François Quemeneur dit La Flamme, du pays Breton.
par madame Pierre Montagne.
Le dictionnaire de Tanguay nous dit qu'à son mariage le 1er novembre 1700, à St-François de l'Ile d'Orléans, avec Marie-Madeleine Chamberlain, François Quemeneur est dit né à Ploudaniel, diocèse de Léon (même si ces noms sont un peu écorchés) fils d'Hervé Quemeneur et de Françoise Joseph.
Une visite à la mairie de Ploudaniel où sont conservés les régistres paroissiaux de l'ancien Régine, qui remontent à l'an 1649 pour les mariages, mais seulement à l'an 1669 pour les baptêmes, nous donne très vite l'acte de mariage de ses parents.
- "Hervé Quemeneur, natif et originaire de la paroisse de Plouider et Françoise Joseph de cette paroisse, après bannyes faites, ont solennellement procédé à la bénédiction nuptiale (per verba de presenti) en l'église de céans, le septiesme jour de febvrier 1650 en présence de messire André Autret, prêtre et Mre Vincent Berton sous-diacre et plusieurs autres, les solennités des nopces célébrées par moy soussigné, prebtre et curé". F.Jaouen.
Comme nous allons le voir par la suite, le jeune ménage vit à Ploudaniel, au village de Keranou. Hervé Quemeneur n'est signalé par aucune profession, peut-être n'est-il devenu notaire que vers la cinquantaine. La famille Quemeneur comme la famille Joseph a donné à l'Eglise divers prêtres, ce qui prouve, outre leur foi, leur aptitude à l'instruction qui est d'un niveau élevé dans le clergé breton au 17ème siècle, comme on peut en juger par la tenue des régistres paroissiaux. De ceux-ci (en latin pendant la première moitié du siècle, en français pour la seconde) seuls les actes subsistent, à Ploudaniel. Nous remarquons que cela suppose pour le clergé breton la connaissance de trois langues fort différentes avec le breton, leur langue maternelle, et celle de leurs fidèles et de leurs sermons.
Le premier acte de naissance concernant le ménage Quemeneur-Joseph est une fille. Voici la mention: (11 juin, 1670) (puisque les régistres commencent en 1669 pour les baptêmes)
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"Françoise, fille naturelle et légitime de Hervé Quemeneur et de Françoise Joseph, du village de Keranou a été née et baptisée l'onzième jour du mois de juin mil six cent septante, le parein et la mareine ont été vénérable et discret messire François Joseph, prebtre et Françoise Guilyec et le baptizant Messire Olivier Traounez. En foi de quoi le baptizant et le compère ont tous deux signé le même jour et an que dessus". |
Messire Guillaume Quemeneur qui était recteur de la paroisse de Ploudaniel dont le curé s'appelle messire Hervé Quistinic est décédé depuis le 12 février 1670. Trois ans après, messire Louis Quemeneur est recteur de Ploudaniel et le vicaire messire François Joseph.
Le 17 avril 1672 la famille Quemeneur-Joseph est endeuillée.
Un an après la mort de cette fille, Françoise Joseph qui a à peu près quarante ans, en met une autre au monde.
"Jeanne, fille légitime et naturelle d'Hervé Quemeneur et de Françoise Joseph du village de Keranou en cette paroisse fut née et baptisée le 18 juin mil septante trois dont le parrain et la mairraine furent Alain Mazot et Marguerite Traouen qui ne signèrent et le baptizant a signé lesdits jour et an".
Le même jour meurt la maman de la petite Jeanne, de notre héros et de bien d'autres enfants que nous ne connaissons pas.
Deuxième mariage d'Hervé Quemeneur:
Quelques jours après ce malheur nous lisons (nov. 1673) :
Hervé Quemeneur donne à sa nouvelle épouse une rude tâche puisqu'il a déjà deux très petits enfants dans la maison, plus Jean, plus François, plus combien d'autres - on ne le sait pas ! Jean a sans doute l'âge de gagner sa vie, et qu'en est-il de notre héros François dont nous n'avons pas encore vu le nom écrit ?.
Examinons un document qui vient de m'être mentionné d'Amérique et qui porte le numéro 2675 des actes du notaire Adhémar conservés dans les Archives du Palais de Justice de Montréal.
C'est un testament fait très prématurément par François Quemeneur le 29 novembre 1693.
Celui-ci se dit de la paroisse de St-Houardon de Landerneau. Je suis allée à la mairie de Landerneau où les régistres de Saint-Houardon sont conservés. Je les lus de 1603 à 1688 Il n'y a pas de famille Quemeneur-Joseph évidemment, puisque celle-ci habite Ploudaniel, mais les honorables descendants de François Quemeneur n'ont pas à suspecter la bonne foi de leur ancêtre. Nous avions vu l'abbé François Joseph, vicaire de Ploudaniel, en 1672 et 1673. Au milieu de 1674, c'est-à-dire un an après la mort de sa sur, il est nommé curé de Saint-Houardon de Landerneau et y a très probablement emmené le jeune neveu François avec lui, a pourvu à son éducation et c'est ainsi que celui-ci, qui est venu de Landerneau au Canada, a pu ainsi donner son origine. François Joseph n'est probablement plus de ce monde quand François Quemeneur nomme pour exécuteur testamentaire un autre oncle, un Quemeneur grand vicaire de l'évéché de St-Pol- de Léon, qui peut être l'abbé Louis Queneur, recteur de Ploudaniel en 1673.
Nous soumettons ces hypothèses aux Kemeneur, Quemeneur, Laflamme, à nos collègues, en toute humilité, comme eux sans autre prétention que de nous efforcer de servir l'histoire des familles.