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ARTICLE - Février 1999

 

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Dernières nouvelles du front de la traduction en Europe

Un article de Guylène Dhormes, membre AAE-ESIT.

Traductions abusives…

La Commission européenne poursuit la France pour entrave à la libre circulation des personnes : Bruxelles reproche notamment à certaines préfectures françaises d'exiger une traduction en français des documents d'état civil de personnes provenant d'un autre Etat membre de l'Union européenne...

Le traducteur et la machine 1

Mme Colette Flesch, directrice générale du service de traduction de la Commission européenne, interrogée sur les effets de l'élargissement de l'Union sur le volume de travail de son service, estime qu'il deviendra rapidement nécessaire, au sein des institutions européennes, de réduire le nombre et la longueur des textes à traduire, voire même d'établir une " hiérarchie entre les documents afin de définir les types de textes qui se prêtent à une traduction limitée ou simplifiée ". La Commission Elargissement et multilinguisme a d'ores et déjà commencé à établir cette classification. Ces mesures vont devenir d'autant plus nécessaires, ajoute Mme Flesch, que les institutions européennes se seraient engagées à ne plus augmenter le nombre " d'emplois linguistiques " comme par le passé.

Si elle se veut ouverte aux nouveaux outils liés à la " société de l'information ", elle souligne que les besoins de la Commission " relèvent de services linguistiques haut de gamme que seuls des traducteurs humains peuvent accomplir avec le niveau de qualité requis " ; l'informatique doit les aider à se concentrer sur des tâches à valeur ajoutée en laissant à la machine les travaux de routine. " Le traducteur est donc appelé à devenir un ingénieur multilingue hautement qualifié qu'aucune machine ne parviendra jamais à remplacer ".

Pénurie de traducteurs finlandais ?

L'an dernier une députée européenne déplorait la qualité très hétérogène des traductions en finnois des documents de la Commission européenne, qui contenaient " des fautes de grammaire particulièrement graves et étaient souvent obscures, voire totalement incompréhensibles ". La mauvaise traduction d'une offre de concours a notamment fait bondir la presse finlandaise : " cette annonce n'a pas été traduite par une personne de langue maternelle finnoise, et il est même possible que la traduction ait été effectuée par une machine " (c’est tout dire...).
La parlementaire demandait donc à la Commission européenne de s'assurer que
les traducteurs traduisent vers leur langue maternelle et que le nombre de traducteurs soit suffisant pour assurer une traduction correcte de tous les documents.

La lecture de la réponse de la Commission, parue au Journal officiel des Communautés européennes, est riche d’enseignements :
on y apprend en effet que, jusqu’à une époque récente, il était difficile de trouver des traducteurs " pouvant assurer des traductions d’un style coulant en finnois,
car l’accent dans la formation des traducteurs en Finlande était mis sur une aptitude à traduire vers les langues étrangères plutôt que l’inverse ". Comme quoi rabâcher l’importance de traduire vers sa propre langue ne revient pas forcément à enfoncer des portes ouvertes...

Le traducteur et la machine 2

" La traduction au sein de l’Union européenne va devoir évoluer ", déclarait en substance il y a quelques mois Edouard Brackeniers, directeur général du service de traduction de la Commission européenne. Le respect du multilinguisme, dans le contexte de l’élargissement de l’Union, va contraindre à des choix déchirants. La traduction coûte cher : les coûts linguistiques représentent à l’heure actuelle une part importante du budget de fonctionnement de l’Union et cette proportion est appelée à croître. Aussi la traduction, qui ne doit pas devenir " un facteur de ralentissement dans l’Union européenne ", va-t-elle devoir se moderniser et devenir plus productive.

A l’avenir, les traducteurs de la Commission, puis progressivement les indépendants travaillant pour cette institution, devront utiliser les merveilleux outils que met à leur disposition la société de l’information : vive le progrès, vive les dictionnaires en ligne, les bases de données et autres glossaires électroniques, vive la traduction assistée par ordinateur et, pourquoi pas, vive la traduction automatique " pour les plus courageux, car nous avons des systèmes qui peuvent donner des résultats absolument décents "... Traducteurs, traductrices, pensez à votre reconversion !

© Copyright 1998 - Association des Anciens Elèves de l'Ecole Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs de l'Université de Paris - Tous droits réservés.