L’origine des Chantiers Davie.

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Depuis quelques années, on a tellement parlé des Chantiers Davie, sous diverses appellations, que j’ai le goût de vous transmettre un texte sur l’origine de ce chantier naval qui a largement contribué à l’expansion de la région de Lévis, ma ville natale.

Mon père était marchand de chaussures, et puis-je vous dire, que les bonnes années du chantier apportaient évidemment un achalandage meilleur, et les commerces de la rive sud en profitaient beaucoup. (Il y a déjà eu plus de 4,000 employés, la-bàs)

Dommage qu’actuellement, cette entreprise gigantesque en soit rendue à mendier…..

Laissez-moi vous transcrire un texte de Pierre-Georges Roy, historien de Lévis, écrit au début du siècle  :

 

L’origine des Chantiers Davie.

 

Ils sont plus que clairsemés aujourd’hui ceux qui ont vu les commencements des importants chantiers Davie ! Il y aura en effet bientôt un siècle qu’ils existent. Comme on le voit, ces chantiers furent établis bien avant la naissance de notre ville. On peut même dire qu’ils contribuèrent pour une bonne part à la fondation de Lévis.

 

Dans son " Histoire de la seigneurie de Lauzon " M. J.Edmond Roy nous donne des détails intéressants sur les commencements de l’établissement Davie.

 

Dans l’automne de 1829, dit M. Roy, un capitaine de marine d’origine écossaise, du nom d’Allison Davie achetait de Joseph Carrier, un terrain au pied de la falaise et sur le bord du fleuve, afin d’y établir un chantier pour la réparation des bâtiments. Il y fit construire un quai en forme de plan incliné sur lequel on pouvait hâler les bâtiments du fleuve et les traîner au moyen de rails de fer pour les mettre en cale-sèche. L’ingénieux constructeur avait compté cependant sans les violences de la débâcle. Au printemps de 1832, le quai fut soulevé par les glaces et entraîné à la dérive.

 

Un autre moins énergique que Davie se serait découragé en face de ce désastre, mais lui recommença son travail avec tant d’ardeur que dans le même automne, il pouvait hâler et mettre en sûreté sur son plan incliné une des barges à vapeur de la Compagnie de navigation.

 

C’est le premier établissement de ce genre dans l’Américaine anglaise, écrivait la " Gazette de Québec " du 29 octobre 1832. Il sera très utile. Le principe est celui d’un chemin de fer ordinaire; la voiture sur laquelle le bâtiment est traîné à marée haute est mue sur des roues de fer et hâlée par une chaîne de fer. On peut de la sorte, manœuvrer les plus grands vaisseaux.

 

Voilà quelles furent les origines de l’établissement Davie, dont la réputation s’étend maintenant au loin et qui a été la grande école où se sont formés les charpentiers de navires et les sauveteurs de la Pointe-de-Lévy, de père en fils, depuis plus de trois quarts de siècle.

 

Allison Davie ne jouit pas longtemps de l’œuvre importante qu’il avait fondée et qui devait prendre dans la suite de si grands développements.

Un soir du mois de juin 1836, comme il passait en chaloupe près d’un bâtiment ancré au milieu du fleuve, le capitaine de celui-ci lui jeta un paquet, qui, au lieu de tomber dans la chaloupe, tomba à la mer. Davie, en se penchant brusquement pour saisir ce paquet, fut lui-même précipité dans le fleuve et ne reparut plus à la surface.

Cette mort tragique enleva à la ville naissante un homme qui aurait pu lui donner l’élan qui lui manquait encore.

 

Davie laissait plusieurs enfants en bas âge, son beau-père George Taylor, en prit charge et continua l’œuvre commencée. On sait avec quel succès.

Ajoutons que, plus tard, M.Georges-Taylor Davie devint l’unique propriétaire des chantiers Davie, ayant successivement acheté les intérêts de ses frères et sœurs.

A sa mort, ses fils, MM Allison Davie, Georges Davie et John Davie devinrent les propriétaires des chantiers.

 

Fin du texte de P.G.Roy.