LES GRANDS THEMES
Les mains et l'outil
En ses débuts, le peintre s'est maintes fois exprimé sur les réalités ouvrières. Plus tard, ces images se sont décantées, les mains et l'outil devenant à eux seuls témoins flagrants du rapport pénible ou enthousiaste avec la matière, selon les conditions de travail.
Les mains et l'outil, c'est en outre toute l'aventure humaine depuis la préhistoire, et notre artiste, féru de techniques de travail, a tenté de rencontrer cette saga de la mémoire des premiers outils...
Mythologie
Voici une autre saga, une autre transhistoire du mental des peuples... Car la mythologie survit en nos fibres intimes. Le peintre retrouve la verve du Pan flûtiste. Là, ce sont les filles-vestales arrêtées devant les volutes qui montent du cratère sacrificiel... Eblouissement, fascination des éléments ou de l'immortel, Eden, suspension du temps ou du devenir, la mythologie allume mille faces de la mémoire humaine.
De Gille à Pierrot
Folklore profond que celui des personnages de Gille, de Pierrot et d'Arlequin !... D'abord symboles de la lumière montante ou décroissante, ils sont devenus personnages radieux ou tristes de la comédie et du carnaval. Notre peintre les a affectés de nostalgie mais aussi de grandeur. Son Pierrot est comme illuminé de sa détresse.
Le prisme multiple de l'humain
Dans une perspective de synthèse, le dessinateur a fait se juxtaposer plusieurs plans représentant chacun une scène humaine. C'est surtout le fait de Labyrinthe où l'homme bute contre les cloisons de ces divers plans. N'empêche qu'il y a réfraction de l'un à l'autre et que ce prisme multiple est bien à l'image multifaciale de l'humain.
Le voyage initiatique
Ici, il y a passage entre ces divers plans. L'enfant voyageur communique, s'informe, s'instruit. Il questionne le peintre, le musicien, les saltimbanques, les "gens du voyage", la danseuse et le tailleur de pierres. Tel est l'apport des illustrations faites par le peintre dans le Voyage d'Ansevère.
L'écume et la nacre
Ce sont, avec le cheval blanc, les porteurs ailés du voyage. La majorité des émaux de Milou Renard élaborent cette fine évanescence des matières, parties pour la métamorphose, la sublimation. Ici, parmi cet essor des essences marines, Neptune vient planter son trident. Là, le masque de cuivre vient tailler une présence hiératique !
Les villages solaires
(ou le miroir de l'aquarelle)
L'aquarelle fait miroir. Les routes, les chemins, les arbres, les abords des villages, et les murs blancs des maisons basses d'Ardenne s'y reflètent. Certaines tonalités ocrées donnent une chaleur solaire à ces villages saisis en pleine stase torpide au zénith de midi. L'aquarelle se fait lumière.
L'essor poétique
Le dessin allège formes et substances. Il atteint à son plus grand dépouillement. Dans Tentation, tout au centre, la beauté s'exhale de la frange des passions et des vices. Tout s'élève dans Philosophie où les délections humaines deviennent impondérables à la paume...