Extrait de Instincto Magazine n° 39, mars 1991, Editorial par G.-C. Burger

Et on remet ça...

Je vous annonçais, dans notre dernier numéro, la mainlevée de cette ordonnance de contrôle judiciaire qui me baillonnait depuis bientôt deux ans. Le juge d'instruction, au moment de clore mon dossier, avait estimé que l'on pouvait me rendre sans danger une totale liberté d'expression. J'avais de nouveau le droit de parler d'instinctothérapie à qui bon me semblait, je pouvais reprendre tranquillement conférences, cours, diffusion de mes idées sous toutes les formes, sans risque de me faire jeter au cachot.

La chose paraissait logique, vu l'absence, après deux ans d'enquête, de tout élément sérieux que l'on aurait pu me reprocher. Aucune plainte, aucune victime, aucun fait précis n'avait pu être retenu contre moi, et le ministère public n'avait eu d'autre recours, dans l'espoir de donner un peu de corps à l'affaire, que de demander un complément d'enquête financière. Une enquête qui me laisse parfaitement serein, car je n'ai jamais procédé à aucun détournement de fonds ni à aucun abus de biens sociaux. Ce sont plutôt mes fonds propres que j'ai détoumés pour boucher les trous creusés dans les comptes de l'association...

Mais je n'allais pas m'en tirer à si bon compte. Lorsque survint la nouvelle de la mainlevée décidée par le juge, le procureur ou son substitut sembla éprouver une certaine difficulté à digérer mon retour à la vie normale. II faisait en effet immédiatement opposition et renvoyait l'affaire devant la Cour d'appel.

Vendredi passé, la Chambre d' Accusation ordonnait "le maintien de Burger sous controle judiciaire avec pour seules obligations (...) de ne pas se livrer à des activités de nature professionnelle et notamment de s'abstenir de toute activité de conférence publique ou privée concernant l'instinctothérapie et de toute activité consistant à inciter autrui à la pratique de l'instinctothérapie. Autrement dit, le pape du cru se trouve le bec à nouveau cloué, et pour de bon. M'interdire toute activité consistant à inciter autrui à la pratique de l'instincto, c'est, sous le couvert d'un allègement (on me restitue par ailleurs le droit d'habiter à Montramé), un singulière aggravation de peine. Cela signifie, outre l'interdiction de parler d'instinctothÈrapie, que je n'ai plus le droit d'écrire ni un livre ni un article faisant connaître la méthode et sa valeur thérapeutique. Ni aucun texte faisant connaître ses principes de base, ni dénonçant la carence de la médecine à remettre en cause l'alimentation conventionnelle, ni bien sûr faisant état des résultats que l'on peut observer lors du retour à une alimentation naturelle.

Mieux que cela : il ressort de ces interdictions que je ne peux pas parler, ni en public ni en privé, des méthodes que la présumée justice utilise à mon égard, car pour en parler, il faudrait aussi que je parle d'instinctothérapie...

Ô douce France, pays de liberté, patrie déclarée des droits de l'homme et du citoyen, terre prédestinée du droit à la liberté d'expression... Je trouve franchement que l'administration pousse le bouchon un peu loin. Empêcher un inculpé d'exercer toute activité dans la branche qui lui sert de gagnepain, et cela pendant des années, sans avoir prouvé le moins du monde que cette activité constitue un délit, ce n'est tout de même pas considérer l'inculpé comme présumé innocent. C'est lui administrer une peine que seul un tribunal devrait être habilité à prononcer, après un procès en bonne et due forme, et l'empêcher de se plaindre du sort qu'on lui administre est contraire au sens le plus élémentaire du droit commun.

Je finirai décidément par me convaincre que les "officiels" ont décidé de nous rayer de la carte par tous les moyens. J'ai toujours une certaine inquiétude à raisonner de cette façon, je me méfie de ma propre paranoïa comme de celle des autres. Mais à force de coups bas et de tracasseries en tous genres, faudra-t-il se rendre à l'évidence ?

Il ne nous sera sans doute jamais possible de savoir exactement ce qui se trame dans les coulisses. De telles spéculations ne serviront jamais à rien, sinon à nous saper le moral. Mieux vaut agir là oû nous pouvons agir. Comme la situation change encore une fois, il nous faut réajuster nos positions. D'abord définir clairement nos objectif s: les questions fondamentales que nous posons à la médecine doivent continuer à passer dans l'opinion publique. Nous portons là une responsabilité que rien ne nous permettrait de négliger, car il en va de la santé de millions d'individus. Nous devons dénoncer l'occultation scandaleuse à laquelle se livre la médecine face au problème de l'alimentation. Quels que soient les intérêts en jeu, et donc les dangers que nous courons, nous aurions bien mauvaise conscience de garder pour nous les évidences que le hasard ou la providence nous ont donné de découvrir.

Si l'on s'amuse à faire le calcul (triste amusement...), il y a chaque minute plus de 100 personnes à travers le monde qui meurent dans des souffrances inutiles ou dans des circonstances dramatiques simplement parceque la cause alimentaire de leur maladie est encore ignorée de la médecine. Et même dans les cas où cette cause commence à être connue, nul ne sait offrir aux futures victimes une solution de remplacement satisfaisante à leurs habitudes de table. Ainsi le génocide culinaire se perpétue, faisant plus de victimes que la pire des guerres, sans que personne n'en ait véritablement conscience.

Cent personnes à la minute, cela fait tout de même cinquante millions de personnes par année. Par rapport à quoi, les petits ennuis judiciaires que l'on nous fait ne sont pas grand chose. Que la justice nous écrase, que les médias nous éclaboussent de toutes les boues, que le fisc nous déplume jusqu'à l'os, nous n'avons pas le droit de nous décourager.


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