«Des conneries, on commente pas ça!» - Léo-Guy Morissette

par Rémi Gilles Tremblay

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CHICOUTIMI (RGT) - «Je n'ai aucun commentaire à faire. Des conneries, on commente pas ça!» lance le bouillant propriétaire du Titan d'Acadie-Bathurst, Léo-Guy Morissette, au sujet de la décision prise la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) d'imposer des amendes de 100 000 $ au Titan et aux Saguenéens pour avoir «contrevenu aux règlements de la LHJMQ et plus particulièrement à l'article 2.16.8.1» relatifs aux échanges de joueurs.

La décision rendue publique par Gilles Courteau en toute fin d'après-midi, vendredi, et qui avait été préalablement ratifiée par le Bureau des gouverneurs de la LHJMQ lors d'une assemblée spéciale, fait état d'amendes de 100 000 $ aux deux formations et de la perte, également pour les deux équipes, de leur choix de première ronde en prévision des séances de repêchage de juin 2000 et de juin 2001.

La décision fait suite à une transaction conclue entre les Saguenéens de Chicoutimi et le Titan d'Acadie-Bathurst le 29 décembre 1998. L'entente avait entraîné le départ de cinq joueurs des Saguenéens, notamment des Marc Bouchard, Ramzi Abid et Mathieu Benoit qui ont par la suite passablement bonifié l'attaque du Titan. D'autres hockeyeurs d'importance moindre, ainsi que divers choix aux repêchages de 1999 et 2000, complétaient la transaction.

Joint par téléphone hier après-midi, Léo-Guy Morissette affirme avoir confié le dossier aux avocats du Titan.

Interrogé pour savoir s'il avait l'intention, avec la direction de l'équipe, de porter la décision en appel, Léo-Guy Morissette s'est fait cinglant.

«On va en savoir plus lundi, mais aller en appel pour se faire juger par ceux qui ont pris la première décision...», lance-t-il d'un trait.

«Et puis n'oublie surtout pas d'écrire que ce sont des conneries», a conclu l'homme d'affaires.

Quant au propriétaire des Saguenéens de Chicoutimi, Marc Tremblay, il s'est montré tout aussi avare de commentaires hier que vendredi.

«C'est sûr qu'on va réagir», a-t-il indiqué alors qu'il prenait part à la petite fête organisée sur la patinoire du Centre Georges-Vézina, hier après-midi, à l'intention du personnel et des joueurs des Saguenéens. «De quelle façon? Je ne peux pas te le dire car je verrai mes avocats à ce sujet lundi.

«Et dire qu'on croyait que l'an 2000 serait plus tranquille pour les Saguenéens. Il semble que ça ne sera pas le cas», conclut Marc Tremblay.

Procédure d'appel

Joint aussi par téléphone hier après-midi, le président de la LHJMQ, Gilles Courteau, n'était pas beaucoup plus loquace que les propriétaires d'équipes, préférant s'en remettre au communiqué émis vendredi.

«Je n'ai aucun commentaire. Je préfère qu'on s'en tienne au communiqué», a indiqué Courteau.

Au plan technique, a tout de même précisé Courteau, les dirigeants des équipes touchées par cette décision disposent d'un délai de cinq jours pour en appeler de la décision auprès du Tribunal d'appel du Bureau des gouverneurs.

«La décision d'appliquer le règlement a été prise par le président et entérinée par le Bureau des gouverneurs. Il faut donc que l'appel soit logé dans les cinq jours au Tribunal d'appel du Bureau des gouverneurs», explique Courteau.

Le tribunal est composé de trois gouverneurs prédéterminés qui se réunissent lorsqu'une demande d'appel est présentée.

«À ma connaissance, le tribunal d'appel ne s'est pas réuni très souvent. Peut-être une fois ou deux tout au plus», a indiqué Gilles Courteau.

Quant à la somme de 100 000 $, elle est déterminée par règlement sans tenir compte des montants d'argent ou autres considérations ayant pu faire partie de l'entente.

Le Progrès-Dimanche, 19 Décembre 1999


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