Les romans-photos de Gébé

Parus dans Hara-Kiri au début des années soixante-dix. On peut en trouver dix-sept dans un album sorti en 1974. Surréalistes, corrosifs et empreints d'une sorte de poésie qui vous caresse à rebrousse-poil, ils sont beaucoup plus intéressants que plusieurs des films d'Henri Guybet.

J'ignore jusqu'à quel point l'humour de Gébé était représentatif de celui du Café de la Gare. Néanmoins, on y trouve plusieurs des acteurs de la "bande à Bouteille" dont Romain Bouteille lui-même, Coluche, Catherine Mitry…

Grâce à ses deux romans-photos, j'ai découvert un Guybet que je ne connaissais pas du tout. Beaucoup plus éclaté, haut en couleurs, provoquant et macho que dans la plupart de ses films ; une preuve de plus que sa folie et sa fougue n'ont jamais été exploitées pleinement au cinéma (sauf peut-être dans L'An 01 et Themroc que je n'ai pas encore vus).

Les deux romans-photos avec Guybet sont, de mon humble avis, les deux meilleurs de l'album. Leurs intrigues sont les mieux structurées ; ce sont aussi les plus drôles. Je ne sais pas si Guybet a collaboré avec Gébé pour l'écriture des scénarios…

J'ai adoré le premier roman, La Voleuse , avec Miou-Miou, qui a pour sujet un insolite triangle amoureux entre une kleptomane, l'affreux voisin qui la fait chanter (Guybet) et une jolie poupée. Le tout se terminera par un drame et une chanson...

À l'époque de sa parution, ce roman-photo a dû émoustiller beaucoup d'adolescents et choquer pas mal de parents. Aujourd'hui, c'est l'une des plus jolies reliques d'une époque où tous les tabous n'existaient que pour être détruits, les interdits pour être transgressés.

J'ai aussi beaucoup aimé La Cure : un homme très sale prend son petit déjeuner : du Banania mélangé avec du gros rouge, le tout remué avec un cigare. Une femme entre dans la pièce et lui dit que le patron veut le voir. Guybet : "Qui ça ? Ducon ? J'irai pas !" Il finit par accepter de la suivre, "Passez devant…" et lui déchire sa culotte avec une barre de fer. Dans le bureau de son patron, Guybet allume un cigare puant, insulte son employeur et jette de l'encre sur des papiers importants. Il est viré. Les deux hommes échangent une poignée de main. Guybet fait sa toilette et quitte la Clinique de défoulement. Débarrassé de ses frustrations, c'est un rond-de-cuir heureux qui se rend au boulot le lendemain matin. Mais sa guérison ne sera que de très courte durée…


Elle était si mignonne et lui, il était si jeune !

Photos de Chenz











Avec Miou-Miou : Wine and Sympathy


Le drame !


L'employé modèle fait une petite bouderie


Tout beau, tout propre, tout défrustré !


J'ai rechuté !

© Cinéphilia 2001. Tous droits réservés (sauf pour les photos).

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