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Georges Clément nous donne son sentiment après être allé à Saint-Denis... |
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Occupation de la basilique de Saint Denis Protestation du 21 août 2002
J’y suis allé. 19 heures – Métro Place de Clichy, plus tout à fait la France. Sur le quai, quelques personnes avec un drapeau roulé et un panneau : « respectez le tombeau de nos Rois ». Je poursuis seul, sachant qu’ils rejoindront – Je veux humer l’air du pays occupé. « St Denis – Basilique » – Station moderne, nickelée, ouvrant sur un mail aux brasseries garnies et aux peuples mêlés. L’Algérie ? Non. Pas celle que j’ai connue ; mais l’Islam, oui. L’Islam a muté, il est dans ces noirs en chèche et gandouras blanche ou bleu ciel, dans ces nord-africains chez qui la nationalité ne compte plus mais l’origine et la religion oui, chez ces gosses qui ne respectent rien, ni le mobilier municipal ni les adultes, mais que tous semblent ignorer. Au bout d’une allée couverte, surgit la basilique. Portails noirs, petite, engoncée dans l’architecture outrageante que je viens de traverser, face à la mairie fin XIXème et à une brasserie « Le Khedive ». Derrière les grilles, la troupe des occupants dirigée par des Nord-Africains mais où les noirs d’Afrique font masse, avec parmi eux, quelques asiatiques égarés. Et les banderoles qui proclament « la France multiculturelle – la France fraternelle », la gauche quoi ! Ils sont chez eux, propres, bien habillés, pimpants même, détendus, bien portants, allant et venant des grilles aux bistrots, du parvis à l’intérieur de l’église. Sur la petite place, peu de monde, mais au fond, dans la rue qui s’enfonce dans Saint Denis, le grouillement d’une nombreuse population. Vers 19 h 30 nos amis arrivent. Quatre jeunes gens accompagnés par quatre dames dépassant la soixantaine, auxquels s’adjoignent deux hommes mûrs, deux autres dames dont une bénévole de Radio Courtoisie et votre serviteur. Nous voici une douzaine autour de la pancarte et de l’orateur qui lit son texte tandis qu’un des servants de cette sorte de messe agite le drapeau français. Pas un policier, pas un CRS. Ils sont plus d’une centaine derrière les grilles et une autre centaine s’agglomèrent autour de nous à l’extérieur, venus de la ville. Quelques appels sur portables et une escouade pourrait débarquer qui ne feraient de nous qu’une bouchée. Le discours se prolonge. Une femme européenne du cru, française, nous interpelle en nous déniant le droit d’user du drapeau français « qui appartient à tout le monde ». Pas de discussion possible ; les yeux furieux, elle assène que tout le monde est immigré, que les Rois sous leurs pierres l’étaient aussi, bref que la France n’existe pas, et n’a probablement jamais existé. Deux dames, portugaises, nous disent toute leur crainte de l’invasion en cours et de la profanation des églises, en France comme dans toute l’Europe. Ayant entendu la communiste locale citée plus haut, elles précisent qu’on abuse, à gauche, de l’amalgame entre immigrés et étrangers. Soudain, un maghrébin de l’assistance hors basilique agresse l’orateur que défend son assistant ; le meneur des occupants, de l’autre coté des grilles exige ostensiblement des siens : « pas de violence » ; sur la place l’agresseur s’éloigne mais rode toujours ; une étincelle et le feu prendrait. J’essaie de faire abréger la démonstration eut égard à l’âge des femmes qui ont oser se déplacer ; notre prédicateur tient à finir son texte. Alors, enfin, une voiture de police se gare ; d’une autre banalisée, des officiers, l’arme sous le sweat, débarquent et prennent place en toute discrétion autour de notre groupe sans intervenir. Je dois être l’un des rares à les avoir repérés, la séance continue. Deuxième agression, du même, comme une vipère mord, et intervention immédiate des policiers qui le ceinturent et l’embarquent. Tout est dit ; la protestation est terminée, nous rentrons. Le jeune agressé est conduit au commissariat, sur sa demande, pour porter plainte. Les occupants qui ont déchaîné les tam-tams, sortent alors sur la place pour hurler leurs slogans sous le nez de notre groupe qui plie bagages. Courage, calme, fierté d’avoir osé, et tristesse de l’absence des nôtres. Ils ont tellement peur d’être « fichés ». Dieu merci, il y a soixante ans, certains n’ont pas craint le peloton d’exécution ; et en 1962, d’autres formaient des cohortes en prison pour sauver leur terre et leur honneur. Georges CLEMENT
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