Would you like to buy a good English translation of Éluard's poems? Just click here! PAUL ÉLUARD (1895-1952) NOTRE ANNÉE J'aimerai ta maison Chacune de ses pierres Aime amour ma maison Car j'aimerai la tienne Nous sommes dans notre maison Et nous sommes dans notre chambre La maison est dans notre chambre La maison est dans la forêt Et nous marchons dans la forêt Et je m'appuie sur ton épaule Le jour entre deux arbres Est le plus beau des arbres Entre mains rayonnantes La plus franche des mains Nous n'avons qu'une bouche A fleur de notre amour Pour vivre pour mourir Pour chanter et renaître Dans le plus vieux brasier Janvier un premier baiser Janvier tous les mois sont beaux Mai boucle une barque molle Le duvet d'une veilleuse La réponse vient de près Les ailes retrouvent l'arbre Et les feuilles le nuage Chaque fleur a son soleil Chaque visage est en fleur Silence vertu d'automne Silence le chant s'oublie Et les cloches de la neige Sonnent Décembre secret Tu me donnes du courage Avec toi l'année est belle Ma bouche des quatre souffles Fortune des éléments Nous garderons pour cette année La résistance de l'enfance La nudité de la verdure La nudité de tes yeux clairs Et sous tes lèvres entr'ouvertes tes seins clairs Montre tes seins ma révélée Impose aux autres ton bonheur Ces deux minutes d'eau claire Retenues sur la pente et creusant leur éclat Dans l'ombre je remue à peine Assez pour dessiner le ciel Assez pour recueillir les oiseaux du plaisir Les oiseaux la caresse au joli ventre doux Les oiseaux la caresse aiguë comme un serpent Douce et dure bien-aimée Comme un roc couvert de mousse Comme un roc et comme un coq Une mine de lumière Un coq comme un incendie Ni d'hier ni d'aujourd'hui Un mouvement de couleurs La lumière foudroyante Désordre du temps passé Moi pour dissiper la nuit J'ai risqué tout mon sommeil Contre un grand rêve et l'éveil D'entre les vivants d'hier D'entre les morts de demain PARIS PENDANT LA GUERRE "Amoureux d'une statue." Les bêtes qui descendent des faubourgs en feu, Les oiseaux qui secouent leurs plumes meurtrières, Les terribles ciels jaunes, les nuages tout nus Ont, en toute saison, fêté cette statue. Elle est belle, statue vivante de l'amour. O neige de midi, soleil sur tous les ventres, O flammes du sommeil sur un visage d'ange Et sur toutes les nuits et sur tous les visages. Silence. Le silence éclatant de ses rêves Caresse l'horizon. Ses rêves sont les nôtres Et les mains de désir qu'elle impose à son glaive Enivrent d'ouragans le monde délivré. Links: Paul éluard Ritornare alla pagina precedente. Volver a la página precedente. Back to the previous page. Retour à la page précédente. Voltar à página anterior. Free Homepage by Geocities
(1895-1952)
J'aimerai ta maison Chacune de ses pierres Aime amour ma maison Car j'aimerai la tienne
Nous sommes dans notre maison Et nous sommes dans notre chambre La maison est dans notre chambre La maison est dans la forêt Et nous marchons dans la forêt Et je m'appuie sur ton épaule
Le jour entre deux arbres Est le plus beau des arbres Entre mains rayonnantes La plus franche des mains
Nous n'avons qu'une bouche A fleur de notre amour Pour vivre pour mourir Pour chanter et renaître Dans le plus vieux brasier
Janvier un premier baiser Janvier tous les mois sont beaux Mai boucle une barque molle Le duvet d'une veilleuse La réponse vient de près Les ailes retrouvent l'arbre Et les feuilles le nuage Chaque fleur a son soleil Chaque visage est en fleur
Silence vertu d'automne Silence le chant s'oublie Et les cloches de la neige Sonnent Décembre secret Tu me donnes du courage Avec toi l'année est belle Ma bouche des quatre souffles Fortune des éléments
Nous garderons pour cette année La résistance de l'enfance La nudité de la verdure La nudité de tes yeux clairs Et sous tes lèvres entr'ouvertes tes seins clairs Montre tes seins ma révélée Impose aux autres ton bonheur Ces deux minutes d'eau claire Retenues sur la pente et creusant leur éclat
Dans l'ombre je remue à peine Assez pour dessiner le ciel Assez pour recueillir les oiseaux du plaisir Les oiseaux la caresse au joli ventre doux Les oiseaux la caresse aiguë comme un serpent
Douce et dure bien-aimée Comme un roc couvert de mousse Comme un roc et comme un coq Une mine de lumière Un coq comme un incendie Ni d'hier ni d'aujourd'hui Un mouvement de couleurs La lumière foudroyante
Désordre du temps passé Moi pour dissiper la nuit J'ai risqué tout mon sommeil Contre un grand rêve et l'éveil D'entre les vivants d'hier D'entre les morts de demain
Les bêtes qui descendent des faubourgs en feu, Les oiseaux qui secouent leurs plumes meurtrières, Les terribles ciels jaunes, les nuages tout nus Ont, en toute saison, fêté cette statue.
Elle est belle, statue vivante de l'amour. O neige de midi, soleil sur tous les ventres, O flammes du sommeil sur un visage d'ange Et sur toutes les nuits et sur tous les visages.
Silence. Le silence éclatant de ses rêves Caresse l'horizon. Ses rêves sont les nôtres Et les mains de désir qu'elle impose à son glaive Enivrent d'ouragans le monde délivré.
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