Madame Brandenberger

Madame Brandenberger
On est en décembre,1997, et je viens de voir dans la section des décès, le nom de madame Brandenberger, et ça me rappelle un souvenir peu banal.
Je travaillais comme directrice de la Fondation du CHUL, et je devais rencontrer un médecin qui faisait du bureau cet après-midi-là.
Je m’asseoie donc dans la salle d’attente, tout près d’une dame qui, visiblement a le goût d’entamer la conversation.
Son accent traduit son origine européenne, et après quelques mots sur la température, et le tralala habituel, je lui demande d’où elle vient.
- De la Suisse, répondit-elle fièrement, du tac au tac.
- Simplement pour faire du dialogue, et tuer le temps, j’ajoute que j’avais une belle sœur qui demeurait dans ce pays, plus précisément à Zurich.

Ah, mais je connais très bien Zurich, mon mari travaillait au Poly et nous habitions là.

J’ajoute, comme pour dire quelque chose tout en attendant le médecin…….- En fait, mon beau-frère et ma belle sœur vivaient dans une banlieue qui se nomme Gock Hausen.

Mais si, je connais, dit-elle encore, nous avions des bons amis à Gock Hausen et nous nous y rendions régulièrement.

Bon, ajoutai-je, aussi bien vous dire le nom de la rue : Im Langstuck.

Comme c’est curieux, nos amis habitaient sur Im Langstuck.

Décidément, la situation devenait cocasse – Imaginez - je suis au CHUL, à Québec, et la personne assise tout près de moi connaît la rue, en Suisse, où demeuraient Géraldine Laflamme et Vittorio DeLucchi.
En riant, j’ajoute : Écoutez madame, si je vous disais le nom de mon beau-frère et ma belle-sœur, tant qu’à y être…… ils se nomment Géraldine et Vittorio DeLucchi.
Quelle curieuse coincidence, ce sont justement les amis que nous avions, en Suisse.
Le croiriez-vous – elle était probablement la seule personne dans la région qui connaissait la sœur de Gilles (maintenant décédée) et son mari, et il a fallu que le hasard nous assoie une à coté de l’autre, un certain après-midi d’automne, pour que nous découvrions des points communs .
Comme on dit dans la vieille rengaine : Le monde est petit.
Décembre,1997.