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6 Novembre 2000
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Environnement
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« Vache folle »
 et crise de confiance du consommateur:
 oui à l’esprit de responsabilité des élus,
 non à l’hystérie
 Il y a plus de deux ans, l’Union démocratique bretonne (UDB) a engagé
 avec un certain succès une campagne en faveur de l’interdiction des
 OGM et des farines animales dans l’alimentation des animaux d’élevage.
 Cette campagne a revêtu la forme de pétitions-cartes postales
 destinées à Jacques Chirac, à Lionel Jospin et au maire de la
 commune du pétitionnaire. Le document a été diffusé en Bretagne,
 et même au-delà, à 25.000 exemplaires, en trois éditions successives. 
 Cette campagne a conduit plusieurs dizaines de communes bretonnes à
 exclure les OGM de la restauration collective dont elles ont la
 responsabilité (écoles, foyers de personnes âgées, restaurants
 administratifs...). Elle a même encouragé la ville de Lorient
 à s’approvisionner en poulet label élevé exclusivement au grain
 et, plus récemment, à exclure de ses appels d’offres la viande
 issue de porcs nourris avec des farines ou des graisses animales,
 privilégiant par là-même l’agriculture biologique et durable.
 C’est cette voie raisonnable que les communes doivent adopter et
 non pas alimenter les soupçons sur la viande de boeuf sans aucun
 discernement. Pourquoi les éleveurs de bêtes à viande qui ont fait
 le choix de nourrir leur cheptel à l’herbe et avec des compléments
 végétaux devraient-ils payer pour des comportements déviants
 qu’ils ont toujours condamnés?
  Les consommateurs, qui sont aussi des citoyens, ne peuvent
  accepter le dilemme qui leur est soumis par l’agro-industrie
  et certains responsables politiques: des animaux d’élevage nourris
  avec des farines animales européennes ou avec du soja transgénique
  américain. Entre la peste et le choléra, on ne choisit pas.
  L’alternative est ailleurs. Elle consiste pour l’Europe à se
  débarrasser du diktat américain qui l’a conduite à accepter de
  réduire sa production d’oléo-protéagineux (colza, pois...).
  C’est dans la relance de cette production que l’Europe trouvera
  les protéines végétales qui remplaceront avantageusement les
  farines et les graisses animales.