Le problème vient du début de l'informatique dans les années 70 où, par soucis d'économie de mémoire, on avait décidé de coder la date dans les ordinateurs sous forme de deux chiffres au lieu de quatre. Par exemple : 98 pour 1998. En l'an 2000, les ordinateurs repasseront donc en l'an... 00. On appelle ça le "big bug". Et cela risque de poser des difficultés incroyables. Une personne née en 1970 et âgée de 30 ans en l'an 2000 aura, pour la machine, 70 ans. L'ordinateur de sa caisse de retraite risque de commencer à lui payer une pension en pleine fleur de l'âge. Des salariés se retrouveront dans leur entreprise avec une ancienneté négative. Les banques pourraient se mettre à calculer des taux d'intérets sur un siècle et à rejeter tous les chèques émis en 1999 parce qu'ils seront vieux de... 99 ans !
Pour désamorcer cette bombe à retardement, il faut donc vérifier tous les programmes contenus dans les ordinateurs et modifier ceux qui le nécessitent. Dans les entreprises, cela prend l'allure d'un travail de titan. Des sociétés de services se sont spécialisé dans cette opération. Cela représente un marché juteux de plusieurs millions de francs. Les organismes concernés ne semblent pas avoir tous pris la mesure du danger. Si certains, comme la Poste, ont déjà mis depuis longtemps des informaticiens maison sur l'affaire, de nombreux responsables de PME-PMI sont à peine au courant du problème. Ce n'est pourtant pas la littérature spécialisée sur le sujet qui manque ni les offres des sociétés de service. Il faut réagir vite. Très vite. Et ensuite, on sera tranquille... au moins jusqu'en l'an 3000.