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ARTICLE - Janvier 1998
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Appel d'offres, mode d'emploi Article de Géraldine Masson, vice-présidente de l'AAE-ESIT. Lors du 50e anniversaire de la Société Française des Traducteurs (SFT), le 27 septembre dernier, M. Graas, responsable de la traduction free-lance au Parlement européen, a expliqué le déroulement de l'appel d'offres lancé en juin dernier aux traducteurs indépendants. Celui-ci avait en effet suscité de nombreuses réactions parmi les indépendants car les conditions demandées ne leur permettaient pas d'y répondre. L'appel d'offres avait pour objectif de recruter des traducteurs indépendants chargés de l'avenir de la traduction des comptes rendus in-extenso des débats du Parlement. Ces traductions sont confiées à l'extérieur de manière aléatoire depuis 1979, mais depuis 1992, le Parlement est tenu de lancer de véritables appels d'offres et par conséquent, de respecter certaines règles et critères lors de la sélection. M. Graas a rappelé qu'il n'est pas demandé aux traducteurs d'effectuer exclusivement la traduction de ces documents, mais également de les formater et les "baliser" informatiquement, ce qui, à ses yeux, est plus souvent du ressort des sociétés de traduction que des traducteurs indépendants. Il a souligné par ailleurs qu'il était demandé aux traducteurs se portant candidats de réaliser la traduction pour toutes les langues proposées, et pas uniquement celles de leur combinaison linguistique. En d'autres termes, seules les sociétés avaient une chance d'être retenues. M. Graas a déploré le manque d'initiative des Français, qui n'ont pas songé à s'associer ou à fonder une société pour l'occasion ! (Quitte à la créer provisoirement et à la dissoudre s'ils ne sont pas retenus, cela va de soi !) Il a également regretté que beaucoup des candidats aient mal rempli le dossier (en oubliant de mentionner leurs prix en ecu, de joindre le nombre d'enveloppes demandé ou d'indiquer précisément leur situation sociale et fiscale, par exemple). Bref, après dépouillement des dossiers, il ne restait qu'une seule entreprise capable de répondre aux critères requis ! Suite à quelques questions, M. Graas a reconnu que le texte de l'appel d'offres, si mal compris semble-t-il par les Français, était à l'origine rédigé en anglais par un non-anglophone, puis traduit en français par...des non-traducteurs ! Pour terminer, j'aimerais signaler que le comité directeur du CRE (Centre régional Europe de la FIT) a indiqué, lors d'une réunion récente, qu'il était "nécessaire de réagir pour défendre les droits des indépendants". M. Graas ayant constaté que les traductions fournies par ces derniers sont de meilleure qualité, il s'y est dit également favorable. Aussi la FIT sera-t-elle chargée à l'avenir de négocier avec les institutions européennes afin que les prochains appels d'offres répondent à la fois à leurs exigences et à celles des traducteurs. © Copyright 1998 - Association des Anciens Elèves de l'Ecole Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs de l'Université de Paris - Tous droits réservés.
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