Alain Roche : "Une équipe de Coupe"
 

    Site de la Ligue Professionnelle de Football >> 06.04.2004


    Premier volet de notre série sur les anciens vainqueurs de la Coupe de la Ligue. Trois fois lauréat de l'épreuve (1995 et 1998 avec le PSG, 2002 avec Bordeaux), Alain Roche revient sur les succès obtenus avec le club parisien. Où l'on découvre que la Coupe de la Ligue a rapidement suscité un engouement populaire…

     

    Alain Roche, presque une décennie plus tard, que retenez-vous de cette finale de la Coupe de la Ligue 1995 remportée contre Bastia (2-0) ?
    Je me souviens bien de cette rencontre car, fait plutôt rare, j'avais marqué un but (Sourire). J'avais ouvert le score de la tête et puis Raï avait inscrit l'autre but. Ensuite, en tant que capitaine, j'avais eu l'honneur de soulever le trophée.


    Quelle était l'atmosphère autour de cette première finale ?
    Compte tenu de la nouveauté de l'épreuve et de l'affiche, PSG-Bastia, il faut reconnaître que le public n'avait pas répondu massivement présent (
    NDLR : 24.663 spectateurs au Parc des Princes). Mais, du côté des joueurs, on voulait absolument la gagner. Derrière, on savait qu'en cas de victoire, on décrocherait automatiquement une place en Coupe d'Europe. Et puis, il faut reconnaître que nous étions une équipe taillée pour les matches de Coupe. Nous étions capables de nous surpasser lorsque nous étions dos au mur ou bien quand il y avait quelque chose d'important à atteindre.

    Comment définiriez-vous le PSG de l'époque ?
    Toutes les lignes étaient pourvues de très bons joueurs mais on possédait surtout deux éléments moteurs, David Ginola et Georges Weah. Nous savions que nous étions tributaires de leur forme, leur réussite et des automatismes entre les deux. Nous faisions tout pour les mettre dans les meilleures conditions. Mais, ce que je retiens surtout de cette équipe, c'est la très bonne ambiance. Si nous avons fait un bon parcours, c'est en grande partie parce qu'il y avait des gens intelligents qui aimaient se retrouver ensemble en dehors des matches. Des personnes comme Michel Denisot et Jean-Michel Moutier faisaient tout pour que l'ambiance soit la meilleure possible. Sans de bons dirigeants, nous n'aurions pas réussi. Dans le recrutement, ils ne s'étaient pas trompés. D'ailleurs, la plupart des joueurs une fois leur carrière terminée sont parvenus à des postes importants dans les clubs.

    Trois ans plus tard, vous remportez une deuxième fois la Coupe de la Ligue contre Bordeaux. Qui avait-il de changé par rapport à la première édition ?
    Déjà, la compétition avait pris une autre dimension avec près de 80.000 personnes au Stade de France et le scénario du match fut beaucoup plus indécis (
    2-2, 4 t.a.b à 2 contre Bordeaux). Pour le groupe, le contexte était également totalement différent. Nous étions en fin de cycle et l'équipe connaissait de grosses difficultés en championnat. Une partie de la presse nous avait attaqué en remettant en cause non pas la qualité des joueurs mais l'intégrité des hommes. Cela nous avait beaucoup choqué. En s'imposant, nous avions répondu à nos détracteurs. Terminer en apothéose, c'était le plus beau pied de nez. En fait, cette deuxième victoire constituait une sorte de libération.

    Aujourd'hui, vous êtes responsables de la cellule recrutement du PSG, retenez-vous ces leçons du passé dans vos choix ?
    L'aspect technique reste bien entendu primordial mais il faut surtout que la mentalité du joueur convienne au club. A Paris, Il faut supporter une pression énorme. Si vous réussissez, vous accédez au Panthéon. A l'inverse, en cas d'échec, on vous met à la cave.