20 septembre 2002

Le football français a réagi à l'annonce de l retraite d'Alain Roche. Tous s'accordent pour reconnaître les qualités humaines et techniques du nouveau retraité.

Gernot Rohr (Entraîneur de l'OGC Nice et ancien partenaire à Bordeaux) : "C'était un grand défenseur, toujours fair-play, un véritable exemple". (...) "C'est triste. Tout a une fin. J'espère surtout qu'il va rester dans le football car il y a sa place". (...) "Nous avons aligné pas mal de matches côte à côte et nous avons participé au doublé Championnat-Coupe et à la demi-finale de Coupe d'Europe en 87. Alain est un pur produit bordelais", a continué Gernot Rohr. "A ses débuts, son père spirituel, c'était Dominique Dropsy mais Alain était très à l'écoute et nous discutions tout le temps", a-t-il ajouté. "Je me souviens que nous avions fait un grand match, lui du haut de ses 18 ans et moi de mes 34 à Leipzig devant 85.000 spectateurs. On avait gagné 1 à 0 en demi-finale aller de la Coupe des Coupes 1987 contre le Lokomotiv", se souvient l'Allemand.

"Lorsqu'il est rentré de Valence, j'aurais souhaité l'engager à Créteil que j'entraînais, mais Elie Baup s'est vite rendu compte de la valeur de ce défenseur et me l'a soufflé sous le nez", se rappelle Gernot Rohr.

José Cobos (Capitaine de l'OGC Nice et ancien partenaire à Paris) : "Un gentleman-footballeur comme on n'en fait plus et un chic type très intègre". "S'il possède un palmarès hors pair, le succès ne l'a jamais changé", a assuré José Cobos. "J'espère que les dirigeants vont se manifester et lui donner les moyens de continuer à oeuvrer pour le foot". "Je suis vraiment malheureux car j'aurais souhaité qu'il termine sa carrière exemplaire sur le terrain avec un joli bouquet de fleurs et des tribunes pleines de supporteurs. Son parcours sportif tellement beau et sa conscience professionnelle exceptionnelle méritaient une autre sortie", a jugé José Cobos.

Didier Deschamps (Entraîneur de l'AS Monaco et ancien partenaire à Marseille, à Valence et en équipe de France) : "J'espère qu'il va trouver rapidement une bonne place dans le football". (...) "Je ne me fais pas de souci, mais j'espère qu'il trouvera rapidement une bonne place dans le football. Le foot français a besoin de mecs comme lui" a-t-il ajouté. Et de conclure : "Il a beaucoup apporté au football français, dans tous les clubs dans lesquels il est passé. C'est un très grand professionnel, quelqu'un de très droit et d'humainement très intéressant et enrichissant", a encore jugé le champion du monde et d'Europe.

Guy Roux (Entraîneur de l'AJ Auxerre) : "J'ai eu le plaisir de le compter comme libéro dans mes équipes pendant plusieurs saisons. C'est un joueur intéressant, exemplaire, d'une sociabilité extrême, et j'ai beaucoup regretté quand son contrat fut terminé. Je suis persuadé qu'il va réussir sa reconversion car il possède l'intelligence et le courage pour réussir".

Luis Fernandez (Entraîneur du Paris SG) : "Alain Roche, c'est quelqu'un que j'apprécie. C'est quelqu'un qui a fait de belles choses. Comme je l'ai toujours dit, les portes lui sont ouvertes au Paris-SG, il peut revenir quand il veut. Il a gagné la Coupe d'Europe, il a gagné des titres. C'est un garçon sensationnel."

Antoine Kombouaré (Entraîneur de la réserve du Paris SG et ancien partenaire à Paris) : "Alain Roche a toutes les qualités du footballeur moderne. Il est bon dans le jeu aérien, il aime le contact, il a un jeu propre. En tant qu'entraîneur, j'aurais aimé l'avoir comme joueur." (...) Au-delà du joueur modèle, c'est aussi un copain exemplaire, fidèle en amitié, que je côtoie souvent en dehors du terrain, ajoute Kombouaré. J'ai du mal à lui trouver des défauts, peut-être une trop grande rigueur..."

Et de citer cette anecdote: "On avait l'habitude de jouer aux cartes Alain, moi, David Ginola et José Cobos. Mais il était tellement exigeant que, quand on partait au vert, il refusait de jouer à partir du vendredi soir pour préparer pour le match. Il fallait aller dans sa chambre le «secouer» et le tirer du lit pour que, peu à peu, il veuille bien jouer avec nous!"

Eric Di Méco (Ancien partenaire à Marseille et en équipe de France) : "Il doit être malheureux mais il peut se retourner sur sa carrière avec fierté" (...) "Je pensais qu'il allait continuer longtemps. Il a été très bon la saison passée", a dit Eric Di Meco. "Alain fait partie des rares bons copains que j'ai gardés dans le football. C'est un milieu où les gens sont déconnectés de la réalité. Lui est d'une gentillesse extrême, il est lucide, ne s'est jamais pris au sérieux. Il est tellement gentil qu'on ne l'imagine pas entraîneur même si Paul Le Guen est pareil que lui. En revanche, je l'imagine bien s'occuper de jeunes", a poursuivi le champion d'Europe 1993.

"Alain a été un phénomène. Il a commencé à 18 ans à peine dans la grande équipe de Bordeaux. Il est un des plus grands défenseurs centraux de sa génération" (...) "C'est dommage qu'il n'ait pas réussi à Marseille. C'est, je crois, un de ses regrets. Mais il était peut-être un peu trop jeune", selon l'ancien défenseur. "En équipe de France, il n'a pas eu de chance avec sa génération, ensuite il a été blessé et quand il est revenu, le train était passé, il était trop tard", selon Di Meco.