"Grand-père, grand-père, réveille-toi et racontes nous une histoire !"
"Hein, quoi ? Qui c'est ? Des broos, des Lunars, des sables ? Quoi ?Oh, c'est vous, sacré gamins. Vous avez failli m'envoyer dîner avec Waha. Je vous jure qu'après ces sept morts je ne pourrai plus revenir la prochaine fois. "
"On est désolé Grand-père."
"Bon, qu'est-ce que vous pouvez bien vouloir cette fois, bande de chenapans?"
"On veut une histoire !"
"Oh, non, encore !"
"S'il te plaît Grand-père, s'il te plaît !"
"Très bien, d'accord, c'est bon, taisez-vous. Bien, euh… je vous ai raconté la fois où nous avons été avalé par l'anguille géante ?"
"Oui !"
"Oh, bon, alors celle où nous avons tué le Gorp géant ?"
"Oh, non, pas celle-là !"
"Bon, et bien, l'histoire du prêtre géant de Pocharngo?"
"C'était celle où tu as été tué au début ou à la fin du combat ?"
"Hum, alors vous l'avez déjà entendu hein. Hmmm, une autre histoire… Ah, vous ai-je déjà raconté la fois où j'ai sauvé le chien des crocs des ogres ?"
"Un chien !?!?!"
"Bien. Voyons comment ça s'est passé…"

C'était pendant la saison des Tempêtes, à Pavis, il pleuvait depuis des jours presque depuis la saison du Feu. Seulement presque vous dites-vous. J'étais avec le groupe de dingues de d'habitude, le Yelmalio, l'Humakti, l'autre monteur de bisons, mais du clan des blancs, la Vierge à la Hache et cet Orlanthi qui s'est débrouillé pour mourir encore plus que moi.

La saison d'avant, trois d'entre nous, je crois qu'il y avait le Yelmalio, le monteur de bison et moi, (à moins que l'Orlanthi n'ait été avec nous ?) bref, on était posé chez Gimpy quand on avait senti cet ogre puant, Harnval Trois-doigts et ses fils. Il s'était sûrement retrouvé chez les survivants de cette bande d'ogres qu'on avait croisé l'année d'avant. Y'avait pas grand chose à faire vu qu'on était chez Gimpy alors on a essayé de les ignorer. Il avaient l'air aussi repoussants et misérables que d'habitude sauf qu'il y avait ce jeune chien fou avec eux, attaché à une chaîne. Ce bâtard s'agita dès qu'il nous vit et commença à aboyer plus fort qu'une tempête. Harnval claqua son museau et aboya "Ferme-la, fléau des rats !"

Ce sacré chien avait pas trop l'air de pouvoir se bouffer des rats. Mais soudain ce putain de clebs jeta un sort de disruption sur Durnfal, le Yelmalio. (Je crois que finalement, c'était pas l'Orlanthi.) Trop surpris qu'on était alors, je vous le dit. J'avais jamais entendu parler d'un familier chien avant, et qui obéisse pas en plus. Sur ce, ces maudits ogres se lèvent et s'en vont, nous laissant là à nous demander qu'est-ce qui pouvait bien s'être passé. Durnfal avait un peu la trouille en repensant à son "moment de faiblesse" de l'an passé, quand il s'était retrouvé face à la jolie ogresse. Il aimait pas trop l'idée d'avoir été papa d'un ogre qui sache se changer en chien sans le savoir. C'était un peu con pas vrai ? On se doutait bien que le chien avait peu de chance d'être un ogre transformé.

"Je vous ai déjà parlé de Dorian Tavish? Qui se disait Fléau des Ogres ?" "C'était une espèce de pêcheur téméraire qui avait tenté une fois de trop de se lier à un cristal. Du coup, il avait fini avec des écailles de métal des mers sur tout le corps. Trop bête que ça lui soit arrivé dans les quartiers des invités du Temple du Dôme Soleil. Le vieux Solanthos Pique-de-Fer était gravement pressé de rendre son jugement sur le pauvre Dorian. Du coup, les Yelmalios pariaient déjà sur son degré de cuisson. Midi pile et bwoof ! Deux des mes gars qui y étaient ont tenté de guérir la marque du Chaos qu'il portait mais personne n'a écouté leurs prières ce jour-là. Harnval débarqua alors sous escorte Lunar et offrit de prendre Dorian avec lui. Ce damné ogre avait toujours dit que Dorian était son fils. Mais c'était pas trop ce que voulait Dorian. Il refusa d'accompagner l'ogre et dit qu'il préférait frire. Ca m'a presque mis la larme à l'œil quand on me l'a raconté. Sûr qu'il était chaotique et qu'il devait mourir, mais ça pouvait se faire vite."

"Bon, j'en étais où ?"

Bref, Dorian était mort mais y'avait cet ogre avec son petit chien qui avait attiré notre attention.
Nous décidâmes que nous irions trouver Gerhardt l'Orlanthi pour qu'il rentre en communication mentale avec le clébard dès qu'on le recroiserait. Comme on lui proposait de le payer, ça l'ennuya pas trop. Tout ce qu'on avait à faire c'était de squatter Gimpy jusqu'à ce que les ogres s'y repointent.

"Ha, ouais, c'était le bon temps, surtout la fois où on avait ramené cette fameuse bière troll et que Gimpy nous avait préparé de quoi éponger. Je crois bien que c'est moi qui en avait bu le plus. Quant à la bière, et bien, c'était à l'époque où..."
"Grand-père !!!"
"Oui ? Oh, pardon les jeunes. J'en étais où ?"

Finalement les ogres finirent par revenir chez Gimpy alors qu'on était là, enfin, je crois qu'il y avait Gerhardt, Svart, l'Humakti, PierreGrise le monteur du clan des bisons blancs et moi. Je pense que c'était vers le milieu de la saison ou juste un peu plus tard. Gerhardt se débrouilla pour lancer son sort sur le chien et voilà ! J'étais sûr que c'était lui, c'était Dorian! Il nous dit qu'il aurait dû hanter le Dôme Soleil, vu la façon dont il était mort. Apparemment Harnval et un chaman broo devait guetter le barbecue histoire de se récupérer le fantôme. (Comment ils ont fait pour se planquer aussi longtemps dans le Comté, ça, je ne sais pas !) Ils avaient capturé son fantôme et lié à ce petit chien qu'il venaient juste de sacrifier. Et voilà comment cet ogre se baladait avec un chien et son esprit humain ! Pourquoi il s'était emmerdé à se le capturer… Je ne le sais toujours pas.

Bref, le chien, Fléau des Rats, parla avec Gerhardt et lui raconta sa vie avec les ogres. Il se lamentait et nous suppliait de l'aider. Il nous expliqua du mieux qu'il pu où les ogres se cachaient et nous promîmes de l'aider. Les ogres vivaient dans un petit fortin près de la Porte de la Vouivre. Ils grimpaient par les murs, parce qu'il n'y avait pas de porte et dormaient dans une grande maison gardée par huit grands chiens. IL nous indiqua en gros le chemin que les ogres utilisaient pour rentrer de chez Gimpy et dit qu'il nous laisserait un signe à l'endroit où ils quittaient la voie qui menait à la Porte de la Vouivre. Pendant que Gerhardt et le chien discutaient, ces enfoirés nous firent servir une tournée. Pour montrer comme j'appréciais, je soulevai ma tunique et pissai dans la chope avant de la leur renvoyer. (On s'est presque fait foutre dehors sur ce coup !) Harnval posa la bière sur le sol pour le pauvre bâtard mais je crois qu'il était trop malin pour lui. Gerhardt finit en lui assurant que nous le récupérerions dès que possible.

On s'est retrouvé dans les Décombres en train de se faire une petite expédition d'exploration à la recherche du fort. C'était une sorte de grand carré avec des murs faits de moellons et de poutres en bois qui muraient les trous et les fissures des murs. On pouvait pas voir ce qui se passait dedans mais on entendait bien les chiens.

On se sentait pas trop de sauter à l'intérieur, pour se retrouver nez à nez avec sept ogres et leurs molosses, du coup on a décidé que j'irai chercher quelques Taureau Tempête en renfort. Je connaissais Stikklebrix* ce Pol Joni puant qui pouvait nous arranger une rencontre avec le khan local. Nous devions passer par lui, parce que le Khan était furieux contre Gerhardt qui avait suggéré, il y avait bien cinq ans, qu'il reprendrait le Temple du Taureau Tempête. Ce Temple, qui était situé dans les Décombres, avait été nettoyé par un Khan des Tempêtes, Sax Bolderson, mais Gerhardt prétendait que cela n'avait visiblement pas été fait correctement. Je crois que Sax a eu une petite convulsion, plus tard, lorsqu'il y est retourné et à trouvé une autre bande d'Uroxi dedans qui lui a expliqué grâce à qui ils étaient là. Mais c'est une autre histoire…

Donc, Stikklebrix demanda au Khan et il accepta de nous accompagner avec sept de ses suivants pour mettre un terme à la présence des ogres. (Nous ne l'avions pas ennuyé avec nos histoires de chien.) Il devint complètement fou lorsqu'il vit Gerhardt le lendemain matin, et encore plus lorsque Gerhardt lui dit qu'il prenait le commandement mais décida pourtant de le tuer après que le problème ogre fut réglé. "Le travail passe avant le plaisir", lui dit-il.

Il nous demanda donc quel était le plan. Le problème, c'était qu'on pouvait pas lui répondre que le truc essentiel consistait à les utiliser pour limiter nos risques de pertes. Nous avons réalisé que nous n'avions pas apporté d'échelle et que là où nous étions, il n'y avait pas de moyen de s'en procurer une rapidement. Y'avait aussi les molosses qui devait justement attendre une intrusion du genre pour se dérouiller les mâchoires. Aucun d'entre nous n'avait de poison, pas notre genre apparemment, mais un des génies du groupe suggéra qu'on les distrairait avec de la viande, un chat ou un lapin. Le Khan approuva et envoya Stikklebrix en ville pour nous ramener des animaux. Il revint une heure plus tard en portant deux sacs contenant chacun un chat. Ce bâtard nous dit en les posant : "Espérons qu'ils ne soient pas les familiers de quelqu'un…" Un regard de l'Orlanthi nous convainquit d'ignorer cette remarque. Inutile de dire que le Khan était hautement impressionné par notre stratégie.

Sur notre chemin, nous avons croisé un groupe de Zorak Zorani. Les trollinets crièrent en nous voyant : "Etre eux ! Meurtriers être !" Et en langue des marchands, s'il vous plaît ! Ces dingues nous accusèrent de quelque chose que n'avions visiblement pas fait. "Où être quoi vous prendre ?" nous lança le gros troll en armure de plomb. Impossible de savoir de quoi il nous parlait sauf que ça avait l'air de lui tenir à cœur. En plus, aucun d'entre nous, à part cette tête de nœud de Stikklebrix, n'était assez stupide pour piquer quelque chose à un Zorak Zorani. (Pour les trolls de Kyger Litor, c'est différent. Pendant la saison de l'Obscurité, on n'en avait croisé quelques uns mais après leur avoir pris ce qu'on cherchait les deux derniers nous avaient attendri et on les avait laissé partir… Belle connerie…) Souvenez-vous que le seul bon troll est un troll mort !

Enfin, bref, nous avons expliqué aux trolls qu'on voyait pas du tout de quoi il voulait parler et qu'ils feraient mieux d'aller chercher ailleurs. Heureusement c'était la pleine journée et avec les Taureau Tempête, on se retrouvait gravement en surnombre. Et puis le fer des armes du Khan et de la Vierge de Babeester Gor qui brillait au soleil a probablement dû les faire réfléchir un peu. Ils nous ont donc laissé tranquille, mais on se doutait bien qu'ils reviendraient plus tard pour nous demander le truc qu'on était sensé leur avoir pris… Ca nous promettait de belles expéditions futures. D'ailleurs, toute la journée, on pouvait deviner les formes sombres de trollinets qui nous épiaient de loin. Mais bon, on s'est quand même débrouillé pour arriver jusqu'au fortin des ogres, après tout, on était venu pour ça.

Nous finîmes par arriver au rempart. Je décidai de m'approcher discrètement du mur pour lancer les chats de l'autre côté et permettre aux autres de grimper à leur tour. Certain de ma discrétion grâce à mon sort de silence, je rampai jusqu'à la base du mur. Le vent soufflait du bon côté et je n'avais donc pas à me soucier de mon odeur. Soudain je pensai "Mais comment vais-je faire pour balancer un chat en pleine forme au-dessus d'un rempart de 3 mètres ?" J'ai tenté le coup avec le premier chat. En me retombant dessus, il fut bien prêt de me massacrer le visage et dérapa sur le cuir que je portais en s'enfuyant. Quant au second, il entendit les chiens, alertés par les feulements du premier, et se débrouilla pour s'agripper sur le sommet du mur, refusant obstinément de descendre d'un côté ou de l'autre. Néanmoins, la diversion avait marché et j'entendais les molosses aboyer et grogner de l'autre côté.

J'ai manqué la plus grande partie du combat qui eût lieu de l'autre côté du fort. Ce qui suit est donc ce que l'on m'a raconté plus tard. Entendant les chiens s'éloigner d'eux, ils récitèrent leurs prières et invoquèrent la magie des esprits. Ils grimpèrent tous le rempart et se retrouvèrent à l'intérieur, enfin, sauf cette tête de mule de monteur de bisons qui avait essayé de coincer sa corde à nœuds entre deux pieux du sommet. Dès qu'ils eurent atterri de l'autre côté, les chiens de garde oublièrent le chat et, bavant de rage, chargèrent en meute. Le Khan lâcha son javelot et en cloua un au sol. L'un des ogres sortit la tête par une fenêtre en gueulant un truc en direction des chiens. Dès qu'il nous vit, il gueula trois fois plus fort et disparut de la fenêtre. La meute arriva au contact des Taureau Tempêtes qui avaient planté leurs lances en terre. Les pauvres bâtards ne tinrent pas longtemps.

Stikklebrix tenta de contourner le bâtiment pour entrer par l'arrière. Manifestant sa chance habituelle, il trouva le premier piège dont Fléau des Rats nous avait parlé. Ai-je oublié de mentionner les pièges ? Et bien, il y en avait. Le pauvre bougre tomba droit dans le trou et atterrit sur un pieu. Hallelujah, la Vierge à la Hache, arriva pour l'aider mais il était déjà en train de serrer son collier convulsivement en murmurant des paroles sacrées. Du coup, elle et PierreGrise, suivis de prêt par Svart, l'Humakti, décidèrent de grimper sur le toit pour débouler directement à l'intérieur en évitant les portes.

Pendant ce temps, les chiens étaient tous morts, sauf un qui s'était enfui la queue entre les pattes. L'un des Taureau Tempête se rua à la porte d'entrée et pris instantanément deux carreaux d'arbalète dans la poitrine. Tombant en arrière, il fut agrippé par ses compagnons qui entonnèrent leurs chants de soins. Le Khan et un petit groupe lança l'assaut et engagea un premier ogre en armure tandis que tout le monde essayait d'entrer. Durnfal, le Yelmalio, fut le premier à pouvoir le dépasser et entra dans la pièce de derrière. Il eût juste le temps de voir Harnval Trois-doigts retirer une longue dague de la poitrine d'une femelle ogre en hurlant une espèce d'incantation et l'Enfer se déchaîna.

Il y eut un énorme bruit tandis que le sol se fissurait et un énorme bras écailleux jaillit de la crevasse qui s'agrandissait en séparant la maison en deux… Un putain de monstre avec des ailes et une queue longue comme un fouet sortit du trou qui s'était creusé dans le sol. Ce n'était pas une situation confortable pour ceux qui avait tenté de passer par le toit vu qu'il mesurait plus de 4 mètres de haut ! Les murs et le plafond s'effondrèrent et tout le monde fut pris dans les décombres. Svart finit à côté de Durnfal et Hallelujah se retrouva tout prêt de ce gros enculé d'Harnval. La vieille ogre femelle avait le crâne défoncé et l'un des fils de l'ogre tentait de se carapater par ce qui restait de la porte du fond.

La créature prit tout le monde au dépourvu bien que cela ne dure que quelques secondes. Avec un sifflement, la queue vint claquer sur l'armure de l'un des Taureau Tempêtes et le trancha en deux ! Le Khan s'était débrouillé pour trancher le bras de son ogre et l'avait laissé à Gerhardt. Il ne pouvait pourtant pas charger le monstre à cause des gravats qui jonchaient le sol et de ces propres compagnons qui se tenaient sur sa route. En fait, Durnfal, PierreGrise et Svart étaient déjà sur le coup, enfin si l'on peut dire, vu que pour l'instant c'était plutôt le temps des parades et des esquives ! Le truc était grand, fort et rapide et le pire, c'était qu'il balançait vers eux une longue bite suintante d'un poison peu engageant !

"Grand-père !!!"
"Et oui, je sais, mais c'était bien ce qu'il faisait ! Vous voulez la suite oui ou non ?"
"Pardon"

Où j'en étais ? Ah oui, le monstre combattait trois d'entre nous en même temps et seuls leurs armures et leurs boucliers les avaient protégé jusque là. Enfin, ils s'étaient quand même arrangés pour se déplacer et amener la créature sur un terrain plus favorable. Pendant ce temps, Stikklebrix avait coincé l'ogre qui tentait de s'enfuir mais celui-ci fit volte-face et revint vers les autres. Hallelujah, qui était tout près du prêtre, s'était élancé pour en finir avec lui. Mais, gênée par sa chute sur l'épaule, elle avait choisi une prise un peu courte sur sa hache et Harnval pu lui cracher dessus un long jet de bave acide qui fit fondre son armure et lui fit dévaler les intestins sur les jambes. Mais, dans sa transe, elle était toujours debout, et s'il put éviter le premier coup, le second le décapita tout net. Leurs corps s'affalèrent ensemble sur le sol mais un seul pouvait encore appeler la magie à son secours.

"Grand-père, où étais-tu pendant que tout ça se passait ?"

Euh, et bien, je suis un monteur de lamas et pas une chèvre des montagnes. Ca me prit donc un certain temps de franchir seul le rempart. Quand je réussis à atteindre le sommet, je vis le monstre et pus lui lancer mon javelot. Puis, fouillant la cour, je découvris Fléau des Rats caché dans un coin. Je le pris alors avec moi et l'éloignai du combat en repassant par le mur.

De l'autre côté, le Yelmalio était tombé à terre. Il eut le réflexe de planter sa lance dans le sol se sorte que le monstre ne put pas l'écraser en lui marchant dessus. Cela donna une chance au Khan d'entrer au contact. Finalement, après moins d'une minute, le monstre fut tué. Je crois que c'est le Khan qui l'acheva. Nous avons tout fouillé et laissé les berserkers prendre tout ce qu'ils voulaient. Lorsqu'ils réalisèrent qu'on les avait entraîné là-dedans pour sauver un clébard, ils ne furent pas très joyeux. En fait, le Khan était fou de rage parce qu'il était clair qu'il avait presque fait tout le boulot tout seul. Attention, ce n'était pas qu'il nous reprochait d'avoir été à la traîne mais en fait, il détestait vraiment l'idée d'avoir perdu l'un de ses gars alors que les ogres n'était finalement pas si nombreux. (Et je crois surtout qu'il ne pouvais pas dire devant les autres que ça lui foutait les boules de devoir payer la résurrection de son mort alors qu'il n'avait trouvé aucun truc de valeur.) Mais Gerhardt était fort pour ce genre de truc. Il s'éloigna avec le Khan à moitié dingue et nous avons tous tendu l'oreille pour écouter les bruits d'un combat apparemment inévitable. Mais lorsqu'ils revinrent, le Khan avait l'air calme et semblait même respecter Gerhardt. Ce dernier annonça qu'il paierait les soins et les réparations. Pourtant, l'un dans l'autre, les Uroxi n'étaient pas très contents de leur journée. Gerhardt leur parla du Chaos et de la Tempête et, pour finir, déclara solennellement qu'il faisait don de quelques tonnelets de bière à leur temple, ce qui finit de les dérider et nous permit de rentrer à Pavis en bonne compagnie.

"Mais, Grand-père, et le chien dans tout ça ?"
"Ah oui, le chien. Et bien, ça, c'est une autre histoire les enfants. Allez, maintenant filez et laissez le vieil homme que je suis finir sa sieste tranquille."

Email me at oliver_bernuetz@hotmail.com.