Armée Franco - Savoyarde
Commandement: Charles de Créqui et Victor Amedeo
Infanterie ~ 8 000 h
Cavalerie ~ 2 500 h
Artillerie:
Pertes ~ 2000 hommes
|
Armée Espagnole
de l'Etat de Milan
Commandement: Marquis de Leganéz
Infanterie ~ 9 000 - 10 000 h
Cavalerie ~ 4 000 h
Artillerie: 3 ou 5 pièces
Pertes ~ 2000 hommes
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Situation Stratégique: En 1636, les
confédérés français (Charles de Créqui)
et Savoyard (Vittorio Amedeo I) s'accordent pour lancer une offensive
sur la Lombardie. Le 20 mai, l’armée confédérée,
qui rassemble prés de 20 000 hommes et 10 pièces d’artillerie,
entre en campagne et après des marches et des contremarches ils passent
le Pô le 3 juin à Valenza. Cette armée poursuit sa marche
lentement vers le nord et arrive dans la région de Novara puis d’Oleggio
le 13 juin, afin de se réunir avec l’armée du Duc de Rohan.
Alors que les Savoyards lancent des reconnaissance vers Arona (sur le lac
Magiore), Borgo Ticino et Fontaneto, les Français, sous les ordres
de Créqui passent le Ticino a San Marino* et le 16 juin ils prennent
par surprise Boffalora à seulement 40 km de Milan. Le gouverneur espagnol,
le marquis de Leganéz, regroupe rapidement son armée
à Abbiategrasso et marche résolument sur les confédérés.
Sans artillerie, Créqui ne reste pas longtemps à Boffarola
et marche vers le nord pour rejoindre Vittorio Amedeo. Les Espagnols reprennent
et fortifient Boffalora et poursuivent les français. Le 20 juin, Créqui,
qui campe vers Somma Lombardo sur la rive gauche du Ticino, rebrousse chemin
et décide d’organiser une position défensive à Tornavento,
Leganéz en profite pour organiser son armée à Castano
Primo. Après quelques escarmouches entre les deux cavaleries le
21 juin au soir, les deux armées se prépare pour la bataille
qui s’annonce pour le lendemain. Pendant la nuit du 21 au 22, les Piémontais
commence la construction d’un pont, en face d’Oleggio, pour passer le Ticino
et soutenir les Français.
*Note: Cette version (voir Périni Vol
3) est contestée par Oltrona Visconti qui affirme que les Français
passent le Ticino par surprise entre Oleggio et Tornavento le 14 juin et
que Boffalora est prise par une forte reconnaissance française avant
d’être abandonnée devant la réaction des espagnols.
L’armée française, aux ordres de de Créqui
est dernière ses fortifications qui s’appuient sur le fossé
della Cerca. Sur la droite on a de Florinville avec 2 bataillons d’infanterie
(de Florinville et Pierregourde), un escadron de cavalerie
(Lestang) et une compagnie de Gendarmes (Allencour). Au centre,
autour de Tornavento on a Créqui avec 3 bataillons d’infanterie
(Sault, Henrichemont et Roquefeuille) et 6 faibles escadrons
(Cauvisson, Lorraine, Marolles, Bois David,
de la Tour et la Ferté ) de cavaleries. Enfin sur
la gauche nous trouvons Plessis – Preslin avec un bataillon d’infanterie
(Lyonnais), 3 ou 4 escadrons de cavalerie (Chamblay, Moissac
et Palluau-Cléranbaut), 3 compagnies de carabins (Courvoux,
Veuterol et Saint Benoit) et 300 mousquetaires à cheval.
L'armée savoyarde de Vittorio Amedeo I ne sont pas
bien connues mais l’avant-garde qui participe activement à la bataille
compte quelques 2500 fantassins (Régiment du Conte de Marolles**
et de du Cheynex**) et plusieurs centaines de cavaliers. Le reste
de l’armée est dispersé sur la rive droite du Ticino et
garde, l’artillerie et les bagages. On peut estimer que les confédérés
disposaient de 10 500 hommes, c’est à dire, 8 000 fantassins et
2 500 cavaliers, carabins et dragons
**note: ces régiments
sont souvent nommés Savoie et Monferrat, bien que ces noms soient
utilisés seulement à partir de 1664.
L’armée espagnole est aux ordres du
Marquis de Leganéz et elle compte 4 bataillons espagnols (Tercio
de Lombardia, Tercio de Mortora, Tercio de Caracena
et Tercio fijo del mar de Napoles), 3 bataillons italiens (Carlo
della Gatta et Giulio Cesare II Borromeo), 3 bataillons allemand
(Gaspare Visconti, Prince Borso di Modena et Gilles de
Haes), probablement une cinquantaine de compagnies de cavalerie (30
compagnies de l’états de Milan, 11 compagnies napolitaines, 7 cornettes
allemandes et 2 compagnies de gardes), quelques compagnies de dragons et
une batterie d’artillerie. L’armée est déployée avec,
à droite, une avant-garde, commandée par Gerardo Gambacorta,
de 5 bataillons et de quelques compagnies de cavalerie napolitaine, une
brigade d’assaut de 4 bataillons et de quelques compagnies de cavalerie et
enfin d’une arrière-garde (Filippo Spinola-Doria) qui regroupe
le gros de la cavalerie et les dragons. La batterie d’artillerie se trouve
avec l’avant garde sur le flanc droit. En tout nous avons donc 9 000 – 10
000 fantassins et quelques 4 000 cavaliers et dragons, soutenue par une batterie
de 5 pièces d’artillerie.
A): Avec l’aide de 5 pièces d’artillerie (3
pièces suivant Gualto) bien placé, le flanc droit espagnol,
commandé par Gambacorta, balaye les avants poste français,
repousse l’infanterie française en dehors du fossé della cerca.
B): Sur le flanc gauche le reste de l’infanterie espagnole, avec un temps
de retard, marche vers les positions françaises en longeant le fossé
du pamperduto
C): Une contre attaque de la cavalerie française parvient à
stopper l’avance des espagnols et à rétablir un peu d’ordre
dans le camp français. Dans les combats qui suivent, on assiste à
la mort de Gambarcorta et à la réorganisation de l’infanterie
française.
D): La brigade du flanc gauche glisse vers l’aile droite française
et lance ses premières attaques sur le Rgt de de Florinville
E): Paralysé par la mort de Gambacorta et gênée par
le passage du fossé della Cerca qui désorganise leurs escadrons,
les Espagnols ne peuvent résister au retour offensif de l’infanterie
française et abandonnent une partie des positions conquises.
F): Par contre l’assaut en règle du flanc gauche met en fuite l’infanterie
française qui abandonne ses positions. L’intervention de la cavalerie
française et de l’avant garde piémontaise rétablie la
situation, sur l’aile droite française en repoussant les espagnoles
en dehors des tranchées.
G): La bataille se généralise sur toutes la lignes de front
et devient une longue série d’actions partielles et confuses. Les
espagnols lancent de nombreuses attaques décousues sur les positions
française, mais l’intervention de plus de plus massive des piémontais
et la bonne résistance des français à Tornavento bloquent
leurs avances.
H): Après plusieurs heures de combat (12 – 15 heures) sous
un soleil de plomb, sans eau et la nuit venant, le marquis de Leganéz
comprend qu’il ne peut demander plus à ses hommes et il décide
de se replier sur Castano Primo pour réorganiser ses bataillons. Epuisés,
Les Français et les Piémontais ne bougent pas et restent sur
leurs positions.
Bilan : La bataille de Tornavento et un affreux carnage
on dénombre près de 3 000 morts (Suivant Oltrona Visconti)
et un grand nombre de blessés. Les confédérés
vont se maintenir quelques jours sur leur position avant de se séparer
et de regagner chacun sa base. Malgré une victoire tactique, l’invasion
de la Lombardie est un échec, le Duc de Rohan repart dans ses montagnes
de la Valteline et les Espagnols sont libres de reprendre l’initiative
des opérations en 1637 avec un certain succès (comme la capture
de Nizza Monferrato).
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