咱们都一起 !

TOUS ENSEMBLE ... ET LES PRÉNOMS PERSONNELS

SDO <serge.dormoy@wanadoo.fr> avait posé une question d'apparence anodine sur fllc :

Est ce que quelqu'un pourrait m'envoyer une traduction phonétique et la transcription écrite de "tous ensemble" ?

Jean-Victor Gruat alors de répondre:

Pas si simple qu'on ne pourrait croire. Encore un cas où il faut se garder de préjuger d'un mimétisme entre langues.
"Tous ensemble" en français a différentes significations, en fait, selon le contexte.

Par exemple:
- En même temps. L'on dirait alors en chinois tong shi, 同时, où représente le partage. Ici, du temps ; dans 同志, tong zhi, camarade, de l'idéal ; dans 同学, condisciple, la classe, etc.
Exemple: Ne parlez bas tous ensemble, 别同时讲话, bie (négatif impératif) tongshi jiang hua (dire mots).

- D'un même élan. 在一起, zai yi qi, d'un seul combat. Plus simplement, 一起 accompagné de, dou, tous.
Exemple:

她们都一起去了, Tamen dou yiqi qu le,
Elles (noter la clef de la femme à gauche) y sont allées toutes ensemble,
elle+pluriel tous un combat aller+passé.

- Englobant le locuteur. Le chinois dispose alors du pronom personnel 咱们, zanmen, en plus de 我们, women, les deux signifiant "nous", le premier étant plus explicitement inclusif que le second : le locuteur et tous les destinataires sont impliqués. Sujet fascinant, la dualité des nous, qui s'apparente d'une certaine manière au "tous ensemble".

Cette "dualité des nous" avait été évoquée comme suit sur l'ancien forum nzn.fr.langue.chinois:

Tout avait commencé par un message de 老李 Lao Li - Laurent sur les pronoms personnels:

Je, me = wô, qui se prononce donc, au 3e ton, comme dans "Ah ah ?", précédé du son "w" de week-end.

Tu, te, vous-singulier = nî (3e ton également). Il existe une forme
de politesse "nîn", dont le sinogramme se dessine en adjoignant, sous le dessin de "nî" = le coeur, le caractère "xin" (xin1) - peut-être le plus beau des sinogrammes, et si vous débutez je conseille de commencer par dessiner ce "xin" avant d'autres ; il se retient facilement et est très utile (c'est généralement la clé des sinogrammes désignant les sentiments).

Il, le, elle, la = ta1. Attention: s'il est nécessaire d'indiquer le féminin, le sinogramme se dessine différemment. Il existe même un
"ta1" neutre. Il s'agit du son "t" et non du son transcrit par "d" en pinyin : ne pas craindre d'insister en prononçant ce "t" (alors que "d" est en fait un "t" français adouci, intermédiaire entre "t" et "d").

wo3
ni3
nin2
xin1 (le coeur)
ta1
ta1 (elle)
ta1 (neutre)

Pour le pluriel : men (ton neutre) 们 distinct de men1 门 (la porte)
nous 我们
vous 你们
ils
elles 她们
neutre 它们

La messe semblait dite, lorsque Richard Budelberger interjeta:
> Dévoué Laurent, je ne vais pas te laisser causer seul dans le désert de Gobi...

> N'y aurait-il pas un "autre pronom personnel", « 1qing », réservé à l'empereur, une sorte de « Nous » louisquatorzième
(9 ou 10 traits, ça dépend de la clé gauche...) ?

Et le dévoué d'acquiescer:
> Oui ! je l'ignorais ; il semble être un pronom à la 2e personne du singulier (équivalent de "Sire" ou plutôt "Votre majesté") et peut remplacer "tu". (Doublé,) qingqing signifie mon chéri ou ma chérie.

Toujours soucieux de caractère, JV Gruat ajouta:

"Ce qing là, je suppose:. Connaissais pas non plus.
Ma chérie, je me la joue d'un autre qing (deuxième ton celui-là),, avec un zeste d'amour, ai4,.",
et rajouta:
"Autre pronom personnel curieux, zan2, 咱们, "Nous, incluant le locuteur et ceux à qui il s'adresse". Fascinant, mais pour moi d'usage difficile à comprendre. Explications, quelqu'un ?"

Et les explications vinrent, puisque Budelberger précisa:

" On ne louera jamais assez l'utilité de moi-même...

C'est bien « ». Alors, combien de traits à la clé gauche ? 2 ou 3 ?...

[NDC - La réponse est au bout du lien ... Trois traits à gauche. La clef, elle est à droite. Numéro 26]

Des langues pratiquent le pronom « nous » inclusif ou exclusif (de l'interlocuteur) : que quelqu'un questionne peut-être le forum de japonais « fllj », car ça se passe ainsi en aïnou du Japon.

° [« nous » exclusif] :
Le sais-tu, Jean-Victor ? « wômen » [Laurent et moi] sommes en France.

° [« nous » inclusif] :
Bien sûr, Jean-Victor, que « zánmen » [Jean-Victor, Laurent et moi] sommes français.

Tout s'éclairait. Close donc, la séquence ...

JVG, 7.1.01