ASSOCIATION FRANCAISE DE COUNSELING DANS L'APPROCHE CENTREE SUR LA PERSONNE
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Counseling centré sur la personne
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A propos du Counseling ----------- NB : Le texte ci-dessus est en fait constitué d'une suite de citations extraites des ouvrages mentionnés ci-dessous. Il ne vise qu'à susciter la réflexion de chacun en proposant une synthèse rapide, très incomplète, de ces ouvrages. Nous sommes totalement redevables de ces sources que nous vous invitons par ailleurs à consulter.
----------- Le counseling est sans doute une notion encore un peu étrangère dans notre pays. En effet, le terme counseling est peu utilisé dans le vocabulaire des intervenants du champ psychocial. (1)L'orthographe du mot lui même est plurielle : en Europe nous écrirons plutôt counseling (avec un seul "l") tandis que les anglo-saxons et les canadiens écriront counselling (avec deux "l"). (1)En France le terme anglo-saxon de counseling dérange et constitue un obstacle à sa définition, d'autant plus que sa traduction en français par "conseil" appelle d'autres connotations et fait disparaître l'importance attribuée à la désignation de l'action marquée dans la lange anglaise par le suffixe "ing". (1)Quelques points de repères temporels : La notion de counseling ne date pas d'hier. Elle provient du début de ce siècle. Au Etats unis, en 1909, Frank. Parson parlait déjà du counselling dans son ouvrage intitulé "Choosing a Vocation. Il avait ouvert en 1908, à Boston un service d'orientation professionnelle. Rolo May, en 1939, publiait "The art of counselling". Quant à Carl Rogers, en 1942, il publiait "Counselling and Psychotherapy". En 1944 les Etats-Unis mettaient en place des services de counselling pour les vétérans de la seconde guerre. En 1969, s'ouvre à Seattle, le premier centre de counselling pour les minorités sexuelles En France, le counseling fut introduit sous la forme du conseil d'orientation professionnelle en 1928. C'est en 1961 que fut par ailleurs créée l'association française des centres de consultation conjugale. (pour les détails, voir (1). UN ELARGISSEMENT DE L'ASSISTANCE SOCIALE Le counseling peut constituer une réponse centrée sur la mobilisation des ressources et des capacités de la personne à faire face et à résoudre les problèmes qui la concernent grâce à l'établissement d'une relation de type thérapeutique particulière n'ayant rien à voir avec les dispositifs d'aide et d'assistance traditionnels. (ni psychothérapie,ni aide sociale)Depuis les années 1960, le counseling est un mouvement en lui-même : il est l'ébauche de l'aide psycho-sociale individualisée dont les valeurs s'accordent avec celles de la démocratie : respect de l'individu, croyance que l'individu est capable de progrès et d'auto-détermination, conviction qu'il détient en lui-même une part des réponses aux difficultés qu'il rencontre. Par ailleurs l'accent mis sur le dialogue et la relation comme instruments majeurs de l'aide constituent une rupture avec les pratiques de l'aide souvent réduites à une prestation d'assistance matérielle directe. (1)
UN ACCOMPAGNEMENT PSYCHO-SOCIAL Le counseling est une forme de "psychologie situationiste" : c'est la situation qui est cause du symptôme et non l'inverse. En ce sens, le counseling, forme d'accompagnement psychologique et social, désigne une situation dans laquelle deux personnes entrent en relation, l'une faisant explicitement appel à l'autre en lui exprimant une demande aux fins de traiter, résoudre, assumer un des problèmes qui la concernent. De notre avis, l'expression "accompagnement psychologique" est insuffisante dans la mesure où les champs d'application du counseling désignent souvent des réalités sociales productrices à elles seules chez les individus d'un ensemble de troubles ou de difficultés. Le praticien en counseling doit être à même d'informer, d'orienter, c'est-à-dire en fait de remplir une fonction d'accompagnement psychologique et social. (1)
UNE APPROCHE CLINIQUE NON ASSIMILABLE A LA PSYCHOTHERAPIE Pour les français, (…) le counseling n'est en rien assimilable à une démarche thérapeutique ( cadre et règles classiques de l'aide psychothérapeutique) celle-ci requérant une durée conséquente si ce n'est longue, là ou le counseling, obéissant à la fonction sociale qui le caractérise, s'en tient à une intervention brève. Mais il n'en demeure pas moins que le counseling constitue une approche explicitement clinique notamment par l'écoute qu'elle suppose et mobilise. (1)A ce titre il subsiste des liens de parenté entre certains aspects présents dans la relation thérapeutique et dans le counseling. (1) (Les attitudes d'écoute et de relation relèvent des courants classiques l'approche cognitivo comportementales/réaliste sociale/rationnelle, de l'approche analytique/existentielle, de l'approche centrée sur la personne/expérientielle, de l'approche systémique (2)Il est évident que dans le counseling on utilise pas la technique des psychothérapeutes en tant que telle, mais on peut profiter de leurs découvertes dans l'aventure que constitue comprendre les gens (3)Le counseling répond aux besoins d'un public de plus en plus large qui cherche l'aide d'une personne pour résoudre, dans un temps relativement bref, des problèmes qui ne ressortissent pas nécessairement de sa propre pathologie mais tout autant de contraintes ou d'un contexte spécifique avec lequel il doit composer ou dans lequel il doit survivre et pour lesquels, la plupart du temps, la société ne l'a pas préparé (ex: traumatisme de guerre, sida, vécu de l'homosexualité, …) ou n'assure pas les fonctions de soutien adéquate en temps réel. (1)UNE REPONSE POLITIQUE : UNE AIDE PSYCHO-SOCIALE CONTEXTUELLE. Force est d'admettre que la théorie et la pratique du counseling ne sont pas statiques et que celui-ci se développe en réponse aux forces sociales dominantes (1).Dans certaines situations inadéquates aux besoins des personnes confrontées à des situations de détresse requérant un autre type de réponse thérapeutique, le counselling peut être considéré comme plus centré sur la prise en compte de l'environnement et de certains contextes spécifiques de vie qui sont eux même cause de souffrance pour des individus voire des communautés toutes entières. (1)La situation concrète de clients de plus en plus nombreux a obligé les praticiens à apprendre à gérer des situations de crise, d'urgence, de danger, de précarité voire de clandestinité … La demande c'est modifiée : à l'heure actuelle des personnes arrivent en urgence dans un groupe, une association ou chez un thérapeute pour demander à ceux-ci de les aider à survivre, à faire face à des situations de détresse conséquentes à l'accumulation d'événements comme l'annonce d'une séropositivité, la perte d'un emploi, le décès d'un proche, la suppression de toute ressource, la notification de l'expulsion du territoire. L'urgence concrète des situations l'emporte sur le temps psychique nécessaire à leur élaboration (psychothérapeutique). (1)Depuis ces dernières années, le panorama social et politique a considérablement évolué, notamment en europe. Partout les services sociaux ne sont plus aptes à répondre aux demandes non spécifiques qu'engendrent la spécificité de la situation de ces nouveaux clients qui font appel à leur organisme. (…) La nouvelle misère, quelle que soit son origine, chômage, sida, agressions, immigration définitive ou temporaire, catastrophes naturelles ou industrielles, exemples parmi tant d'autres, ne se contente plus d'une simple assistance. (3)La psychothérapie classique ne répond pas à ces situations. Le counseling, dans ses développement récents, prend en charge cette nouvelle clientèle. Sans se substituer aux services sociaux et sans faire de la psychothérapie au rabais, il ne néglige pas les problèmes psychologiques profonds, mais les aborde à partir de la sphère socio-économico-culturelle qui les enclave. (3)Le counseling est à la périphérie des systèmes institutionnalisés pour être révélateur de toutes les différences entre la réalité des problèmes de gens et ce qui est prévu par les institutions. (3)
Jean-Marc Priels Clinique Sans Souci 218 Avenue de l'exposition B-1090 Bruxelles
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