23 septembre 2002
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Langue bretonne
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Un statut public régional pour Diwan :
soutien au rassemblement du 28/9 à Vannes/Gwened
L'Union démocratique bretonne (UDB) appelle à la mobilisation pour
la manifestation de soutien aux écoles Diwan qui aura lieu à Vannes/Gwened
le samedi 28 septembre.
Pour l'UDB, la décision du Conseil d'Etat qui suspend l'intégration
des écoles Diwan dans le service public de l'éducation n'est que
la continuité de la politique d'élimination de la langue bretonne
menée de façon méthodique depuis 1793 et l’instauration du régime de
la Terreur. Cette dernière décision du Conseil d’Etat met en péril
l’école associative et condamne tout développement de l’enseignement
immersif en Bretagne.
Les conséquences matérielles se font déjà sentir. Au lycée Diwan de
Carhaix, faute de place dans les dortoirs, une trentaine d'élèves
va dormir au lycée public Sérusier... Le Conseil régional refuse
tout financement, tant pour le transport de ces élèves que pour
le financement des travaux d'agrandissement du lycée (il manquera
des classes à la rentrée prochaine). Même l'achat de chaises
qui était programmé pour la rentrée a été suspendu par le
Conseil régional. Faudra-t-il que les élèves soient à la rue
pour que l’exécutif régional comprenne l'urgence de la situation ?
Pour l'UDB, les débats enclenchés sur la décentralisation
par Jean-Pierre Raffarin doivent enfin permettre à l'école
Diwan d’obtenir un statut public régional par l'utilisation
d'un cadre juridique permettant une gestion tripartite
(Etat, collectivités bretonnes, association Diwan)
et la création d'un statut juridique d'établissement en
langue régionale. En outre l’enseignement des langues
régionales et en langues régionales devrait figurer
au nombre des nouvelles compétences du Conseil régional.
Or, quelles sont les propositions du Conseil régional
pour accompagner l'école associative dans sa démarche?
Elles sont pour l’heure scandaleusement inexistantes
comme en témoigne le " manifeste de la décentralisation
en Bretagne " que Monsieur de Rohan vient de rendre public.
Au chapitre " déléguer de nouvelles compétences ",
la question des langues régionales n’a pas plus de
place que l’archéologie sous-marine ( ! ! !) et ne
fait l’objet d’aucune revendication concrète.
En Corse ou même en Alsace une telle attitude de
la part du Conseil régional provoquerait un tollé général.
Plus que jamais Diwan et la langue bretonne ont besoin
d’une mobilisation populaire pour obliger les décideurs
politiques à prendre en compte cette dimension essentielle
de l’identité collective en Bretagne.
Christian GUYONVARC’H
Porte-parole