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Il était doux, le temps
des sentiers. Ils étaient d'août les rendez-vous de la fin
d'un été. Un banc sous les chênes, voilà un
enfant qui s'amène. Un train qui bouscule l'enfance d'un crépuscule,
déchire brusquement le silence qui eût bien voulu qu'on l'entende,
lui, que s'étaient inventé deux oiseaux qui avaient quelques
chansons, à se partager.
Une mésange égarée
et un goéland voleur, se fabriquaient des rêves et se faisaient
cadeaux, de leurs peurs... Il y eût un bruissement d'ailes, un long
regard complice, un consentement "pro-forma" et dans l'orifice, leurs chants
se sont mêlés. On échange des plumes, bises dans la
brise...
Un écureuil gris, des
voisins, chaleur, tendresse, jeu des mains, promeneurs et temps qui nous
laisse. Un petit chemin, une bourrasque, un frisson, un malaise dans les
feuillages. On refait son plumage, on bat de l'aile...
Une marche peuplée
de silences alors qu'on s'avance. Des petites pressions anodines, disent
tout ce qu'on imagine. On se regarde et on s'étreint puis plus rien
jusqu'au lendemain.
Le ruisseau s'est fait rivière
et la biche vient y boire à tous les soirs, alors que son coeur
dort dans l'envers du décor. Les hauts vols en formation et la xième
dimension, n'appartiennent plus qu'à nous et personne d'autre ne
les voit ni ne les perçoit. L'étoile de janvier aura beau
se moquer, décembre est dans ta chambre et mai t'attend patiemment.
Il est doux le temps des sentiers, tout au long de l'année.
Malherbe DesChamps
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