Devant ses hôtes du Juvénat Saint-Jean
Rajotte insiste... ténacité et persévérance
Paul-Armand Girard
Le Quotidien
DOLBEAU-MISTASSINI (PAG) - Alain Rajotte a fort apprécié la journée de mardi écoulée à Dolbeau-Mistassini. Accompagné par le thérapeute athlétique Rénald Nepton pour sa randonnée dans le Haut du lac, l’entraîneur chef des Saguenéens a souligné l’accueil dont il a été objet de la part des autorités du Juvénat Saint-Jean.
«Je crois bien que j’étais attendu. Non pas de pied ferme. Mais avec une attention particulière. C’est toujours enrichissant de rencontrer les gens. Et c’est pour cette raison que je ne refuse jamais une invitation quand j’ai un moment dans le cours d’une saison. Ma journée à Dolbeau-Mistassini s’inscrivait dans la démarche de l’homme que je suis; de celui qui aime échanger avec les autres», de commenter tout d’abord l’entraîneur chef des Saguenéens.
Convié à la chapelle du Juvénat pour une conférence préparée à l’intention des étudiants et des étudiantes de l’institution, Alain Rajotte a précisé à ses hôtes qu’il n’avait pas l’intention de tenir le rôle de prêcheur pour autant. «Je les ai invités à ne pas se méprendre. Que j’étais bel et bien Alain Rajotte. Sans plus.»
Puis, il a abordé sa conférence Rêves et convictions. Une conférence tissée de beaux exemples, d’une vingtaine de jeunes hommes qu’il a dirigés au fil des ans et qui sont parvenus à se frayer un chemin jusqu’à la LNH ou à se façonner une carrière en pratiquant le hockey en Europe.
«J’ai surtout insisté sur la persévérance de tous ces jeunes hommes. Sur les défis qu’ils ont eu à relever pour passer à travers les difficultés. C’est important de le dire ouvertement à des étudiants. Car le défi d’un sportif, c’est le défi que chacun d’entre eux, d’entre elles, dans le domaine où ils espèrent exceller un jour», de confier Alain Rajotte.
Relativement aux exemples cités, il a mis en relief la ténacité du gardien Patrick Lalime, des Sénateurs d’Ottawa. «Patrick a un mérite incalculable. Quand on pense que ce garçon a été obligé de se reprendre par deux fois avant de se tailler un poste avec une équipe de la LHJMQ, Shawinigan», a-t-il dit.
Il a aussi eu un bon mot pour Sylvain Blouin, aujourd’hui avec le Wild du Minnesota. «Sylvain en a arraché. Mais il a bûché pour s’améliorer. La voie qui mène au succès n’est pas une évidence en soi. Il y a des joueurs qui doivent travailler deux, trois fois plus fort que les autres pour toucher au but.»
Alain Rajotte a mis un soin particulier à entretenir son auditoire de Martin Gendron, un garçon mesurant 5 pieds, 8 pouces. «Tout le monde disait que Martin n’irait nulle part après sa carrière dans le junior; qu’il était trop petit. Martin a pourtant été repêché par les Capitals de Washington. Aujourd’hui, il joue en Europe et gagne très bien sa vie.»
La détermination, la force de caractère ont aussi été au menu de la conférence donnée par l’entraîneur chef des Saguenéens. Il s’est exprimé au sujet de son cheminement personnel et de l’affection qu’il voue à sa profession. Âgé de 36 ans, celui qui revendique un Championnat de hockey junior mondial, en 1995 précisément, en compagnie des entraîneurs Don Hay et Mike Johnson, a exploré d’autres belles réussites d’anciens protégés.
«C’est fascinant le monde du hockey, la vie en fait. Quand on se remémore que Wade Redden, aujourd’hui des Sénateurs d’Ottawa, et Éric Dazé, des Blackhawks de Chicago, avaient été retenus au sein d’Équipe Canada in extremis, et ce qu’ils donnent maintenant à leur équipe respective, on se dit que la persévérance produit vraiment ses fruits, de souscrire Alain Rajotte sur un ton respectueux. Dans le même moule, on peut ajouter Matthew Barnaby ou P.J.Stock, ce dernier avait du feu dans les yeux, deux bons petits gars qui ont été obligés de travailler dur pour finalement accéder à la LNH.»
Le Quotidien, 10 Octobre 2001