Fondation de Lévis, auparavant désigné sous le vocable
dAubigny.
Le Seigneur John Cadwell fut le premier à songer quune ville intéressante
pourrait prendre place au soleil, en face même de la capitale, et il se mit à
luvre pour réaliser son rève.
Il ne négligea rien pour y arriver. Cadwell dépensa probablement quelques centaines
de mille dollars pour fonder cette ville dAubigny que, dans son ambition et sa
tenacité dAnglo-Saxon, il voulut faire aussi belle et aussi importante que la
capitale.
Receveur général du Canada, cest dans les fonds quil détenait pour le
gouvernement du pays quil puisait pour réaliser son projet.
Quand le pot aux roses fut découvert, il était redevable au Roi, de plus de 100,000
louis.
Il abandonna toutes ses propriétés pour payer sa dette, et sen alla vivre à
Boston, aux Etats-Unis, où il décéda le 26 octobre,1842, avant dapprendre
quun humble curé sans le sou allait bientôt mettre sur pied la fondation
quil navait pas réussi à mener à bonne fin, avec l immense somme
quil avait dépensée.
Dit le journal Le Canadien, le 27 juillet, 1850 : " Lundi
dernier, le 25 juillet, en présence dun grand concours dhabitants de cette
localité (Lévis), la place dune nouvelle église, destinée à servir de
succursale à celle de St-Joseph de Lévis (Lauzon) a été marquée par le Revérend M.
Cazeau, secrétaire de l archevêché, commis à cette effet, sur les hauteurs, en
face de Québec, à l endroit et sur les ruines mêmes du camp retranché d
où, à pareil jour, en 1759, l artillerie du général Wolfe faisait pleuvoir les
bombes et la mort parmi les habitants, et quelques jours plus tard, réduisait en
cendres l Eglise Cathédrale et la moitié des maisons qui composaient alors
Québec ".
Cest dans cette nouvelle église, datant quand même de plus de 100 ans, que
j ai été baptisée, et où je me suis mariée le 30 mars,1964.
La cote du Passage où jai grandi.
La population désigne le plus souvent cette cote sous le nom de cote des
Marchands parce quelle est entièrement bordée de magasins, mais son officiel est
" Cote du Passage " . Pourquoi ? M. J.Edmond Roy nous le dit dans son
Histoire de la Seigneurie de Lauzon.
Dans le premier quart du dix-neuvième, la route ou cote du Passage était la seule
voie pour se rendre au fleuve St-Laurent.
Les habitants des vallées de la Beauce et de l Etchemin devaient donc passer par
là pour aller à Québec.
François Vallerand, Joseph Ladrière dit Flamand et Pierre Augustin Labadie, qui
avaient leurs maisons dans cette cote, étaient les logeurs attitrés de tous les
habitants de la Beauce et de l'Etchemin.
De plus, ils leurs faisaient traverser le fleuve dans leurs canots. De là, le
qualificatif de " passagers " donné à tous ceux qui offraient le
couvert aux habitants qui venaient en ville.
Lexpression est encore en usage.
La cote du Passage a donc reçu son nom, des passagers qui lhabitaient.
Les propriétaires de la Seigneurie de Lauzon.