sont assis sur la clôture, comme on dit en anglais. Si personne ne prend jamais de position, comment les souvernainistes vont-ils s'exprimer leur côté de l'histoire? Actuellement, on n'entend que le côté féderalist mais le côté séparatist n'a pas de média qui exprimera son point de vue. Il y a bien des individus qui l'expliqueront de temps en temps dans une entrevue quelconque, mais pas de journal (pas un que je connais au moins), qui prendra régulairement cette position. Le champ de bataille n'est pas egal. C'est bien noble et honnête, mais pas très efficace pour la cause. J'en parlerai en plus grand détail en qq jours. Faut établir un peu de mise en page ici, pis même des étudiants doivent dormir de temps en temps. À tantôt.
971103 / Jour 2: Bon, ben, je sais que ca fait un maudit long temps que je n'ai rien écrit ici, pas très encourageant pour une page si jeune, mais c'est la vie, faut remettre de tonnes de travaux puis personne ne peut me donner une note échouant pour la page web, contrairement à ce qui risque d'arriver dans mes cours. En tout cas, beaucoup s'est passé depuis la dernière entrée dans ce journal.
Tout d'abord, faut que je sois un peu plus honnête, je n'habite pas actuellement dans mon beau pays le Québec, en réalité je suis pognée en Nouvelle-Écosse, en campagne en plus. Ne vous inquiètez pas, ce n'est qu'une situation temporaire que j'ai l'intention de régler le plus vite que possible. Heureusement, la semaine passée a été la semaine de relache ici au bout du monde civilisé, ce qui m'a permis de passer une très belle semaine à Trois-Rivières. Ces visites trop vite achévées renforcent de plus en plus fort mon sentiment, ou plutôt conviction, nationalist. Pour vous qui n'avez jamais habité hors Québec, croyez-moi bien que vous remarquerez beaucoup de différences si jamais ce destin malheureux vous arrive. Il y a plein de petites choses qui constituent ensemble la joie de vivre que vous ne trouverez jamais ici hors Québec. Il n'y a pas de baguettes frais tous les jours, pas plus de deux sortes de fromage, pas de bonne bière de tous les microbraseries québécois et meme qq sortes comme le Black qui appartiennent aux grandes companies, pas de bière dans des dépanneurs alors il faut planifier des partys avant 17h00 sinon ils ne se font pas, pas de musique québécoise en francais (chance que hier j'ai trouvé qq postes de radio qui diffusent en direct sur l'internet ou je deviendrais folle), pas de bon café pression (chez nous, sur un campus universitaire, il n'y a pas même de café où on pourrait aller jaser, sans blague!) La Presse arrive un jour en retard (pas du tout le dimanche) et coûte trois fois plus cher. Et l'hiver n'est pas trop le fun non plus. Il ne fait pas du tout frette comme au Québec, mais tous les rednecks dans mon petit région aime glisser tout partout dans leurs 4x4, fait qu'ils ne passent pas le charrue et le neige devient une glace terrible qui reste sur les chemins trois jours plus longtemps qu'elle devait chaque fois qu'il neige. Bon, ben je chiole beaucoup, mais c'est pas exagèré, c'est un avertissement.
J'ai toujours l'intention de ennumerer tous les raisons pourquoi j'appuie la souvernaineté du Québec, puis commenter sur ce qui se passe actuellement dans le monde politique. Il y a qq jours, la proposition du Gaz Metropolitain a été rejettée puis le contact pour le gaz naturel a été donné à une compagnie qui ne passera pas le tuyeau par le Québec. Je ne vois absolutement pas le bon sens dans tout cela. S'il y a déjà un tuyeau auquel le nouveau pourrait se connecter, il est tout simplement logique de le faire, si ca passe sous le Québec ou non. Le tout me semble être une geste d'amertude contre le Québec, les anglos ne veulent jamais rien nous donner de crainte qu'on sépare. C'est les actions d'un enfant qui ne veut pas partager ses jouets, pas parce qu'il joue avec mais parce qu'il ne veut pas que sa soeur les a, sans raison logique. Bien que j'aie pas trop suivi le débat, c'est simplement naturel de vouloir connecter les deux tuyeaux. Si ce n'était pas question du Québec, j'imagine que le tuyeau aurait bien passé par là. Ce n'est qu'un autre exemple de la mauvaise volonté de la part du Canada anglais.
971105 / Jour 3: Voici des liens à deux textes que j'ai préparés pour un débat sur la souveraineté du Québec dans un de mes cours d'anglais l'année passée: Debate & Possible Rebutals. Sans vouloir être trop égoiste, je peux vous dire que j'ai réussi à gagner le débat et à convaincre tout le monde dans la classe de la validité de l'argument bien qu'ils soient déjà tous des fédéralists, sauf une fille qui a admis que l'argument ait été bon puis qui a admis qu'elle soit trop têteuse pour être d'accord quoi que je dise. C'était une bonne expérience, puis le feeling de triompher et presque convertir toute une classe de fédéralists était juste incroyable. Ils ne pouvaient pas trouver de bonne raison d'empêcher le droit du Québec à l'autodétermination sauf "juste parce que".
Depuis que j'ai écrit ce discours-là, j'ai appris une autre bonne argument qui appuie bien le droit de Québec de séparer du Canada portant sur la question de 50%+1. Ottawa dit que 50%+1 n'est pas assez d'appuie pour confirmer la volonté des québécois de quitter le Canada. Toutefois, 50%+1 d'appuie contre la souveraineté est assez pour Ottawa de dire que le Québec ne veut pas son indépendance. En plus, en 1949, 50%+1 a été assez de votes pour que la Terre Neuve entre dans la Conféderation du Canada, alors comment Ottawa peut-il nier à ce que cela soit assez pour le Québec de le quitter. C'est très hypocrite de leur part, n'est-ce pas?
Aujourd'hui, j'ai reçu ma confirmation d'admission à l'Association des internautes souverainistes. J'ai ben hâte de recevoir du courriel sur la liste de diffusion des autres souverainistes pour clarifier et préciser encore mes raisonnements.
980221 / Jour 4: Comme j'ai dit, je suis maintenant une membre fière de l'Association des internautes souverainistes (mais tout ce que je dit ici est mon opinion est n'exprime pas nécessairement l'opinion du groupe). C'est pour ça que ça fait si longtemps que je n'ai pas écrit ici. J'étais assez occupée déjà à lire tous mes nouveau courriels et parler de la souveraineté sur la liste de distribution au lieu d'ici dans ce journal. Néanmoins, je suis de retour ici pour ajouter tout ce qui a passé par mon esprit dans les derniers quelques mois.
D'abord, j'ai fait un travail de recherche sur Le PQ de 1968 à 1981 et j'ai appris un petit peu à propos de l'affaire de Claude Morin. En fait, je n'ai appris que les faits les plus simples, aucun détail de ce qui s'est passé et comment les séparatistes le perçoit maintenant, comme traitre ou toujours comme un de notre gang. Étant pognée à une "université" qui ne garde les journaux qu'un mois avant de les jeter et qui n'a pas de microfilm du tout, la recherche m'est impossible. Je lance donc un appel à l'aide à tout le monde qui lit ce journal pour me dire les détails de l'affaire et la perception maintenant qu'on a de Morin. Écrivez-moi un courriel svp si vous connaissez un peu l'affaire dites-moi-en un peu plus. Merci.
J'ai eu l'occaison de lire le Refus Global de Paul-Émile Borduas. Je viens juste de le scanner aujourd'hui et dès que je fais la correction des fautes du scanner, je le posterai sur mon site. À ce temps-là ce lien marchera, alors si il ne marche pas maintenant il faut attendre encore que je le poste. Ça vaut bien la peine de le lire. Personnalement, j'ai une faiblesse pour des manifestes. Pour quelque raison ou une autre, je les aime, et celui-ci ne fait pas exception.
Asteure, tout le monde parle évidément de la décision du Cours Suprème sur le droit à la succesion. La présentation des deux côtés s'est terminée hier je crois et il faut attendre qq mois avant d'apprendre leur décision mais je crois que le Québec sortira gagnant. Pas dans le jugement du Cours bien sûr, ça sera ambigüe comme tout le monde prédit, mais sur la scène politique il semble qu'on est dans une situation gagne-gagne. C'est une question politique et non pas juridique, fait qu'on ne l'écoutera pas de toute façon, et les fédés (abréviation que j'ai appris dans l'ais) auront l'air idiots d'avoir tenté de nier à la démocratie, ce qu'ils font pas mal à tous les jours face au Québec mais cette fois-ci tout le monde le verra.
Une bonne nouvelle, mon meilleure amie m'a dit hier qu'elle se croit souverainiste maintenant. Elle avait été très fédé. Elle est aussi francophone de langue maternelle anglaise comme moi. Vous voyez, vous les nationalistes qui croit que l'indépendance ne se fera que par les gens très nationalistes ayant beaucoup de passion nationale. C'est pas vrai, c'est aussi une idée très logique et raisonnable. Oui, le nationalisme est un élément important dans la voie vers l'indépendance, j'en éprouve même beaucoup moi-même, mais il faut toujours que ce nationalisme soit ouvert au monde aussi et qu'on ne se referme pas trop sur nous-mêmes. Chus un peu écourée aujourd'hui, j'aime pas me sentir excluse basé sur mon origine éthnique que certains croit être essentielle pour être souverainiste. Me semble que mon vote Oui vaut autant que celui d'un Québécois d'origine, les deux votes nous avancent vers l'indépendance. Je sais bien que la majorité des souverainistes ne m'excluent pas, mais quand même c'est chiant quand j'en rencontre un qui le fait. Je me rassure pourtant par ces fait avec lesquels je leur replique: la femme de Lucien Bouchard est anglo, René Lévesque a grandi dans une communauté anglo, et Jacques Parizeau a fait ces études pendant qq années à Londres. Je me dit que si seulement on pouvait gagner qq non-francophones de plus à la cause souverainiste en la leur expliquant dans leur propre langue, on aurait l'autre .6% qu'il nous faut pour gagner le prochain reférendum. Les anglos sont allumés et peuvent comprendre la cause souverainiste, il faut seulement la leur expliquer en anglais de temps en temps, parce que maintenant les seules personnes que leur parlent en anglais sont Jean Chrétien, Stéphane Dion, etc. Il faut leur expliquer que la souveraineté du Québec n'est pas la fin de leur monde mais bien le début du meilleur monde libre que méritent les Québécois. La Justice ne parle aucune langue. Elle est la même chose pour tout le monde. La négation de la liberté d'un peuple est un concept que les anglos pourrait très bien comprendre comme étant une injustice si seulement ils entendaient un peu plus souvent ses mots dans leur propre langue pour les forcer à le considérer comme idée valide au lieu de céder la place aux fédés qui leur imposent sans opposition des idées fédéralistes.
980331 / Jour 5: Le samedi 20 avril, trois jours avant l'élection provinciale de la Nouvelle-Écosse, j'ai rencontré Alexa McDonough, le chef du NPD national, à Yarmouth.Je n'ai pu parler à Alexa que 20 à 30 secondes (ce qui est quand même plus longtemps que la candidate qui m'a invitée avait pour lui parler), mais dans ce court moment j'ai réussi à dire les trois premiers des cinq points que j'aurai voulu souléver. Voici la conversation:
Moi, j'ai conclu avec pas mal de certitude que cette petite échange confirmait tous nos soupçons, c'est-à-dire, ce qu'on savait pas mal déjà, que toute l'affaire de Jean Charest au tête du PLQ a été arrangée et préparée d'avance entre fédéralistes.
De plus, aujourd'hui, j'ai appris que Jean Charest est devenu membre en règle du PLQ le 17 mars 1998, bien qu'il n'ait annoncé sa candidature que le 27 mars 1998. Ça c'est surement pas les actions de qqn qui était si inquiet de quitter sa maison à Ottawa ou qui se sentait tiré en deux par la décision. En fait, ce n'est pas comme si on doutait de ce qu'il allait faire, mais quand même la confirmation de nos soupçons sert aussi à nous rappeler qu'il ne faut pas avoir confiance dans les fédéralistes et que la politique est rarement la voix du peuple mais bien celle d'une petite minorité dans les smoking rooms qui nous arrange tout d'avance. On n'a pas vraiment toujours des choix, on a simplement un choix entre deux options que les hommes en pouvoir ont orchestré pour nous donner l'impression que nous avons la liberté de choix.
980526/Jour 6: Ça fait trois semaines et demie que je suis à Trois-Rivères et ça fait vraiment du bien de se sentir chez moi. C'est assez drôle, ça ne fait que 4 ou 5 mois en total de toute ma vie que j'ai passé ici, mais c'est beaucoup plus chez moi que la Nouvelle-Écosse où j'ai habité toute ma vie jusqu'à date (mais je vais m'en sortir un jour j'espère!).
J'ai remarqué plusieurs choses depuis mon arrivée. D'abord, et surtout la plus chiante, c'est la musique. Le CRTC exige que la radio joue 65% du contenu français ici au Québec je crois, mais à l'UQTR à l'École d'immersion française c'est une autre histoire; on s'en fout carrément. Je ne veux pas trop le critiquer encore pour le moment parce que je crois qu'on examine ma plainte et j'espère bien que ça change. On verra.
J'ai rencontré un autre membre de l'@is il y a une semaine et demie et j'ai appris beaucoup d'affaires intéressantes. Par exemple, on peut mettre un timbre (avec le drapeau canadien ou la reine) à l'envers sur nos lettres comme signe de protestation. C'est illégal mais la lettre va passer quand même parce que les travailleurs des Postes Canada ne peuvent pas savoir si c'est par exprès ou juste un fédéraliste loyal qui s'est trompé par accident. On peut aussi modifier un billet de cinq piastres, qui est bleu évidément, en enlèvant le mot Canada et en écrivant en haut le mot Québec. Ça aussi va passer parce que le numéro de série du billet reste correct, et qui va bien refuser 5$?
J'ai porté pour la première fois un t-shirt souverainiste qu'un ami m'a prêté et j'ai même eu beaucoup de commentaires positives; une joie rare pour moi qui risque toujours à tout seconde de me faire blaster pour mes opinions politiques lorsque je suis en Nouvelle-Écosse. J'ai même présenté un article souverainiste à ma classe plein de fédéralistes (sauf la prof) sans me faire blaster. Ça fait vraiment du bien d'être au Québec et m'exprimer librement sachant qu'au moins 50% de la population autour de moi va être d'accord avec ce que je dis!
J'ai aussi créé une nouvelle page avec tous les arguments logiques que j'ai pu trouver pour expliquer pourquoi être souverainiste. Il faut juste maintenant que je trouve le temps pour les écrire. Allez le voir quand même, à un moment donné il y aura le texte.
980707/Jour 7: J'ai pas mal de choses à ajouter ici, la lutte pour la souveraineté étant ben plus excitant au Québec qu'en Nouvelle-Écosse. Où commencer? D'abord je dois régler mes comptes quant à l'UQTR. Je me suis plainte et effectivement on m'a écoutée. Le problème n'était pas l'UQTR mais bien ceux que l'École d'immersion embâuche pour être dj lors des soirées. Une animatrice s'est plainte au dj quatre fois lors d'une soirée apparement mais il n'a pas voulu l'écouter bien que c'était elle qui avait même organisé la soirée. J'ai parlé avec beaucoup d'autres animateurs québécois de l'école et eux aussi n'aimaient pas ça pantoute que le bar de l'université n'avait même pas un disque de Robert Charlebois! J'en reviens pas! En tout cas, il semble bien que ce n'est pas un problème local mais plutôt une question de la nécessité de changer la perception de tous les québécois face à la musique en français. Beaucoup trop de gens pensent que la musique en anglais est plus cool je crois, mais en réalité ils écoutent souvent des choses très quétaines sans même le savoir. Il faut que tout le monde se réveille à ce sujet, la musique, et les films d'ailleurs, en français ne sont pas d'une qualité inférieure, dans plusieurs cas ce sont des choses plus unique et de meilleur qualité que leurs paires anglais et américains.
Lors de la fête du St-Jean Baptiste, j'ai été à Montréal pour le défilé et la marche du peuple qui le suit. J'ai pu finalment rencontrer beaucoup d'autres membres de l'@is tout à la fois et surtout participer dans l'événement comme si j'appartenais (ou prèsque, j'ai quand même senti un tout petit peu étrangère encore) pour la première fois car quand j'ai été il y a deux ans je ne connaisais personne et je n'étais pas encore souverainiste. Cette fois-ci était tout à fait différente de la dernière il y a deux ans et beaucoup mieux que l'année passée quand j'ai dû regarder la fête en NÉ devant la télé.
La absolue meilleure partie de la journée était lors de la marche quand j'ai rencontré mon nouveau héros
Pierre Falardeau. Il donnait des dépliants pour la financement de son film 15 février 1839 et moi je profitais de l'occasion pour le suivre et donner aux même gens des dépliants de l'@is. Il m'a dit trois fois "Ça c'est un maudit beau t-shirt" faisant référence au dessin d'une feuille d'érable et d'un fleur de lys séparés par un zipper défait en haut duquel été écrit Oui. Finalement je l'ai revu plus tard avec un autre membre de l'@is qui s'est fait signer l'endos de son t-shirt qu'il a acheté faisant la promotion du film, alors moi aussi j'ai fait signer l'endos de mon maudit beau t-shirt où Falardeau m'a écrit "Nous vraincrons / P Falardeau". C'est pour des intellos comme lui qui ne lâchent absoluement jamais et qui se battent à tous les jours qui je veux me lancer dans la politique un jour installée au Québec. Puis aussi pour contredire des conneries des anglos qui n'écoutent pas les autres comme William Johnson (qui d'ailleurs j'ai vu lors du défilé mais que je ne me suis pas du tout mêlée avec, je ne lui ai même rien dit du tout). Il ne réprésente que les anglos les plus haineux et il ne veut que provoquer et surtout salir l'image du Québec à l'étranger, mais à tous les jours il déforme la réalité et puisque les autres anglos ne lisent pas habituellement les journaux français, ils ne peuvent pas savoir qu'il ment. C'est pourquoi il faut d'autres anglos pour donner un peu de l'autre point du vue parce que maintenant il n'y a que son opinion qui passe dans la communauté anglophone.
980709/Jour 8: J'ai oublié de dire dans la dernière fois que j'ai aussi eu le grand plaisir la semaine passé d'assister à un spectacle de Paul Piché pour la toute première fois de ma vie. En fait, je ne savais pas trop qui il était avant, je ne savais qu'il était souverainiste. Maintenant, après avoir écouté ses chansons puis avoir lu les textes dans la pochette de son disque "L'un et l'autre" que j'avais justement achété à Montréal quelques semaines avant le spectacle, je suis en mésure de constater que il est effectivement un bon chansonnier et surtout qu'il fait une grande contribution au mouvement souverainiste. J'ai beaucoup de respect pour lui déjà, d'autant plus qu'on m'a dit que sa mère était anglophone comme moi. Apparement, sa famille était pauvre et il a pu constater pendant sa jeunesse que les anglophones était mieux traités et moins pauvres que les francophones et cela l'a poussé à être souverainiste. J'en sais pas plus que ça pour le moment mais je ferai un effort maintenant pour encore plus savoir sur lui. En fait je vais même créer une nouvelle page web en son honneur.
© 1997-2001
Moi - Merci d'avoir parlé en français lors du débat national l'année passée. (Je parlais en anglais ici)
Alexa - (Elle me répond en français) Oh, vous parlez le français?
- Oui, mon mari est Québécois. Et merci d'avoir défendu la justice et la démocratie dans l'affaire des drapeaux.
- Oui, c'était vraiment affreux (ou disgrateux, je ne me souviens
plus quel mot, mais en tout cas elle ne l'aimait pas).
- Et j'espère que si le prochain référendum est très serré, le NPD continuera de défendre la démocratie et la justice même si ce n'est pas ce qu'on veut nous-mêmes, il ne faut pas être égocentrique.
- (Ici ça devient intéressant! Elle ne répond pas directement à ma question, elle dit) Je pense que Jean Charest ferait un bon job au Québec quand (ou si, je ne me souviens plus quel mot elle a utilisé) il va au PLQ.
- (Je réponds au moment où elle va serrer la main de la personne à côté de moi) Ouais, mais ça a l'air pas mal arrangé d'avance, cette affaire-là.
- (A ce moment-ci, elle est désquilibrée pendant à peu près un demi seconde. C'était évident qu'elle ne s'attendait pas du tout à une réponse comme ça, que qqn ne soit skeptique de la nécessité de sauver le plus beau pays du monde, etc. Elle était "startled",( je ne connais pas le mot en fraçais pour la décrire vraiment), étonnée et temporairement sans mots dans la bouche pour me répondre. Puis là, elle me jette un regard un peu étrange, "puzzled", comme si elle ne croyait pas ses oreilles et elle me répond) Ahhh, c'est assez compliqué ces choses-là. (Et elle est partie.)
pantagruelle.geo@yahoo.com