Ilia Kulik
Ou l'histoire d'un talent
Or the story of a talent
Tatiana Flade, for "Patinage Magazine" (Oct-Nov 1996)
English version
Sur la glace, on voit parfois un garçon aux cheveux blonds et aux yeux bruns.
Tête baissée, expression sérieuse, il patine lentement et ne tient aucun compte des autres
patineurs qui s'entrainent en même temps que lui. Mais tout à coup, sans raison visible,
il prend de la vitesse et effectue un triple axel parfait. Après un bref regard en arrière, il continue son propre chemin
tête baissée, expression sérieuse...C'est typique pour Ilia Kulik, vice-champion du monde.
Parfois amical et gentil, parfois capricieux et arrogant, ses humeurs changent rapidement. Mais
ce patineur doué trouve quand même beaucoup de fans, et il va sûrement briser le coeur de bien des filles...
Et il y avait justement un de ces étangs non loin de la maison de M. et Mme Kulik. Vers l'âge de 4 ans, le
patit ilia commença à jouer avec ses amis sur cet étang gelé pendant l'hiver. Ce sont les parents qui
remarquèrent que leur fils avait un certain talent dans ses mouvements, qu'il apprenait à patiner
plus vite que les autres, et qu'il se plaisait beaucoup sur la glace. Ses parents décidèrent d'envoyer Ilia
dans un club de patinage. C'est ainsi que commença une extraordinaire carrière de patinage.
Ilia, né et élevé à Moscou, commence l'entraînement sérieux dans le club sportif de l'Armée rouge.
Cette forge célèbre d'où sortirent tant de médailles. C'est un temple du sport, un bâtiment monumental dans le pur style
soviétique, avec cinq patinoires, des salles de gymnastique et de récréation. Aujourd'hui, une partie du bâtiment est transformée
en une exposition-vente de voitures de luxe importées de l'ouest. Mais au début des années 80, le patinage artistique et le hockey
sur glace règnent encore sur le fameux club. Ici, Ilia reçoit ses premières leçons de patinage. "Nos entraineurs étaient jeunes et ambitieux" dit Ilia,
"Ils voulaient faire quelque chose, avoir des succès". Chez eux, le garçon reçoit une base solide.
Il s'entraine ensuite dans divers clubs, avant de trouver Victor Koudriavstev, il y a huit ans. Victor Koudriavtsev n'est pas un entraineur comme les autres,
mais un des entraineurs les plus expérimentés et respectés en Russie. C'était lui qui entraînait Sergei Volkov, le premier champion
du monde de patinage venant de l'Union Soviétique. Koudriavtsev travaille dèjà depuis plus de 25 ans comme entraineur. "Quand
j'ai vu Ilia pour la première fois, j'ai su qu'il avait un potentiel énorme", dit koudriavtsev. Le sympathique entraineur commence à créer un champion. Il le fait avec précaution,
ne presse pas le patineur trop tôt. Il lui donne le temps de mûrir et de développer ses possibilités.
Il ne voulait pas , par exemple,
qu'Ilia patine à Dortmund(Allemagne) aux championnats d'Europe en 1995. Il voulait plutôt qu'il se repose un peu après une saison très fatiguante et patine aux championnats
du monde à Birmingham avec des forces retrouvées. Mais Ilia, qui a 17 ans, a dèjà une forte tête, et la fédération de patinage
artistique russe, décident qu'il patinerait à Dortmund.
Chez Koudriavtsev, Ilia fait des progrès rapides. Il y a 4 ans, il participa aux Championnats du Monde juniors aux USA.
Il est premier après le programme court, mais il craque totalement dans le libre et termine 16ème. Ici, le jeune patineur
fait connaissance avec la nervosité et la pression mentale. Quelque fois il lui faut lutter contre cette nervosité dévastatrice, encore aujourd'hui. A Dortmund où il devient champion
d'Europe à 17 ans, il est une personne inconnue pour la plupart des spectateurs et des médias, il avait l'avantage d'être inconnu. "Personne ne me connaissait, je n'avais rien à perdre", dit Ilia.
"Pour alexei Urmanov, par exemple, c'était beaucoup plus difficile, parce qu'il est champion olympique et que tout le monde attend des résuyltats de lui ".
Mais quelques semaines après, on attend les résultats du champion d'Europe également à Birmingham aux Championnats du Monde.
Une faute dans le programme court - le triple axel devient un simple-lui coùute cher, il termine 9ème dans le classement final.
"Je suis déçu de ne pas avoir fait mieux", dit le patineur."Mais je suis heureux d'être ici, j'ai regardé les autres et j'ai beaucoup appris. J'espère que je ne répèterai pas mes fautes la prochaine fois".
Et vraiment, ile ne les répètera pas à Edmonton ....
La technique du jeune patineur est dèjà bien avancée, mais son expression artistique sur la glace n'est pas assez développée.
Ce n'est pas un manque de talent. Ilia n'avait pas de chorégraphe qui travaille régulièrtement avec lui, parce que c'était trop cher.
"Je pense à quelques moiuvements, et je les essaie devant un mirroir" explique Kulik.
Après le succès de dortmund, Ilia trouve assez vite un chorégraphe - Tatiana tarasova, entraineur de danse très connu (Klimova/Ponomarenko étaient chez elle) qui s'occupe
également de Maria Butyrskaya. Pour Ilia, elle choisit "Addams Family" (prohgramme court) et "Alladin" (programme libre). Cesont de beaux programmes, pleins d'idées, de mouvements originaux,
et difficiles. "Ilia fait beaucoup plus avec les mains que les autres hommes", dit une danseuse. "La saison prochaine, je ferai quelque chose
d'encore plus interessant", promit Kulik après les championnats du Monde. Il sait bien qu'il peut encore améliorer son style, et il travaille dur.
Son entraineur le décrit comme un garçon mature, sérieux, travailleur et ambitieux. "Il sait aussi travailler tout seul", raconte
V.Koudriavtsev, "c'est important pour un champion de savoir ce qu'il veut faire, ce qu'il pense". Mais bien sûr, le garçon n'a pas oublié comment on s'amuse.
A Moscou, il habitait chez ses parents. Sa mère Nadejda est une traductrice, qui traduit la littérature technique anglaise. Aussi ,Ilia parle bien anglais. Son père Alexandr est ingénieur. Il a une petite soeur, Svetlana.
Elle a 15 ans maintenant, et elle est sportive également. Mais Svetlana préfère l'eau liquide-elle est nageuse.
A l'école, Ilia était parmi les meilleurs de sa classe. Après l'examen final très bien passé, il commence des études de sport (obligatoires pour les patineurs russes, semble-til) à Moscou.
La saison dernière, Ilia est dèjà bien installé dans le circuit du patinage. Après une performance médiocre au Skate America, il gagne la médaille d'or au Trophée de France
à Bordeaux, battant entre autres Elvis Stojko. Mais aux championnats d'Europe il ne peut convaincre, il perd son titre, devient troisième.Mais, problème assez sérieux pour la Fédération de patinage artistique russe :
c'est un autre patineur russe, Igor Pashkevitch, qui gagne la médaille d'argent. Le champion russe, Alexei Urmanov, ne participe pas en raison d'une infection de l'oeil. Mais
aux championnats du Monde, il y a seulement deux places pour les Messieurs russes....
Il y a un conflit : qui va représenter la russie à Edmonton ? Urmanov, bien sûr.Et la deuxième place pour ...? La presse russe favorise Pashkevich "pour le principe du sport". Même V.Koudriavtsev vote pour
Pashkevich, parce qu'à son avis, ce serait plus juste. Le championnat d'Europe doit être la qualification pour Edmonton.(Ilia peut-être ne le lui pardonne pas).
Mais on n'aime pas trop Pashkevich dans le Fédération.Et il ya encore une compétition, le Centennial on Ice à Saint-Petersbourg. Il gagne cette compétition avec une performance splendide sans faute, Igor
craque et termine 7 ème. C'est Kulik qui va au Canada et qui gagne la médaille d'argent.
Après la saison, Ilia prend la décision de quitter V.Koudriavtsev. Ce sont des raisons personnelles, dit-on-sûrement pas s
des raisons professionnelles.Kulik commence à s'entrainer chez son chorégraphe Tatiana Tarasova. Ils travaillent d'abord à Moscou, puis en été, ils viennent aux USA, où Tatiana dirige son théatre sur glace 'All stars".
A 19 ans; Ilia Kulik peut encore attendre beaucoup de son avenir-sportif et autre. Maintenant, les Jeux olympiques à Nagano sont le but central. Mais ce n'est aps tout, peut-être. Ilia promet, qu'il ne sera pas un deuxième Oksanna
Baïul, qui, tout de suite après son titre olympique disparut dans le monde professionnel. "En tout cas, je patine jusqu'en 1998, peut-être même jusqu'en 2002", dit-il."Ca dépend, bien sûr, du développement du patinage à l'ISU".
Ilia dit qu'il n'a pas d'idoles. "Autrefois, j'aimais Brian boitano, Kurt Browning et Victor Petrenko. Mais maintenant, je veux m'engager dans une voie personnelle."
- FIN-
English translation
On the ice, we sometimes see a blond young man with brown eyes. Head down, serious expression, he skates slowly without
paying any attention to the other skaters training at the same time. Suddenly, without visible reason, he gets some speed and lands
a perfect triple axel. After a quick look behind him, he continues his own way, head down, serious expression....That's the usual
for Ilia Kulik, world vice-champion. Sometimes friendly and nice, sometimes capricious and arrogant, his mood changes rapidly.
But this gifted skater finds a lot of fans and will surely break the heart of many girls...
It all began in the middle of an endless Russian winter , when all the ponds are frozen and the streets become giant skating rinks. In Moscow, these
ponds are countless. During the Soviet regime, some of these lakes were illuminated and transformed into rinks by the administration
of Mosocw. Skating was very popular in russia ; it still is, even if they're living in difficult and uncertain times. One of these ponds
was close to the home of Kulik's family. At the tender age of 4, little Ilia was already playing on the frozen pond with his friends during winter.
His parents noticed that their son was shwoing talent in his movements, that he was learning the basics of skating faster than the others, and that he enjoyed being on
the ice. They decided to register Ilia in a skating club. That's how a wonderful skating career started.
Ilia, born and raised in Moscow, started skating seriously in the Red Army sporting club, where many medalists come from. It's
a temple, a monumental building in the pure Soviet style, with five ice rinks, gymnasiums and recreation rooms. Today, part of the
building is now a showroom for western luxury cars but, at the beginning of the 80's, figure skating and hockey were still ruling the club. It is
there that Ilia received his first lessons and a solid skating base. "Our coaches were young and ambitious", says Ilia. "They wanted
to achieve something, they wanted success".
He then skated in many clubs before finding Victor Koudriavstev, eight years ago.
Koudriavtsev is not an average coach. He is the most experimented and respected coach in Russia. He trained Sergei Volkov, the first skating World Champion coming
from the USSR. Koudriavtsev has worked for more than 25 years as a skating coach. " When I saw Ilia for the first time, I knew he had a huge potential", says Koudriavtsev. The coach
started to create a champion. He did it carefully, without pushing the skater too early. He gave him time to grow, to develop his abilities. He didn't want, for example,
Ilia to compete in Dortmund at the Europeans in 1995. He wanted him to rest after a tiring season so that he could skate with all his strength at the Worlds. But Ilia, 17 years-old at that time,
was already headstrong and the Russian Skating Federation decided that he would skate in Dortmund.
Under Koudriavtsev, Ilia progressed rapidly. Four years ago, he competed at the Junior Worlds in the USA. He was first after the short program but totally failed in the free where he finished
sixteenth.There, he got to know stress and pressure. Even now, he must sometimes fight his nervousness. In Dortmund, where he became European Champion at 17, he had the advantage of being
unknown from most of the spectators and medias. "Nobody knew me. I had nothing to lose" says Ilia."For Alexei Urmanov, for example, it xas harder because he is an Olympic Champion end everyone expects results from him".
But a few weeks later, we now expected results in Birmingham at the Worlds from the european champion. One mistake in the short program - the triple axel transformed in a single-cost him a lot. He finished 9th overall.
"I"m disappointed for not having dsoner better" said the skater,"But I'mhappy to be here. I watched the others and learned a lot".
"I hope the next time I won't do some mistakes again". And he didn't do them in Edmonton.........
The technique of the young skater is already well developed. However, his artistic impression is not developed enough.It is not lack of talent. Ilia didn't have a choreographer to work with him regularly because it was too
expensive."I think of some movements and try them in front of a mirror", he explains.
after the success in Dortmund, Ilia rapidly found a choreographer-Tatiana Tarasova. she is a well-know dance coach who worked with Klimova/Pnomarenko and now with Maria Butyrskaya.For Ilia,she chose "Addams Family (short program) and "Aladdin"
(free program).Thay were very nice programs, full of imaginative ideas, original and difficult movements. "Ilia expresses himself much more
with the hands than the other skaters", says a dancer."Next season, I will do something even more interesting", promises ilia, after the Worlds. He knows he can improvehis style and is working hard on it.
His coach describes him as mature, serious, hard-working and ambitious."He also knows how to work alone",tells Koudriavtsev."It's important for a champion to know what he wants, what he believes in".
However, the boy didn't forget how to have fun. In Moscow, he was living at his parents' home. His mother, Nadejda, is an english technical literature
translator and that is why Ilia speaks english very well. His father, Alexandr, is an engineer. He has a younger sister, Svetlana,15, who likes sport also.However, she prefers liquid water-she is a swimmer.
At school, Ilia was one of the best students. After his successful final exam, he started sport's studies in Moscow -mandatory, it seems for all russian skaters.
Last season, Ilia was already well installed in the skating world. After a mediocre performance at Skate America, he won the gold medal at the Trophée de France in Bordeaux, winning over Elvis Stojko.
At the Europeans, Ilia finished third and lost his title. However, there was now a serious problem for the russian Skating Federation : it's another Russian skater, Igor Pashkevich, who won the silver medal.
The Russian champion, Alexei Urmanov, didn't compete because of an infected eye.But htere were only two places for the men's Worlds...Dilemna :Who will represent Russia in Edmonton ? Urmanov, for sure.And the second skater will be ....?
The Russian press favored Pashkevich "for the principle of sport".Even Koudriavtsev votes for Pashkevich, because, he thinks it
is more fair.The Europeans is the qualification test for Worlds.(Maybe Ilia never forgave him).
But the Federation doesn't
like Pashkevich very much and there is one more competition, Centennial on Ice, in St-Petersburg.Ilia won it with a splendid faultless performance.Igor failed and finished 7th. It's Kulik who went to Canada and won the silver medal.
After the season, Ilia made the decision to leave V.Koudriavtsev.People say it's personnal reasons, certainly not professionnal ones.
Kulik starts to train with his choreographer Tatiana Tarasova.First, they work in Moscow,then, during the summer, they go tothe USA,where Tatiana directs her theater on Ice "All stars".
At 19, Ilia Kulik can expect a lot from his future-sporting and other.Right now, the OG in Nagano are his main goal but that's not all. Ilia promises that he will not be a second Oksanna Baïul,
who disappeared in the professional world right after her Olympic title."I will skate until 1998, maybe even until 2002", he says.
"It will depend, of course, of all the developments in skating imposed by the ISU".
Ilia says he has no idol."In the past, I liked Brian boitano, Kurt Browning and victor Petrenko.But today, I want to develop a personal style".
The End