AMELIE
BACHELET PAULA
BRACONNOT ANNA STROEVA
|
INSTITUT
D'ETUDES
POLITIQUES DE PARIS
Master management de la culture et des médias Analyse critique des médias Conférence d'Eric DUPIN Année 2004-2005 |
Introduction………………………………………………………………………………3
1.
Une
webradio est
virtuellement accessible à tous, émetteur et
auditeur…..4
2.
Les
avantages de
la radio combinés au support spécifique qu’est le
web…5
3.
La
webradio,
produit de la société de l’information…………………………6
II.
La
situation
actuelle
des
webradios
en
France
1.
Un
gros
plan
sur
la
situation
actuelle
des
webradios
en
France………………7
2.
Typologies
des
webradios………………………………………………………..10
3.
Le
financement
et
les
moyens
pour
se
faire
connaître………………...………12
1.
Un
phénomène
encore marginal aujourd'hui……………………………………16
2.
Un
immense potentiel
commercial………………………………………………..18
3.
Un
développement qui
sera lié aux évolutions techniques…………………….21
Conclusion……………………………………………….………………………………….22
Bibliographie…………………………………………….…………………………………23
Introduction
La
démocratisation d’Internet puis l’avènement de
l’ADSL ont contribué au
développement rapide et massif des radios en ligne.
Aujourd’hui, on estime à
quelques milliers le nombre de webradios à travers le monde.
En France, ce
chiffre se monte à environ 150 (une soixantaine de
créations depuis 2000,
d’après Webradio Actu). C’est à celles-ci que
nous circonscrirons notre étude,
en excluant le cas des extensions Internet des radios FM (telles Radio
Nova ou
Radio FG). Notre enquête fut réalisée
sur la base d’une dizaine d’entretiens
auprès de créateurs ou d’animateurs des radios
suivantes : radio TeenTaal
(radio de musique indienne pop), Fréquence 3 (radio de
hits), Rock One,
Click’n’Rock (radios rock), Radio du Voyage (radio consacrée
au tourisme et aux
voyages), Radio Ethic (radio d’information et de musique qui sera
lancée d’ici
quelques mois), Radio Campus (radio étudiante qui
débuta comme webradio mais
qui depuis 2002 réussit à avoir une
demi-fréquence sur la bande FM), Fréquence
K (une radio associative) et ABF (radio parisienne
spécialisée en musique
électronique). Nous avons aussi interviewé
Jacques Loudot, un historien des
médias, et un membre de WebradioActu, site d’information et
de référencement
des webradios en France et dans les pays francophones.
Nous
tenterons de répondre à la question
suivante : est-on en train d’assister
à l’émergence d’un nouveau
média ?
Notre
réflexion s’organise autour de trois thématiques.
Tout d’abord, nous
expliquerons ce qu’est une webradio et les avantages liés
à ce nouveau média.
Ensuite, nous établirons une typologie des webradios en
France, tant en termes
d’identité programmatique, qu’en termes de statut
économique. Enfin, nous
essayerons de tracer des perspectives pour cet objet
médiatique encore mal
identifié.
1)
Une
webradio est virtuellement accessible à tous,
émetteur et auditeur
a)
Pour
l’auditeur
Il
est d’ores et déjà
important de comprendre une notion fondamentale qui
caractérise la
webradio : ce média tient sa principale
différence face aux radios
hertziennes par le fait que c’est un média de connexion et
non de réception. La
moindre flexibilité et facilité
d’écoute d’une webradio par rapport à une radio
traditionnelle (il faut avoir un ordinateur et une connexion Internet)
fait que
le webauditeur s’inscrit dans une démarche davantage
volontaire. C’est donc
l’individualisation de l’écoute qui bouleverse la donne. Ce
n’est plus la radio
qui va chercher l’auditeur, mais ce dernier qui choisit de son plein
gré de se
connecter à une webradio.
b)
Pour
l’émetteur
La
technologie webradio permet de passer outre l’encombrement de la bande
FM.
En effet, pour recevoir une
fréquence FM il
faut préparer un dossier complet et solide, le
déposer au CSA et attendre un
long délai avant de découvrir si l’on a eu la
chance d’être sélectionné. Tandis
que pour une webradio, il suffit de trouver un serveur de diffusion et
de
réunir un matériel limité pour pouvoir
aussitôt diffuser.
D’autant
que le coût d’une webradio est très bas :
a priori seul un ordinateur est
nécessaire. Par exemple, même avant le haut
débit, des radios telles qu’ABF ou
Radio Campus Paris avaient une banque de données
à laquelle les internautes
pouvaient accéder. Les émissions
étaient ainsi stockées sous des fichiers qui
restaient à la disposition de tous. Ceci prenait
très peu de mémoire et elles
pouvaient être placées chez un
hébergeur de sites gratuit.
Avec
le haut débit, la donne change car il s’agit de diffusion en
live, par le
streaming, technologie qui permet d’écouter un flux en
continu sur le web. Pour
ce faire, la webradio a besoin d’un serveur. La webradio envoie le son
au
serveur et c’est à partir de ce dernier que les internautes
reçoivent le son.
Or, le flux envoyé par le serveur nécessite de la
bande passante, en quantité
proportionnelle au nombre d’auditeurs connectés.
L’investissement, devient plus
important : la webradio doit prévoir au minimum un
investissement de base
d’environ 5 000 euros (ordinateurs, table de mixage, micros
professionnels) +
5000 euros par an pour le serveur si elle veut en posséder
un. A ces coûts
fixes, moins importants que pour une radio hertzienne, s’ajoutent le
coût
variable de la bande passante, qui devient le nerf de la guerre. A
l’inverse
des économies d’échelle, plus la radio aura
d’auditeurs, plus elle devra payer,
à moins que des serveurs n’acceptent de la relayer
à titre gracieux. Il faut
également prévoir les droits de SACEM.
Toutefois,
on constate que les barrières à
l’entrée pour ceux qui veulent lancer une webradio ne sont
pas prohibitives. Au
contraire, elles sont assez accessibles lorsqu’on les compare aux
radios FM ou
à d’autres medias.
2)
Les
avantages de la radio combinées au support
spécifique
qu’est le web
Au
fil
des interviews, nous avons rencontré des personnes
passionnées de radio. Ces
animateurs partagent tous une idée commune de ce qu’est la
radio et
préfèrent la liberté des radios du web
à celles de la FM : en effet, ils
n’ont pas la contrainte, comme c’est le cas dans les radios FM, de
faire de
l’animation en temps limité, de diffuser de la pub… Ils
peuvent ainsi s’adonner
librement à leur passion : qu’elle porte sur le
rock, l’électro ou les
hits… Ainsi l’identité de la radio est davantage le fait de
la personnalité ou
des goûts des créateurs, que celui des contraintes
commerciales liées au poids
des annonceurs. Ceci est d’autant plus la cas que les webradios n’ont
pas le
contraintes de programmation imposées par le CSA aux radios
FM, à savoir 40% de
chansons d’expression française, dont la moitié
de nouveaux artistes. Des
radios comme TeenTaal, diffusant uniquement de la musique indienne, ne
pourraient exister sur la FM en raison de ces quotas.
De
plus, le web génère un public potentiellement
« mondial ». Si les
webradios nord-américaines dominent le paysage mondial,
l’Europe occidentale
(France, Grande-Bretagne, Suède, Allemagne…), l’Europe
orientale (Pologne,
Russie…), l’Océanie et l’Asie (en particulier
Corée et Japon) accueillent aussi
un nombre important de webradios. On constate ainsi que l’audience de
la
plupart des webradios françaises se partage pour
moitié entre la France et le
reste du monde.
Le
web
permet également d’avoir des données en temps
réel par rapport aux auditeurs,
ce qui permet une offre plus adaptée à la
demande, à la différence de la
télévision et de la radio FM qui
reçoivent des sondages a posteriori.
3)
La
webradio,
produit de la société de l’information
La
webradio répond aux exigences de la
société de l’information : ceux qui
veulent s’exprimer le peuvent, et ceux qui veulent découvrir
des choses le
peuvent aussi facilement, gratuitement. Les webradios paraissent ainsi
comme le
prolongement de cette société de l’information,
constituée en réseaux, où tous
s’échangent de l’information et créent leur
propre lien médiatique.
Pour
ces raisons, il est tentant de faire un parallèle entre les
webradios et les
radios libres du début des années 1980. Les
différences sont cependant
significatives. D’une part, l’autorisation des radios libres s’est
faite dans
un esprit de libéralisation de la
société. Les webradios ne constituent pas un
vecteur propre à proposer les démarches
alternatives qui étaient alors
attendues des radios libres au début des années
80 : leur contenu est
presque exclusivement musical, et non politique.
D’autre
part, l’évolution des radios libres s’est faite
différemment de celle des
webradios. La libéralisation des ondes eut pour
conséquence un fort
développement de la présence de radios
à but commercial : l’audience,
d’abord locale, puis nationale de ces nouveaux médias
constituait un attrait
substantiel pour les annonceurs. Il n’en va pas de même pour
l’Internet en
général, les webradios en particulier, qui, de ce
fait, restent, dans leur
grande majorité, des radios artisanales.
II. La situation actuelle des webradios en France
1)
Un
gros plan sur la situation
actuelle des webradios en France
Les
webradios sont très nombreuses en France, il est difficile
de donner un
chiffre précis puisqu’il s’agit d’un secteur en constance
évolution. Néanmoins,
nous estimons aujourd’hui qu'il existe environ 150 webradios en France.
Comme
le souligne le responsable de WebradioActu, site entièrement
consacré à
l'actualité des webradios, il faut distinguer les « webradio
« jeu », faites par des ados,
pour s’amuser », des
webradios
professionnelles. Ces
dernières sont finalement assez peu nombreuses:
une dizaine environ domine le
« marché ». Nous avons
pu rencontrer la
plupart d’entre elles: Fréquence 3, ABF, Rock One, Click n
Rock, Radio
TeenTaal... Parmi elles, Fréquence 3 s'affirme
véritablement comme la première
webradio française et francophone. Nous n'avons pas
réussi à nous entretenir
avec les webradios rattachées à des grands
groupes comme celles crées par Arte
ou France Culture.
a)
Leurs
créations et créateurs
Les
webradios les plus professionnelles ont été
crées il y a plusieurs
années. Fréquence 3, par exemple est
née en 1998-1999; Radio Campus Paris et
ABF en 1999. La plus récente que nous avons
rencontrée est Radio TeenTaal, crée
en juin 2004. Ce sont donc des webradios avec
déjà une certaine expérience. La
plupart existent depuis plusieurs années même si
leur nom a changé : Europe 3
est devenue Fréquence 3, Radio WRC s'est
transformée en Click n Rock et enfin
Rock n Zone s'appelle aujourd'hui Rock One. Ces radios se distinguent
également
des radios amateurs par la qualité de leur son et de leur
contenu. Une de leurs
caractéristiques c'est aussi qu'elles ne disposent pas, pour
la plupart, de
locaux propres mais émettent à partir des
appartements de leurs fondateurs. Rock
One est un cas à part puisqu'elle dispose d'un bureau dans
l'école
d'informatique EPITA.
En
ce qui concerne les créateurs des webradios, ce sont soit
des passionnés
de radio, d'informatique ou de musique. Beaucoup d'entre eux ont
d'abord
travaillé sur des radios de la bande FM avant de
créer leur propre webradio.
Ainsi, le fondateur de Radio TeenTaal était un animateur
d'NRJ à la Réunion et
celui d'ABF a travaillé pour RFI et Radio FG. On retrouve
également parmi eux
de nombreuses personnes ayant des compétences techniques et
informatiques :
Radio Campus Paris a été crée par des
étudiants en école d'ingénieurs par
exemple. Enfin, certaines webradios thématiques ont
été créées par des
personnes passionnées par ce thème : c'est le cas
de Rock One, Click n Rock ou
encore la Radio du voyage. Cette dernière se distingue des
autres du fait que
ces deux concepteurs, Marcel Lévy et Stéphanie
Clément, sont des journalistes.
b)
Leurs
audiences
Pour
le responsable de Webradio Actu, l'audience d'une webradio de taille
moyenne se situe à environ 100 auditeurs
simultanés. Fréquence 3 et Radio
TeenTaal se situent au-dessus de cette moyenne. La première
a réussi à
atteindre 4 000 auditeurs simultanés en septembre 2004.
Aujourd'hui, ils en ont
environ 2000 par jour, avec une moyenne d'écoute de 4
heures. Radio TeenTaal a
atteint en novembre 2004 le seuil de 10 000 auditeurs par jour. Il faut
ensuite
distinguer, parmi les radios que nous avons pu rencontrer, celles comme
Radio
Campus Paris et la Radio du voyage, qui n’émettent pas
uniquement sur Internet
et qui, par conséquent, ont une audience
supérieure aux autres webradios.
Ainsi, la Radio du voyage, diffusée également par
le câble et le satellite,
attire environ 40 000 personnes par jour. Les plus petites webradios
ont une
audience quotidienne inférieure à 100 auditeurs :
Rock One réunit en moyenne 55
personnes par jour et Click n Rock environ 30. Il faut noter que
l’audience
évolue constamment, il n’y a pas de
régularité. Ainsi, une des responsables de
Rock One soulignait que certaines émissions
consacrées à des groupes de rock
permettaient d’atteindre des pics d’auditeurs, et expliquaient ainsi
l’évolution en « dents de
scie » du nombre de ceux qui les
écoutent.
Les
webradios se distinguent des radios de la bande FM par la composition
des personnes qui les écoutent. En effet, leur audience
n'est pas seulement
française ou francophone, elle est pour une grande partie
internationale. Ainsi
Fréquence 3 estime que 40% de ses auditeurs sont
étrangers et non francophones,
ce sont surtout des américains, des japonais ou des chinois.
Le cas de Radio
TeenTaal est un peu à part. En effet, bien que
localisée en France, 60 % de ses
auditeurs sont aux Etats-Unis et au Canada, ensuite viennent l'Inde,
l'Angleterre puis seulement la France. D’autre part, ce sont surtout
des
jeunes, des étudiants ou des salariés travaillant
sur un ordinateur qui
écoutent les webradios. Le fait de passer par un ordinateur
limite forcément le
nombre d’auditeurs mais les évolutions technologiques
devraient permettre
prochainement de pallier à cette limite. En France, les
webradios sont encore
peu connues, beaucoup moins que dans des pays comme les
États-Unis ou le
Canada, ce qui explique leur faible audience.
c)
Leurs
équipes
Les
webradios sont entièrement réalisées
par des bénévoles : personne en
France ne peut aujourd'hui vivre de la webradio. Les équipes
de webradios sont
plus ou moins nombreuses. Une seule personne réalise le
programme de radio
TeenTaal, (mais elle reçoit l'aide occasionnelle d'un jeune
journaliste), alors
que Rock One compte 30 animateurs. Lorsque nous comparons les audiences
de ces
deux radios, nous nous apercevons que le nombre
élevé d'auditeurs ne nécessite
pas obligatoirement plus d'animateurs. Les équipes sont en
moyenne constituées
d'une quinzaine de membres. Certaines radios, souvent les plus
professionnelles, ont réparti les travaux en fonction des
spécialités de
chacun. Fréquence 3, par exemple, est composée de
14 membres organisés selon
trois pôles : le premier est le "pôle antenne" avec
les animateurs,
les second est celui consacré à la communication
et le dernier est le pôle
informatique. Click n rock est organisée sur le
même modèle avec une personne
qui se dédie au site Internet et à
l'informatique, une autre à la programmation
et la dernière à la promotion. Certaines radios
comptent des journalistes de
formation parmi leurs membres.
2)
Typologies
des webradios
Pour
dresser des typologies des webradios que nous avons
étudiées, nous
pouvons considérer d'abord leurs contenus puis ensuite leurs
statuts et enfin
les supports sur lesquels elles émettent.
a)
Selon leur contenu
Si
nous nous intéressons aux contenus des webradios, nous
pouvons dégager
trois grands groupes. Le premier est celui des radios essentiellement
musicales, spécialisées dans un style de musique
mais dont le répertoire est
élargi. Nous pouvons classer dans ce groupe
Fréquence 3, Rock One, Click n Rock
ou encore ABF. Fréquence 3 propose un "Top 40
élargi", elle apparaît
vraiment comme la webradio la plus généraliste,
et c'est elle qui réussit le
mieux parmi celles qui n'émettent que sur Internet. Rock One
et Click n Rock
sont spécialisées respectivement dans le rock et
le pop rock mais elles
souhaitent avant tout montrer toute la diversité de ces
styles de musique,
c'est la même chose pour ABF dans l’électro.
Toutes ces webradios sont donc
spécialisées mais pas
hyperspécialisées, elles souhaitent
éviter de produire
des programmes trop pointus. Comme le souligne le fondateur d'ABF et
une des
animatrices de Rock One, il faut que l'auditeur dispose de points de
repère.
Les programmes trop spécialisés
n'intéressent qu'une minorité de personnes. Il
faut noter cependant que ces radios proposent des émissions
thématiques : Rock
One réalise par exemple des
émissions
sur le rock japonais ou le rock alternatif. ABF diffuse
également des flashs
d'informations entre 7h et 21h.
Nous
pouvons ensuite distinguer les radios vraiment thématiques
comme la
Radio du voyage ou encore Radio TeenTaal. La première est
entièrement consacrée
aux voyages. Son contenu est fait à 60% de musique du monde
entier et à 40%
d'informations pour les voyageurs : informations sur les pays, leurs
climats et
leur situations politiques, sur les droits des voyageurs... Radio
TeenTaal est,
quant à elle, entièrement
dédiée à la musique et à la
culture indienne, du Nord
comme du Sud du pays.
Enfin,
les webradios comme Radio Campus Paris ou comme Radio Ethic, en
cours de création, apparaissent comme des radios davantage
tournées vers
l'information, les débats de société
et l'analyse de l'actualité. Radio Campus
Paris proposent ainsi des renseignements pour les étudiants,
mais est également
un lieu de débat entre citoyens et hommes politiques. De
même, Radio Ethic
souhaite se consacrer à l'analyse des sujets
d'actualité, qu'ils soient liés à
la santé, à l'écologie ou encore aux
arts, en privilégiant l'aspect éthique.
b)
Selon leur statut
Une
autre typologie peut être dressée si l'on
s'intéresse aux statuts de
ces webradios. Nous distinguons alors deux grands groupes. Le premier
est
constitué des webradios totalement indépendantes
et qui sont le fruit
d'associations. C'est le cas de pratiquement toutes les webradios que
nous
avons rencontrées. Ce sont des associations loi 1901 et qui
sont donc fondées
sur le bénévolat. Les membres des associations
sont plus ou moins nombreux :
l'association Radio Campus Paris compte 160 à 170 membres
alors que d'autres
associations ne sont composées que des animateurs, c'est le
cas notamment de
Rock One. Le deuxième groupe qui est en plein
développement, se compose des
webradios qui sont liées à d'autres
médias : Arte et France Culture ont ainsi
crée leurs propres webradios. Arte Radio propose des
reportages sur la
politique et la société ainsi que des
témoignages et des documentaires radios.
France Culture a, quant à elle, crée deux radios
thématiques : Les chemins de
la connaissance et Les sentiers de la création. Nous n'avons
pas pu les
rencontrer du fait notamment de leurs récentes
créations. On peut aussi
rattacher à cette catégorie des programmes comme
1000% Webradios, des webradios
payantes proposées par le portail ComFm.
c)
Selon leur support de diffusion
Enfin
une dernière typologie des webradios permet de distinguer
celles qui
n'émettent que par Internet de celles qui sont
présentes sur d'autres supports.
La Radio du voyage était d'abord uniquement
diffusée par Internet puis en 2004,
elle a étendu sa diffusion puisque aujourd'hui elle est
présente sur
Canalsatellite, sur NC Numéricable, Noos et encore sur 10
radios FM françaises
et belges. De même Radio Campus Paris est diffusée
depuis septembre 2003 sur la
bande FM de 17h30 à 5h30. Ces deux radios avaient,
dès le départ, l'objectif
d'accéder à la bande FM et ont utilisé
la webradio comme un levier pour
atteindre cet objectif. Les autres webradios ont, au contraire,
été créées dans
le but de rester sur Internet pour les avantages que cela leur procure
et pour
éviter justement les contraintes imposées par la
bande FM. Certains dirigeants
de webradios ne cachent cependant pas que si l'opportunité
d'émettre sur la
bande FM se présentait, ils y
réfléchiraient sérieusement.
3)
Le
financement et les moyens pour
se faire connaître
La
création et le fonctionnement d'une webradio demande moins
de frais que
les radios de la bande FM, mais ce n'est pas pour autant gratuit.
Le
budget pour créer une webradio est très variable
en fonction de
l'objectif que l'on souhaite atteindre. Il faut investir au moins dans
le
matériel nécessaire pour émettre sur
Internet et pour réaliser des émissions:
un micro, une console, le traitement du son... Une webradio peut avoir
un
serveur gratuit, mais si elle souhaite améliorer la
qualité du son, elle peut
avoir recours à un serveur professionnel: le coût
de l'abonnement à ce serveur
est très important (environ 5 000 euros par an).
Le
dirigeant de Radio TeenTaal, qui utilise le serveur professionnel
d'Impeck.tv, estime le coût moyen de création
d'une webradio à 10 000 euros. Il
comptabilise l'achat d'un micro professionnel, d'une table de mixage,
d'un
traitement de son et du serveur. Quant à Radio Ethic, elle
estime que le budget
nécessaire à sa création
s'élève entre 60 000 et 80 000 euros, il faut
noter
que ce projet semble beaucoup plus professionnel et commercial que les
autres
webradios rencontrées (réalisations
d'émissions par des journalistes pigistes,
sous-traitance de la musique...). Les écarts sont donc
très importants d'une
webradio à l'autre. Le responsable de Webradio Actu souligne
néanmoins que
l'importance de l'investissement de départ n'implique pas
pour autant une
audience importante dès le début.
Ce
sont les fondateurs des webradios qui payent ce matériel, il
n'existe en
effet pour le moment aucune subvention ou aide à la
création de ce type de
médias. Plusieurs webradios ont adressé des
demandes à leur mairie ou au
Ministère de la Culture mais toujours sans
résultat.
b)...puis
après
Le
budget d'une webradio dépend de sa taille. Il faut d'abord
distinguer le
cas des deux webradios qui diffusent sur la bande FM, sur le
câble et le
satellite, c'est à dire Radio Campus Paris et la Radio du
voyage. En effet,
elles ont, de ce fait, un budget annuel largement supérieur
à ceux des autres
webradios. Il s'élève à 200 000 euros
pour la première et à 220 000 euros pour
la seconde. La Radio du voyage ne se finance que par la
publicité alors que
Radio Campus Paris reçoit les aides de la Mairie de Paris,
du CROUS et de la
région Ile de France.
Mis
à part ces deux cas particuliers du fait de leur support de
diffusion,
les webradios ont des budgets mensuels très faibles. Le plus
gros poste de
dépenses est constitué par les droits
payés à la SACEM. Avec leur statut
d'association à but non lucratif, (ce qui les oblige
à ne pas émettre de
publicité à l'antenne), les webradios payent un
forfait qui s'élève à 75 euros
par mois. Si ces droits augmentaient, comme cela vient de se produire
pour les
webradios en Allemagne, elles rencontreraient alors de graves
difficultés
financières. Les autres dépenses sont celles
consacrées à l'achat ou au
remplacement de matériel (et aussi au paiement du serveur
pour certaines
webradios), mais elles sont relativement faibles. D'autre part, tous
les
animateurs sont des bénévoles et les webradios
sont situées dans des chambres
particulières : cela évite des
dépenses supplémentaires qu'elles ne pourraient
pas aujourd'hui payer.
Actuellement,
les webradios couvrent globalement leurs dépenses avec les
recettes de l'association. Les cotisations des membres, qui sont
souvent les
animateurs, permettrent de payer les principaux frais.
Fréquence 3 peut compter
sur les 100 membres de l'association. D'autres webradios n'ont pas
encore
ouverts les adhésions au grand public, comme Rock One
où seuls les animateurs
cotisent, ou bien ne font pas payer de cotisations, c‘est le cas d’ABF.
Le prix
des cotisations varient : 25 euros par an pour Click n Rock, 20 euros
pour
Fréquence 3, 12 euros pour Rock One. Les apports personnels
sont également une
source de financement importante pour les webradios. A coté
de cela, d’autres
sources existent : les dons (mais ils restent marginaux); la
publicité sur les
sites (Fréquence 3 reçoit environ 1000
à 1500 euros par an pour les bandeaux
publicitaires présents sur son site), la vente de Tee Shirts
pour Click n Rock
et les partenariats.
Les
webradios sont aujourd'hui associatives puisque leur audience reste
faible et ne leur permet pas de devenir des radios commerciales. On
peut
notamment le remarquer par le faible succès du projet de
radio commerciale de
Radio Surf. Il n'existe donc pas pour le moment de modèle
économique viable
pour les webradios. Elles restent le travail de passionnés
et ne recherchent
pas la rentabilité.
c)
Les moyens pour se faire connaître
Se
faire connaître est un processus long et difficile. C'est
long parce
qu'il s'agit surtout du bouche à oreille. Il faut donc
être patient et surtout
que la radio soit sérieuse.
Il
existe cependant d'autres méthodes. D'abord, les webradios
utilisent les
moyens proposés par Internet : les forums ou les sites
spécialisés dans un
style de musique (sites consacrés au rock pour Rock One).
Certaines font même
preuve d'originalité en s'inscrivant sur des sites ou des
chats de rencontre !
Des
magasines spécialisés sur les webradios ou sur
Internet peuvent
également être un vecteur de communication:
Webradio Actu, le Mag'radio,
Webzoom. Le travail de référencement chez
Shoutcast ou sur les moteurs de
recherche comme Google est aussi important pour obtenir une certaine
lisibilité
et augmenter son niveau d'audience. Les webradios musicales se font
également
connaître en organisant des concerts de jeunes artistes, des
festivals
(Neburian Festival pour Rock One), ou encore des soirées.
Les partenariats sont
également un moyen efficace de faire de la communication.
Peu
de webradios organisent de véritables campagnes de
communication parce
que la plupart du temps, personne n'est chargé de cette
activité au sein de la
radio. Pourtant, lorsqu'elles communiquent, les retours sont
importants. Ainsi,
quand Fréquence 3 a mis en évidence le fait
qu'elle était la première radio
française et francophone, l'audience a rapidement
augmenté.
Ce
sont les radios les plus professionnelles et évidemment ceux
dont le
budget est assez conséquent qui peuvent se permettre
d'organiser de véritables
campagnes de communication. La Radio du Voyage dispose d'un
véritable dossier
de presse (voir annexes) et de nombreux partenariats : avec le Nouvel
Observateur, Jet Tour,
Wanadoo... Elle a obtenu également plusieurs
articles dans des quotidiens comme Le
Monde, La Croix ou des
magazines
comme VSD et
Télérama. De
même pour Radio Campus Paris qui s'est
vu consacrer des articles dans Libération
et dans Télérama.
Cette
radio a également fait un vaste travail de terrain pour
toucher les étudiants
auxquels elle s'adresse en priorité :
universités, restaurants universitaires,
CROUS... Ces deux radios sont une fois encore à mettre
à part, puisqu'en étant
sur la bande FM, il leur est plus facile de se faire
connaître et d'obtenir des
articles de presse.
Radio
Ethic semble également vouloir insister sur la communication
puisque
sa responsable envisage d'envoyer des dossiers de presse aux
médias et
d'organiser des conférences de presse pour lancer la
webradio. Radio Ethic ne
représente-t-elle pas le nouveau visage des webradios, plus
commerciales et
plus tournées vers la communication? Est-ce le devenir de ce
secteur?
1)
Un
phénomène encore marginal aujourd'hui
a)
Une
audience encore assez faible
Fréquence
3, la première webradio française, a audience
cumulée
maximale de 10 000
auditeurs par jour, et de 4000 auditeurs
simultanés. Or, ce résultat est très
modeste par rapport aux audiences des
radios hertziennes, notamment les 6,3 millions auditeurs quotidiens de
NRJ, la première
radio FM (enquête Médiamétrie
septembre-novembre 2004). Même une radio locale
associative modeste a une audience de 1000-2000 auditeurs
simultanés.
Cette
situation a pour conséquence aujourd’hui une absence
d’annonceurs, pour qui les
webradios ont l’inconvénient de présenter un
public dispersé géographiquement
et peu nombreux. La plupart des publicités
présentes sur les pages des
webradios font l’objet d’un partenariat plutôt que une vente
d’espace. Les
revenus dégagés par la vente d’espace ne sont
cependant pas négligeables (100 à
400 euros par mois).
b)
Les
webradios ne
couvrent qu’un aspect de la radio
Malgré
la diversité des webradios et des programmes qu’elles
proposent, on observe une
domination du format « fil
musical », c'est-à-dire un
enchaînement de
titres musicaux, avec en plus quelques émissions de
libre-antenne, de
dédicaces, des interviews d’artistes, etc. A l’inverse, les
informations, les
émissions de débat, les magazines sont rares.
Ceci est dû à des questions
pratiques, car le « fil musical »
demande une présence humaine
minimale : après une programmation
entrée par le responsable, l’ordinateur
se charge de sélectionner les titres à jouer et
les diffuse, entrecoupés de
jingles. Cela vient aussi du profil des membres des webradios,
où il y a
aujourd'hui peu de journalistes ; ce qui est susceptible de
changer à
l’avenir.
c)
La
condescendance
des radios hertziennes et de leurs professionnels
Après
une période d’enthousiasme pour tout ce qui était
lié à internet, l’éclatement
de la bulle internet en 2001 fait que les webradios n’ont pas
été beaucoup
idéalisées. La plupart des professionnels voient
les webradios comme un mode de
diffusion annexe, non comme une concurrence sérieuse. Les
webradios ont une
image générale d’amateurisme, aussi bien au
niveau de l’animation, de la
technique, de l’organisation et de la gestion. Les professionnels leur
reprochent également d’exagérer leur propre
importance, par la publicité
qu’elles déploient sur des forums, et qui leur semble
démesurée par rapport à
l’audience et l’originalité de ces radios.
Cette
image n’est pas méritée pour les webradios
principales, gérées parfois plus
professionnellement que des radios associatives locales ;
ainsi, la radio
locale Fréquence Mix à Cavaillon, qui fait
régulièrement appel à des webradios
pour assurer sa programmation du soir, a une organisation et une
animation de
moindre qualité pendant le reste de la journée
(ce qui a été à l’origine de
différends avec Fréquence 3 en 2002). Cependant,
les membres de webradios déplorent
eux-mêmes la mauvaise qualité du travail de
certains de leurs collègues, qui
contribuent à ternir l’image des webradios en se comportant
en « petits
jeunes de 17 ans tout fous » (Alexandre
Martinat) : en proposant une
qualité sonore pauvre, en plagiant la programmation des
autres, en dénigrant
les concurrents.
2)
Un
immense
potentiel commercial
On
entend ici
« commercial » au sens de
« ayant une logique de maximisation
de
l’audience et du
profit », par
opposition au fonctionnement associatif qui domine aujourd'hui.
a)
Un
potentiel de
développement par la démocratisation d’internet
2004
a
été une année de forte croissance des
abonnements à internet, et une véritable
explosion de l’internet haut débit. Ainsi, on compte fin
2004 10 millions
d’internautes à domicile, dont 65,7% en haut
débit. Entre fin 2003 et fin 2004,
le nombre d’internautes tous lieux de connexion (incluant le lieu de
travail,
les universités, les cyberacafés, les
bibliothèques) est passé de 21 à 23
millions. Le pourcentage d’internautes qui écoutent
utilisent internet pour
écouter la radio en ligne est aussi croissant (passant de
28% à 34%).
Malgré
le fait qu’internet n’est toujours pas facilement accessible pour une
partie de
la population, on peut déduire des chiffres cités
que les webradios ont une
audience potentielle de 6 à 8 millions d’internautes.
L’augmentation du nombre
d’internautes qui écoutent la radio par internet montre
aussi un phénomène
d’apprentissage : en s’habituant à l’usage
d’internet, les utilisateurs
découvrent progressivement l’étendue des services
qui leur sont offerts. On
constate ce phénomène d’apprentissage pour
l’écoute de radios, mais aussi la
messagerie instantanée, le visionnage de bandes-annonces, la
participation aux
forums et chats, etc (enquête Ipsos, www.journaldunet.com).
On peut donc raisonnablement s’attendre à une progression
(plus que
proportionnelle) de l’audience des webradios en fonction du nombre
d’abonnés à
internet.
b)
Un
média qui se
prête particulièrement bien au formatage et au
ciblage marketing
Les
serveurs de diffusion donnent aux webradios des données en
temps réel sur
le nombre d’auditeurs simultanés, le temps moyen
d’écoute, le lieu de
connexion. C’est un outil de mesure d’audience unique, de par sa
précision et
son instantanéité. Il pourrait être
utilisé par un directeur commercial ou un
responsable d’antenne pour connaître goûts
précis des auditeurs (notamment
musicaux), et exercer une pression accrue sur les animateurs.
Ces
informations seraient aussi précieuses pour des maisons de
disques et des
annonceurs. En, effet, elles permettraient de cibler des auditeurs (et
donc des
consommateurs potentiels), en fonction du lieu d’écoute et
du profil de la
radio. Aujourd'hui, les maisons de disques sont assez
méfiantes vis-à-vis des
webradios en raison de leur crainte générale de
la piraterie musicale ;
cependant, elles pourraient utiliser les webradios comme des
« laboratoires » pour
expérimenter le succès d’un nouvel artiste ou
d’un nouveau single, avant un lancement sur la FM.
Internet
permet aussi une publicité assez plastique :
diffusée sur l’antenne,
bandeau écrit sur le site, habillage du tuner ou de la
fenêtre de chat… Si une
partie des auditeurs ne garderaient pas ces bandeaux sous les yeux
pendant
l’écoute, elles seraient visibles par la partie des
auditeurs qui écrivent sur
le forum ou le chat de leur webradios pendant qu’ils
l’écoutent (c’est le cas
de 10% des auditeurs pour ABF). Pour l’instant, la structure de
l’audience des
webradios est caractérisée par un
éparpillement entre les pays, avec environ la
moitié de l’audience à l’étranger et
surtout en Amérique du Nord, et seules des
entreprises multinationales seraient intéressées
par une diffusion de publicité
à l’échelle mondiale. Ainsi, d’après
Jacques Loudot, « à part
peut-être
Coca-Cola, les annonceurs ne sont pas intéressés
à payer au-delà de leur zone
de chalandise locale ». Cependant, le
marché de la publicité sur internet
est en développement rapide et atteint aujourd'hui des
niveaux non
négligeables, notamment aux Etats-Unis où les
dépenses d’e-publicité dépassent
celles de la presse écrite nationale et de l’affichage.
D’autre part, on
pourrait imaginer des solutions techniques permettant de diffuser des
publicités différentes selon le lieu de
connexion. Ces évolutions annonceraient
une croissance du nombre d’annonceurs.
c)
Un
potentiel de
concentration du marché
Les
évolutions indiquées ici ne sont que des
hypothèses déduites des tendances
globales d’évolution d’internet et des
possibilités techniques offertes par les
webradios. Le potentiel commercial que nous venons de
décrire ne se réalise
néanmoins pas encore, pour des raisons culturelles
notamment, les fondateurs et
auditeurs des webradios étant attachés
à préserver les webradios comme un
média
alternatif et indépendant financièrement.
3)
Un
développement qui sera lié aux
évolutions
techniques
a)
Une
possible
diminution des coûts
Aujourd'hui,
la charge principale des webradios est la bande passante, dont le
coût est
proportionnel au nombre d’auditeurs connectés. Or, une des
solutions à ce
problème réside peut-être dans le
développement du multicast, à savoir la
webdiffusion dans laquelle un ordinateur hôte,
considéré comme la source,
expédie des messages, non pas directement aux utilisateurs,
mais à un groupe
d'ordinateurs hôtes destinataires qui, eux, se chargent de la
distribution
finale vers les utilisateurs inscrits. Cette division de la diffusion
permettrait
de réduire la quantité de bande passante
nécessaire et rendrait les webradios
encore plus accessibles à des structures à faible
budget.
b)
La
multiplication
des supports
Si
les
webradios pourraient survivre en ne restant que sur le net, ces
dernières
années ont vu le développement de nombreux
nouveaux supports de diffusion de la
radio, qui peuvent être cumulés. L’avantage de ces
nouveaux supports est que,
contrairement à la bande AM ou FM, le nombre de places n’est
pas rationné et
que l’attribution ne se fait pas selon un dossier individuel
étudié par le CSA.
Détaillons ces supports possibles. On trouve ainsi le
câble et le satellite
(Canal Satellite, Noos, TPS) qui proposent des bouquets de radios
pouvant être
écoutées à partir d’un poste de
télévision. D’autre part, d’autres bouquets de
ce type sont en développement, comme celui offert par Free
par la Freebox. Le
satellite eut aussi être utilisé pour envoyer des
signaux sur une multiplicité
de récepteurs différents, comme les autoradios,
les chaînes hi-fi : c’est
ce qui est proposé notamment par le bouquet XM aux
Etats-Unis. Enfin, le DAB
(Digital Audio Broadcasting) est un système de diffusion
utilisant un réseau
d’antennes terrestres, et permettant une meilleure qualité
de réception et la possibilité
d’ajouter des données multimédias au son
diffusé. Cependant, l’accès à ces
supports n’est pas aussi libre qu’à internet, puisqu’il faut
être sélectionné
dans le bouquet par le diffuseur.
D’autre
part, internet pourra quitter les ordinateurs stationnaires pour
devenir plus
nomade sur des supports tels que les ordinateurs portables avec wifi,
les
baladeurs, les téléphones portables, les
autoradios. Les webradios perdront
alors leur fonctionnement actuel de
« homeradios », où
« on est
assez proche des heures de gloire de la radio, où on passait
la soirée assis à
regarder le poste à lampes en écoutant son
programme » (José Garcia).
On
assiste à un phénomène jeune, en phase
d’émergence, mais qui n’est pas
forcément radicalement nouveau au niveau du contenu car la
webradio reste très
proche de la radio.
Le
monde des webradios en phase de perpétuel mouvement. Au
niveau individuel, les
webradios font constamment évoluer leurs
capacités techniques, leur
antenne : ce sont des radios jeunes, stimulées par
l’émulation.
Au niveau macro, naissances et morts de radios se succèdent, contribuant à un renouvellement important du paysage. Les échecs des uns pouvant enrichir, par expérience, les autres, on peut comparer la situation actuelle des webradios française à la destruction créatrice de Schumpeter.
Bibliographie
Ouvrage
et article
Rémy
Jounin, Jean-Michel Sauvage, Animer
une radio, Paris,
Dixit, 2002
James
Miller,
« From « radios
libres » to « radios
privées » :
the rapid triumph of commercial networks in French local
radio », Media,
Culture and Society, n°14(2),
avril 1992
Mémoire
universitaire
Mathieu
Le Digabel, La radio sur le
net est-elle
l’avenir de la radio hertzienne ?,
Mémoire de Maîtrise, Université
Panthéon-Assas – Paris II, Institut Français de
presse, 2004
Annuaires,
portails
« Premier
semestre encourageant pour l'e-pub
américaine » 29/08/02
« France
: Population
d'internautes » 02/12/04
« France
:
Les usages du Web par les Internautes » 10/01/05
« Accros
aux
nouvelles technologies et aux sorties culturelles, les auditeurs de la
radio
sont plutôt jeunes, actifs et CSP + »
28/10/04
« La
fréquentation des sites internet en
France » 09/12/04
« L'audience
de l'Internet en France en Novembre 2004 » 27/12/04
« Les
résultats d'audience de la radio en France en Novembre -
Décembre 2004 »
21/01/05
Entretiens
-
Marcel
Lévy, co-fondateur de la Radio du Voyage, 24/11/04
-
Coumarène
Permale, directeur de Radio TeenTaal (ex Radio
Masala), 01/12/04
-
Alexandre
Martinat, président de Fréquence 3, 15/12/04
-
Vince,
directeur d'antenne de Click n Rock, 22/12/04
-
Luc
Déchamp, co-fondateur et responsable du
développement
de Radio Campus Paris, 30/12/04
-
Jacques
Loudot, historien des médias, 30/12/04
-
José
Garcia, DJ sur Fréquence K, 01/01/05
-
Loïc
Mounier, fondateur et président d’ABF, 03/01/05
-
Claire,
membre de Rock One, 04/01/05
-
Alexis
Thiébaut, dirigeant de Webradio Actu, 05/01/05
-
Evelyne
Tonelli, fondatrice de Radio Ethic, 11/01/05