Papa a toujours été un fier compétiteur -
dès qu’il s’intéressait à quelque chose, il fallait qu’il y soit bon,
(comme diraient les joueurs de hockey - il donnait du 125%) et, envers et contre tous, son
ambition prenait le dessus.
Je me souviens, il nous demandait pour jouer aux cartes avec lui,
après le souper, et il nous montrait - par l’exemple - ce qu’il fallait ou ne
fallait pas faire. Disons qu’il aimait gagner et qu’il n’acceptait pas que
son ou sa partenaire se trompe... Mais, ça, ça forme le caractère......et la
concentration.
Déjà, dans plusieurs domaines, notamment le sport, ma soeur Claire et
moi avions démontré une certaine habileté, aussi avait-il hâte que nous ayions 18 ans
pour nous inscrire au curling, à St-Romuald. Je dis - 18 ans - parce qu’il s’y
vendait de la boisson et que "ce n’était pas bien d’amener des enfants
trop jeunes dans ce contexte"… pensaient mes parents.
Papa faisait partie du club Etchemin depuis l’année de sa
fondation en 1935, et il en était un ardent adepte. Il lui arrivait même d’aller
jouer à l’extérieur dans des tournois prestigieux et il se classait bien, mais sa
passion le travail très bien fait lui faisait perdre des partenaires, surtout les nerveux
et les timorés.
L’année de mes 18 ans, je commence donc à apprendre les
rudiments du curling, et tout de suite, papa m’enrôle dans son équipe pour des
tournois interclubs.
Pendant quelques années, Claire et moi, nous avons collaboré aux
succès de papa, mais tranquillement, (l'âge aidant), il a lui-même ralenti la pratique
de ce sport, de sorte que moi, personnellement, j’ai été réquisitionnée pour
compléter un autre quatuor. Quelques trophées placés dans une caisse au sous-sol
témoignent de notre réussite.
Juste pour vous donner une idée du désir de gagner qui habitait le
paternel : - , un jour que nous disputions une compétition au club local de St-Romuald,
je jouais 3ème et papa me commande une pierre. Je fais de mon mieux,
j’essaie de viser juste, mais malheureusement, le résultat n’est pas à la
hauteur de ses attentes.
Je le vois, je l’entends serrer les dents et dire C_H_R_I_S_T-
Il a serré ses dents tellement fort........ qu’il a cassé son
dentier !
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Pendant huit ans, j’ai été membre du Etchemin - c’est même
là qu’un soir de mardi gras, alors que j’étais blasée - j’avais
reconduis mon amoureux du temps à l’aéroport et je retournais chez nous, à Lévis,
quand l’idée m’est venue d’arrêter quelques minutes à St-Romuald.
Parmi les personnes que je connaissais bien, se glissait un inconnu
qu’on m’a présenté - il s’appelait Gilles Laflamme.....
Vous connaissez la fin de l’histoire -
