La décision sera passée au peigne fin
Tremblay entend rester en poste
par Paul-Armand Girard
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CHICOUTIMI (PAG) - Ce ne fut pas aisé de joindre le propriétaire et gouverneur des Saguenéens de Chicoutimi, hier. Lorsque ce fut chose faite, Marc Tremblay ne tenait pas le langage d'un homme brisé ou anéanti par la décision rendue quelques heures plus tôt par le président de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, Gilles Courteau. De bonne humeur, tel celui qui vient d'effectuer quelques emplettes de Noël lui tenant à coeur, Marc Tremblay a néanmoins utilisé des mots prudents pour dépeindre la situation dans laquelle il se retrouve.
«Ça ne sera sûrement pas la soirée des confidences ou des commentaires. C'est certain que je vais consulter mes avocats avant d'en émettre officiellement. D'ici à lundi, nous allons être fixés sur ce que nous entendons entreprendre», a-t-il confié sur un ton calme.
Quand nous avons remémoré au grand patron des Saguenéens de Chicoutimi sa déclaration du 31 octobre dernier, une déclaration relative à la confirmation qu'une enquête serait menée par le président de la LHJMQ au sujet de la transaction réalisée le 29 décembre 1998 par lui et le propriétaire du Titan de l'Acadie-Bathurst, Marc Tremblay s'est contenté de répondre: «Je n'ai jamais eu de rencontre avec le président Courteau.» Le 31 octobre, Marc Tremblay disait ceci: «Je vais collaborer à 100 pour cent à l'enquête. Je n'ai pas intérêt à ne rien faire. Ca fait un an ou presque que l'on parle de cette transaction. Des commentaires ont été entendus et cela a eu l'effet d'une traînée de poudre, ce qui a mené à l'enquête.
«Je suis content que l'on fasse enquête, car s'il n'y en avait pas eu, il se serait trouvé des gens pour dire que j'avais réussi à étouffer l'affaire. Mais lorsque la décision sera rendue, ce sera comme un jugement devant la Cour. On sera coupable ou non coupable.» Hier soir, Marc Tremblay a refusé d'adhérer à la substance de cette déclaration en mentionnant que des discussions étaient en cours entre les avocats de la ligue et ceux le défendant, ainsi que ceux du Titan, lorsque le verdict est tombé.
«Il n'y a pas eu de rencontre, a-t-il répété. Et je n'ai pas l'intention de disserter sur le sujet. Soyez patients. Nous allons prendre un peu de temps pour examiner tout ça. Et par la suite nous vous informerons sûrement sur ce que sera notre démarche», d'ajouter poliment le propriétaire des Saguenéens.
Marc Tremblay a tenu le même discours de retranchement quand nous l'avons interrogé sur le droit d'appel ou non des Saguenéens et du Titan par suite de la décision rendue par Gilles Courteau, laquelle décision a été entérinée par le Bureau des gouverneurs. Dans le communiqué laconique émis par la LHJMQ, hier, il n'est pas mentionné si la charte du circuit permet d'en appeler d'une pareille décision. «Je ne sais pas. Faudra voir avec nos conseillers légaux», a-t-il indiqué.
La lumière aurait pu être plus évidente en ce domaine. Malgré nos appels répétés, des messages enregistrés sur son portable, le président la LHJMQ n'a pas donné signe de vie; maintenant ainsi sa ligne directrice exprimée dans le communiqué à l'effet qu'aucune autre information additionnelle ne serait diffusée par les autorités de la ligue.
Pour sa part, Gilles Côté, qui est associé aux Saguenéens depuis quelques mois seulement, n'a pas voulu commenter la décision de la LHJMQ lorsque nous l'avons joint à Victoriaville. «J'entends des bruits à gauche et à droite. Et puis je n'étais pas là quand tout cela est arrivé. Ce qui fait que je vais m'abstenir de tout commentaire», a-t-il dit d'un trait.
Marc Tremblay a acquiescé que Gilles Côté n'avait rien à voir dans cette affaire. «Gilles est associé à l'équipe. Point. Son seul désir et objectif, c'est de voir l'édition actuelle progressée. Quant à savoir si je vais demeurer propriétaire des Saguenéens, la réponse est oui. Je serai là en 2000, a-t-il réaffirmé. Auparavant, comme tout le monde, je vais vivre la période des Fêtes et souhaiter que notre équipe puisse continuer sur la voie positive qui est sienne depuis quelque temps.»
Le Quotidien, 18 Décembre 1999