Invité du Cercle de presse du Saguenay

Alain Rajotte rêve des rangs professionnels

Stéphane Bégin

Le Quotidien

CHICOUTIMI (SB) - Alain Rajotte ne désespère pas de graduer éventuellement dans les rangs professionnels du hockey. Il croit que l’ajout d’un championnat à son curriculum vitae, jumelé à la bonne réputation qu’il possède, pourrait lui ouvrir les portes.

Pour une rare occasion, les dirigeants du Cercle de presse du Saguenay avaient mis «sur la glace» l’actualité politique et sociale de la région pour faire place au monde du sport.

Hier matin, l’entraîneur des Saguenéens de Chicoutimi, Alain Rajotte, et l’un des gestionnaires de l’équipe, Pierre Cardinal étaient donc les conférenciers de cette rencontre hebdomadaire.

Ils ont pu tracer un bilan de la première année d’expérience à la barre de l’équipe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), alors que Rajotte a été en mesure de parler de son passage à Chicoutimi, qui s’était entrepris le 25 octobre 2000, il y a un an et cinq jours.

Questionné au sujet de ses plans d’avenir, l’entraîneur originaire de Valleyfield ne cache pas qu’il aimerait bien joindre les rangs professionnels éventuellement. Mais il sait aussi que la partie n’est pas gagnée d’avance, bien au contraire, notamment pour des francophones.

Actuellement, au sein des 30 formations de la Ligue nationale de hockey (LNH), on ne retrouve que quatre entraîneurs en chef du Québec, soit Jacques Lemaire (Minnesota), Jacques Martin (Ottawa), Bob Hartley (Colorado) et Michel Therrien (Montréal). Quelques Québécois agissent aussi comme adjoint, comme Guy Carbonneau (président des Sags) avec le Canadien de Montréal.

«Il est excessivement difficile d’arrive au niveau du hockey professionnel. On a déjà dénombrer plus de 300 candidats pour quelques postes dans les divers circuits professionnels.

«Chez les dirigeants des équipes, on retrouve une filière d’anciens joueurs de la LNH et une filière surtout anglophone. Très peu de Québécois occupent des postes d’autorité ou décisionnel dans la ligue. Là où il y en a, ça ne cause pas vraiment de problèmes», note Alain Rajotte.

Avant de se retrouver à Chicoutimi, l’entraîneur de 35 ans a eu des discussions avec trois organisations professionnelles. Il a même été considéré pour la filiale des Coyotes de Phoenix, l’équipe de Springfield.

Il a pu faire parvenir son C.V. à la personne concernée grâce à des contacts. Il a eu droit à une entrevue et a été inscrit sur la courte liste des candidats.

«Il s’agit d’un chemin difficile à parcourir et à atteindre. On se retrouve près du découragement lorsque l’on doit passer par là.

«Mais on me dit que je possède le profil de l’entraîneur qui veut développer des joueurs, mais ça ne débloque pas. Si je parvenais à gagner un championnat avec une équipe junior, ça pourrait être mon deuxième tremplin pour atteindre mon objectif», de dire celui qui dirige dans la LHJMQ depuis plus de neuf ans.

Un championnat oui et à Chicoutimi de surcroît, c’est ce que recherche Alain Rajotte. Il ne sait pas si ce sera pour la saison 2001-2002 ou 2002-2003. Il va continuer à mettre les efforts nécessaires pour y parvenir.

Mais pas nécessairement à n’importe quel prix.

«À Chicoutimi, je retrouve une organisation qui veut faire les efforts pour gagner. Je sens la volonté de vouloir améliorer l’équipe, mais il faut faire attention.

«Un championnat ou une coupe m’aiderait à aller plus loin, mais je vais comprendre si l’équipe ne veut pas hypothéquer son avenir immédiat», de dire Rajotte.

Le Quotidien, 1 Novembre 2001


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