Ta douleur, Du Perier, sera donc éternelle,
Et les tristes discours
Que te met en lesprit lamitié paternelle
Laugmenteront tousjours!
Le malheur de ta fille au tombeau descenduë
Par un commun trespas,
Est-ce quelque dedale où ta raison perduë
ne se retreuve pas?
Je sçay de quels appas son enfance estoit
pleine,
Et nay pas entrepris,
Injurieux ami, de soulager ta peine
Avecque son mespris.
Mais elle estoit du monde, où le plus belles
choses
Ont le pire destin,
Et rose elle a vescu ce que vivent les roses,
Lespace dun matin.
Puis quand ainsi seroit, que selon ta priere,
Elle auroit obtenu
Davoir en cheveux blancs terminé sa carriere,
Quen fust-il advenu?
Penses-tu que, plus vieille, en la maison
celeste
Elle eust eu plus daccueil?
Ou quelle eust moins senti la poussiere funeste
Et les vers du cercueil?
Non, non, mon Du Perier, aussi-tost que la
Parque
Oste lame du corps,
Lâge sevanouit au deça de la barque,
Et ne suit point les morts.
Tithon na plus les ans qui le firent
cigale,
Et Pluton aujourdhuy,
Sans égard du passé, les merites égale
DArchemore et de luy.
Ne te lasse donc plus dinutiles
complaintes,
Mais sage à ladvenir,
Aime une ombre comme ombre, et des cendres esteintes
Esteins le souvenir.
(...)
Petite biographie et quelques textes de Malherbe
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