ðHgeocities.com/Baja/Outback/3133/epave.htmlgeocities.com/Baja/Outback/3133/epave.htmldelayedx±[ÔJÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÿÈ°³ò)OKtext/html jò)ÿÿÿÿb‰.HFri, 15 Jun 2001 14:42:52 GMTˆ1Mozilla/4.5 (compatible; HTTrack 3.0x; Windows 98)en, *±[ÔJò) Epave
Epave du sous-marin SOUFFLEUR

Ce bâtiment était l'un des neuf sous-marins du type REQUIN, mis en service de 1925 à 1928. Construit à Cherbourg en 1924, il avait 78.25 mètres de long, 6.84 mètres de large et 4.52 mètres de tirant d'eau. (ref. Notice Historique sur les bâtiments ayant porté le nom de SOUFFLEUR. p.4, Archives de la Marine Nationale. Voir tableau des caractéristiques.) Il fut refondu en 1936 au chantier de Penhoet à Saint-Nazaire et réarmé en 1937. De 1926 à 1932 il fit partie de la 3éme Escadrille se Sous-marins de la 1ère Escadre. De 1932 à Septembre 1939 il appartenait à la 6ème Escadrille de Sous-marins de Bizerte.En 1939 il navigua entre Aden, Port Said, Beyrouth et Bizerte. A partir de Septembre 1939 il est affecté à la 9ème Division de Sous Marins de Bizerte et demeura stationé sur les côtes de Tunisie. Le 19 Novembre on le trouve à Casablanca pour participer à la surveillance des Iles Canaries.Le 20 Mars 1940 le Lieutenant de Vaisseau Lejay remplace le Lieutenant de Vaisseau Bazoche au commandemant du "Souffleur". A l'armistice il se trouve à Sfax et en date du 22 Juin le LV Lejay redige un rapport où il est mentionné au paragraphe 2 :

" Du point de vue militaire, cette opération de surveillance à permis de mettre en lumière les difficultés de charge des batteries d'accumulateurs de ces bâtiments. En cette période de l'année ou la durée des nuits ne dépasse pas huit heures, la charge maximum compatible avec la sûreté des moteurs ne permet de récupérer que 6.000 A.H. Cette récupération correspond exactement à la dépense minimum de 16 heures de plongée..."

Le 1er Avril 1941 il est affecté, ainsi que le "Caïman" et le "Marsouin" à la Division Navale du Levant sous les ordres du capitaine de corvette commandant la 9ème D.S.M. Le 8 du même mois il part pour Beyrouth. Le 8 Juin débute l'attaque des Alliés contre le Liban et la Syrie. A 06h15 la vigie de Tyr previent qu'un Bâtiment de ligne, 3 Croiseurs & 5 Torpilleurs ennemis font route au Nord. Du 8 au 25 il effectue des missions de surveillance et d'attaque contre des forces suppérieures en nombre , au cours desquels il à été chassé et grenadé à diverse reprises. Le 10 il effectue, dans des conditions difficiles deux attaques sur un croiseur anglais, probablement le "Phoebe".

"Glorieusement disparu le 25 juin 1941"

Ce jour là à 09h55 G.M.T., le "Souffleur" se trouvait en surface à 2 ou 3 milles de la côte, entre le Ras Damour et le Ras Beyrouth ; il était contraint de charger sa batterie d'accumulateurs. Six hommes, dont l'Enseigne de Vaisseau Morange, se trouvaient sur la passerelle. Quatre sillages de torpilles, lancées par le sous-marin anglais "Parthian", furent apperçus à babord; l'Enseigne de Vaisseau manœuvra aussitôt, mais ne put éviter l'une des torpilles qui frappa le bâtiment à la hauteur du canon. Le sous-marin coupé en deux, coula instantanément. Cinquantes deux victimes coulerent avec leur bâtiment. Cinq des hommes qui se trouvaient sur la passerelle tentèrent de regagner la côte à la nage, seuls quatre y sont parvenus. Le "Parthian" fut porté disparu un an plus tard.

Un article sur l'épave du "Souffleur" à été publié, en anglais, dans la revue TRITON, du British Sub Aqua Club, du mois de Juillet 1973. L'article "Death in the Sun" est de Reg Vallintine.

De Septembre 1970 à Novembre 1972 j'ai effectué cinq plongées exploratoires sur l'épave. Mahmoud Khalifeh, pêcheur d'éponge professionel, nous accompagna sur les lieux pour quatre de ces plongées. Le 9 Juin 1971 une visite de l'épave fut organisée, avec l'aide de Zareh Amadouny, en l'honneur de Reginald Vallintine (BSAC Director). Ce dernier nota les détails de cette plongée dans son carnet (nº2220, notes en anglais).

A l'intérieur de la coque un rideau compact de câbles sectionnés pendent du plafond. Sur le pont, au pied du kiosque, le sas des scaphandriers est ouvert au trois quart. En remontant le long du kiosque, à -32 mètres, on arrive sur la passerelle. Sur l'avant de celle-ci se trouvent deux tourelles, A leurs droite, au bout d'un petit mât, pend un cable avec un isolateur en porcelaine de couleur verte. Plus tard je déchiffrais l'inscription suivante : GRANOUX Marseille 1930. A l'arrière de la passerelle se trouve la mitrailleuse anti-aérienne jumellée. Il m'a encore été possible, après trentes ans, de l'actionner dans le sens vertical à l'aide de deux manches. La manœuvre horizontale, effectuée à l'aide d'un volant, s'est avérée impossible. A l'arrière de la baignoire, juste au dessous de la passerelle se trouve le feu de navigation arrière, visible sur la photo ci-dessous. 
En continuant vers la poupe, le long de la coque tribord, on entrevoit par endroits, à travers des ouvertures, les torpilles. Un portillon de tube arrière est ouvert. En regardant à l'aide d'une d'une torche dans le tube, l'on peut voir la tête d'une torpille prête à être lançée. Celle-ci n'étant définitivement amorçée qu'après avoir été lançcée. Au bout de l'axe de propulsion, l'hélice tribord manque. Il m'a été impossible de voir l'hélice babord, cette partie de la coque étant ensevelie dans le sable. 

Plus loin, sur la droite, le fût du canon principal. Plus loin encore, une immense torpille posée sur le sable, visiblement ammorçée. Il serait souhaitable que cette torpille, ainsi que toutes les autres cotenus dans l'épave, soit désamorçées, cela afin d'éviter toute possibilité d'accident. Ce serait, bien entendu, l'affaire de plongeurs démineurs expérimentés.

Cette description est celle des année 70, les visiteurs actuels de l'épave en donnent, bien évidemment, une toute autre description. Trente ans après le drame cette épave était encore presque intacte. Depuis pendant trentes autres années, le temps, ou divers collectionneurs, ont dû passer par là. Voir ailleur sur ce site quelques photos de l'état actuel de l'épave.

A mes camarades plongeurs je dirais : il ne faut surtout pas oublier que ce sous-marin est une tombe de guerre, il importe de respecter la mémoire des marins disparus. Je considere qu'une visite sans pénétration à l'intérieur de l'épave s'impose.

Lors d'une escale à Beyrouth, en Mars 2001, la "Jeanne d'Arc" a organisé une cérémonie en mémoire des disparus, en effectuant un lancer de gerbe à la verticale du SOUFFLEUR.

Beyrouth, Mai 2001.