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DECLARATIONS

 

 

Traduction non-officielle du russe

Sténogramme de la conférence de presse
du M.I.S.Ivanov, ministre des Affaires étrangères

(Shanghai, 24 juillet 2000)

Mesdames et Messieurs,

La conception de la politique extérieure du pays, récemment approuvée par le Président de la Russie stipule que l’équilibre représente son trait caractéristique. Cela vient de la situation géopolitique de la Russie étant une puissance eurasiatique qui exige une combinaison optimale des efforts dans tous les domaines. Cette manière de voir le problème prévoit que la Russie est tenue de la sécurité dans le monde au niveau aussi bien global que régional.

Nous attachons de l’importance toujours plus croissante dans notre politique extérieure à l’Asie ce qui est lié au fait que la Russie appartient à cette région qui se développe d’une façon dynamique, qu’il est nécessaire de relancer l’économie de la Sibérie et de l’Extrême Orient.

Les visites de ces derniers jours du Président de la Russie en Chine, en Corée du Nord ainsi que la participation au sommet du “ G8 ” à Okinawa ont démontré d’une manière évidente la réalisation pratique des orientations de la politique extérieure russe en Asie.

Vous avez déjà eu la possibilité de prendre connaissance des résultats de ces visites. En ce qui concerne la Chine, nos relations politiques prendront un autre niveau qui sera fixé dans le Traité d’amitié et de coopération. Les Présidents de la Russie et de la Chine ont déjà ordonné de préparer ce document très important. Il devra déterminer les domaines principaux de nos relations stratégiques à long termes.

Cela va de soi que le niveau tellement élevé des relations politiques devra être complété avec des liens différents surtout ceux commerciaux et économiques. Pour cette raison la coopération économique a été au centre des négociations du sommet à Pékin. Les dirigeants de nos pays ont traité ce domaine de nos relations comme prioritaire.

Les négociations de Pékin ainsi que la conférence avec la participation du Président de la Russie et des dirigeants des régions de l’Extrême Orient et de la Sibérie à Blagoveschensk et à Petropalovsk-Komtchatski ont confirmé avec évidence que nous avions des grandes possibilités potentielles de la coopération mutuellement avantageuse avec la Chine aussi bien dans le domaine du commerce que des hautes technologies. Il s’agit, notamment, de l’industrie gaso-pétrolière, énergie nucléaire, construction des machines, aviation civile, télécommunications, élaboration de l’espace extra-terrestre, etc.

Ces orientations de la coopération seront envisagées au cours de la cinquième rencontre régulière des chefs des gouvernements de la Russie et de la Chine qui aura lieu en octobre 2000 à Pékin.

La rencontre que j’ai eu avec le maire de Shanghai a été consacrée, notamment, au sujet économique. Nous avons considéré la situation anormale lorsque la région de développement le plus dynamique de la Chine n’a aucuns liens commerciaux et économiques avec la Russie. Est-ce que les courants commerciaux entre la Chine et la Russie égaux à $ 128 millions en 1999 ou à 2,2% des courants commerciaux totaux entre nos pays ou à 0,3% du commerce extérieur de Shanghai pourrait nous satisfaire ? Nous devrons trouver ensemble une solution pour changer la situation. A propos, aujourd’hui j’ai envisagé avec le Président de la bourse de Shanghai la perspective de la coopération d’affaire avec des bourses russes. Les bonnes perspectives seront possibles au niveau de la coopération interrégionale. Nos régions de l’Extrême Orient et de la Sibérie font preuve de l’intérêt considérable. Nous y contribuerons par tous les moyens.

Il aurait voulu croire que les liens commerciaux et économiques entre la Russie et la Chine soient aussi dynamiques que le développement de la région Poudoun de Shanghai.

En globalisant la politique de la Russie dans la région asiatique de l’Océan Pacifique et en attachant de la valeur à la coopération commerciale et économique, nous avons pleine conscience du fait que cette politique ne pourra être réalisée que dans les conditions de stabilité, de sécurité et de bon voisinage. Voilà pourquoi, la Russie jouait et continuera à jouer le rôle très important dans le règlement des problèmes régionaux visant à l’établissement d’un système asiatique de sécurité.

Il est généralement reconnu que la visite de V.V.Poutin à Pyongyang a ouvert des perspectives réelles de la détente dans le péninsule coréen. La Russie considérait toujours la politique d’isolation, de diktat et des menaces comme le retour à la guerre froide qui ne répondait pas aux intérêts d’un règlement juste des problèmes.

Nous saluons le sommet entre la Corée du Nord et la Corée du Sud et maintenons le processus positif débuté par ce sommet. La communauté mondiale devra contribuer à la réussite de ce dialogue.

Il est évident que l’intégration progressive de la Corée du Nord dans la vie économique de la région asiatique de l’Océan Pacifique pourrait contribuer à la stabilité dans la péninsule coréenne. Ces problèmes ont attiré une attention importante au cours de la visite de V.V.Poutin à Pyongyang.

Nous saluons l’adhésion de la Corée du Nord au forum régional de l’ACEAN et considérons la normalisation commencée des relations avec Pyongyang au niveau étatique comme très importante.

La session régulière du Forum régional de l’ACEAN sera consacrée à la sécurité dans la région asiatique de l’Océan Pacifique. A l’heure actuelle, la situation dans cette région se caractérise par un nombre de démarches positives parmi lesquelles sont le rétablissement après la crise financière et économique, le degrés plus élevé de la coopération et de la confiance entre les pays de la région. Voilà pourquoi, l’ordre du jour de la prochaine session inclura des problèmes régionaux actuels, la non-prolifération de l’arme nucléaire et l’interdiction des essais nucléaires ainsi que des mesures contre la criminalité transnationale. Parmi les sujets prévus figurera le problème de la globalisation et son influence sur la situation dans la région asiatique de l’Océan Pacifique.

Le sujet de la globalisation a été au centre des discussions lors de la rencontre du “ G8 ” à Okinawa qui vient de se terminer. Notre orientation est d’avancer vers une vie juste pour tout le monde dans les conditions d’une globalisation socialement orientée, cet objectif ne pourra être atteint que sur la base du renforcement de la stabilité stratégique et du développement de la coopération internationale. Ce principe corrélé et interdépendant devra servir de base aux efforts de la communauté mondiale.

Il est très important que notre position ferme a fait inclure dans les documents finals du sommet à Okinawa la thèse que le Traité ABM de 1972 demeurait une pierre angulaire de la stabilité stratégique dans le monde, servait de base aux réductions ultérieures des armements stratégiques offensifs. Après les négociations énergiques une initiative russe concernant l’établissement d’un Système global du contrôle de la non-prolifération des missiles et des technologies de missile a été maintenue. En somme, nos efforts intensifs aboutissait à ce que l’assurance de la stabilité stratégique est réellement devenue l’objectif de l’ensemble de la communauté internationale.

Il est très important que la “ G8 ” a nettement confirmé le rôle leader de l’ONU et de son Conseil de sécurité dans le domaine de la diplomatie préventive et des activités pacificatrices. Les chefs des Etats les plus développés ont chargé leur départements diplomatiques de poursuivre les travaux dans cette direction. Comme vous voyez, les documents finals de la rencontre à Okinawa ont reflété d’une manière ou d’autre les approches clé de la Fédération de Russie. De l’avis générale, la position active et constructive de la Russie et, notamment, du Président V.V.Poutin contribuait beaucoup à la réussite de la rencontre à Okinawa. Elle a aussi représenté une réponse a ceux qui se pose une question concernant la place et le rôle de la Russie dans le monde.

Pour conclure, je voudrais exprimer ma profonde reconnaissance aux dirigeants de Shanghai pour l’invitation et leur accueil chaleureux. “ Le miracle de Shanghai ” devient en réalité le symbole du développement du XXI siècle. Il est connu que ce miracle a été crée par le peuple chinois laborieux auquel nous voulons du bien, souhaitons de la paix et de la prospérité.

Question : Vous venez de visiter le Japon. Il est connu que Tokyo soulève énergiquement la question de l’augmentation des membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Quel est l’attitude de la Russie à l’égard de ce problème ?

I.S.Ivanov : Ces derniers temps, l’intérêt à la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU est devenu plus vif. De certains espérances à sa résolution rapide sont liées avec les prochaines réunions de l’ONU prévues pour l’automne de 2000 : le Sommet et l’Assemblé du millenium.

La Russie a pris une position successive et de principe dans ce problème. Nous partons du fait que le but final de la reforme du Conseil de sécurité de l’ONU sera l’efficacité et l’autorité plus élevée dans les affaires internationales. Le Conseil est un organe supérieur de l’ONU destiné à maintenir la paix internationale et la sécurité, à réagir d’une façon rapide aux menaces aiguës à la stabilité régionale et globale.

La Russie est prête à se prononcer pour l’augmentation limitée des membres du Conseil à condition du consentement général au sein de l’ONU. Le point de principe : la composition du Conseil renouvelé devra être équilibrée au maximum. Il est important d’y avoir à côté des pays développés, des grands Etats en voie de développement qui mènent une politique extérieure indépendante.

Beaucoup de discussions suscitent les catégories d’augmentation des membres du Conseil : faut-il introduire des nouveaux membres permanents et non permanents ou seulement non permanents. Notre manière de voir ce problème est souple, nous sommes prêts à maintenir n’importe quelle décisions commune.

Le point de principe est de conserver les prérogatives et les pouvoirs des membres permanents actuels du Conseil de sécurité y compris leur droit de veto. C’est une base fondamentale, “ colonne vertébrale ” du travail efficace du Conseil.

En somme, il ne faut pas accélérer ce problème d’une façon artificielle. Nous ne pouvons pas admettre aussi bien les idées d’une “ réparation rapide ” du Conseil que les tentatives de “ faire coïncider ” la réforme de l’ONU de telle importance avec un anniversaire. Il est nécessaire de poursuivre les négociations en vue d’atteindre des compromis acceptables pour l’ensembles des parties. La Russie est prête à y participer.

Question : Quelles sont vos estimations des perspectives du forum de Shanghai ?

I.S.Ivanov : Les cinq de Shanghai qui sont devenu maintenant le forum de Shanghai manifestent leur viabilité et leur utilité. Les résultats de la rencontre des chefs des Etats du forum de Shanghai qui a eu lieu le 5 juillet à Douchanbé en font la preuve. Il y a une gamme très large de problèmes devant les pays faisant parti du forum qui devront être résolus ensemble. Parmi ces problèmes figurent le règlement des litiges dans les frontières communes, la lutte contre le terrorisme basé dans la région, les mesures contres la criminalité transnationale. Il est possible que ce forum envisage en perspective d’autres problèmes importants tels que l’élargissement de la coopération économique, l’utilisation commune des ressources naturelles y compris les réserves d’eau.

Aujourd’hui nous pouvons constater que la période entre la première et la deuxième rencontre de Shanghai qui aura lieu l’année prochaine a été très constructive et fructueuse. La Russie a l’intention de continuer à coopérer d’une manière énergique avec ses partenaires de forum sur tout éventail des problèmes envisagés.

Question : Ces prochains jours on attend la visite du M.T.Aziz à Moscou. Quels sont les efforts supplémentaires visant au règlement irakien que la Russie a l’intention d’entreprendre ?

I.S.Ivanov : Aujourd’hui comme auparavant la Russie se prononce successivement pour l’application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU concernant le règlement en Irak. Il est déjà beaucoup fait ici. En rapport avec cela, nous considérons très important l’application de la résolution n° 1284 du CS de l’ONU qui devra contribuer à annuler les sanctions contre l’Irak.

En même temps, la Russie se prononce pour un établissement de telles mesures de confiance et de sécurité par les Etats du Golf persique qui pourraient transformer cette région explosible en zone de stabilité. Tels sont les problèmes que nous avons l’intention d’envisager à Moscou. Cela va de soi que le progrès du règlement de la situation en Irak exigera l’annulation des actions de force illégales contre ce pays. Voilà pourquoi les frappes aériennes habituelles sur les provinces du Sud de l’Irak que les Forces aériennes des Etats-Unis ont exécuté juste au moment du sommet à Okinawa ne peuvent pas être envisagée autrement qu’un défi à la communauté mondiale. Les frappes pareilles quotidiennes font souffrir d’une façon supplémentaire les civils de ce pays. Il est à noter que ces actions contredisent à la Charte de l’ONU et compliquent le règlement irakien. Plus vite Washington et Londres le comprendront, plus efficace pourra être notre coopération aux intérêts de la résolution de ce problème et de l’ensemble de la sécurité dans le Golf.

Question : Igor Sergéievitch, j’aimerai savoir votre opinion concernant les prochains contacts entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, et entre le Japon et la Corée du Nord.

I.S.Ivanov : Je voudrai noter que nous saluons les contacts prévus au niveau des ministres des Affaires étrangères entre la Corée du Nord et les Etats-Unis ainsi qu’entre la Corée du Nord et le Japon et les considérons comme une juste voie. Ce n’est que par voie d’un dialogue politique tout en tenant compte des intérêts des parties qu’il est possible de trouver des solutions des problèmes les plus compliqués.

Question : Monsieur le ministre des Affaires étrangère, en faisant vos commentaires au sujet de la visite du Président V.V.Poutin en Chine vous avez mis en relief, notamment, la proximité des positions de la Russie et de la Chine en ce qui concerne la défense antimissile et le soutien de la stabilité stratégique. En rapport avec cela j’ai une question : comment vous imaginez les contacts futures entre la Russie et les Etats-Unis sur ce problème ?

I.S.Ivanov : Les Présidents de la Russie et de la Chine ont approuvé la Déclaration commune relative à la stabilité stratégique fixant nos positions communes, unies. J’aimerai souligner que nos positions ne sont pas proches mais unies. La Déclaration est signée au niveau le plus élevé, par les dirigeants des Etats. Quant à nos contacts ultérieurs avec les Etats-Unis sur les problèmes mentionnés, ils se poursuivent. La rencontre entre les Présidents de la Russie et des Etats-Unis a eu lieu à Okinawa, et il était naturel que les problèmes de la stabilité stratégique ont été envisagés. V.V.Poutin a confirmé la position ferme concernant l’intangibilité du Traité ABM de 1972 et notre attachement à la diminution des armements stratégiques offensives. Le Président de la Russie a remis au Président des Etats-Unis nos propositions relatives aux orientations principales du Traité START-3. Nous avons un nombre d’autres propositions concernant le contrôle des lancements des missiles et de la propagation des missiles et des technologies de missile. Certaines propositions concernent la coopération dans le domaine de la défense antimissile non stratégique. Ainsi, il existe tout un programme d’actions pouvant renforcer la stabilité stratégique sans violer l’équilibre actuel. Les contacts avec les Etats-Unis seront poursuivis. La prochaine rencontre entre les Présidents de la Russie et des Etats-Unis est prévue pour le septembre lors de l’Assemblée générale de l’ONU.