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"MERE UBU : Tu
es
trop
féroce,
père
Ubu
!" « Aidez-nous à les sauver » c’est ce que l’on peut voir sur les affiches de Médecins Sans Frontières qui appellent presque jusqu’aux enfants à casser leur cochon-tirelire pour aider l’Angola en proie à une famine noire – si l’on ose dire. De l’histoire de l’Angola on ne vous dit rien : raflée
par un régime communiste mis en place par l’armée portugaise, son amiral
rouge Rosa Coutinho et les troupes du dictateur cubain Fidel Castro, pillée
par les nomenklaturistes du cru et ceux des pays frères , l’Angola fut
cyniquement affamée pendant des années par ses dirigeants qui utilisaient
l’arme de la famine organisée parmi d’autres pour parer les coups de la
guerilla anticommuniste. Comme si la famine sortait de rien, comme si c’était une fatalité, mieux : comme si vous en étiez, vous, obscurément responsable. Les mêmes affiches vous appelleront demain à donner pour un autre pays : le Zimbabwe. Il sufira de changer les titres. Voyons donc par avance ce qu’on ne vous dira pas : On ne vous dira pas que jusqu’en 1974-75 le pays était en bon état, exportait ses richesses minérales. On connaît la suite : tiers-mondisme, propos moralisateurs, sanctions, hostilité des voisins et un pays relativement prospère administré par sa minorité blanche devient un paradis de l’antiracisme où tous les hommes sans distinction ont courageusement conquis le droit de crever de faim. On ne vous dira pas que ce pays est dirigé par une sorte de dictateur fou et mégalomane qui s’appelle Robert Mugabe, paranoïaque au point de croire que la Grande-Bretagne a décidé sa perte et de faire ouvrir contre toutes les règles une valise diplomatique britannique, incident qui a fait rappeler par Londres son ambassadeur. On ne vous dira pas que ce président Mugabe est un nègre raciste qui n’aime pas les blancs et les désigne à la vindicte populaire pour conforter son pouvoir. On ne vous dira pas que son régime est aux abois, menacé politiquement, et qu’il ne tient que par l’appui des militaires démobilisés, auxquels il faut donner des terres pour les remercier de leur soutien. Et que les seules terres encore entretenues le sont par des fermiers blancs. On ne vous dira pas ce que les termes employés par les média français tels que « partage des terres » ou « redistribution agraire » recouvrent : l’expulsion et la spoliation des fermiers blanc, eux seuls et au seul motif qu’ils sont blancs, au profit des anciens militaires. Surtout on ne vous dira pas que les fermiers blancs sont les derniers à nourrir les zimbabwéens, que sitôt saisies leurs exploitations ne sont plus entretenues et rapidement ne produisent presque plus rien, que Mugabe n’a pas d’autre horizon que contenter ses chiens de garde, leur donnant les dernières terres productives du pays en sachant très bien qu’il condamne par là son peuple à la famine. Enfin on ne vous posera pas la question essentielle, celle qui fâche : les sous-développés sont-ils des sous-capables ? car comment se fait-il que sitôt passées aux mains des vétérans mugabistes les terres fertiles deviennent stériles ? Sauf a invoquer la magie on ne voit pas d’autre explication que celle là : ceux à qui on donne les terres fertiles ne sont pas capables de les maintenir dans cet état. Tout cela on ne vous le dira pas. On se contentera donc de vous montrer une affiche. Sur l’affiche une photo, celle d’une femme qui porte dans ses bras son enfant sur le point de mourir. Sur le point de mourir à cause de la politque démente de Mugabe. Mais comme vous ne le saurez pas, comme on ne vous l’aura pas dit, vous vous sentirez coupable d’avoir le ventre plein et vous donnerez de l’argent pour nourrir les enfants du Zimbabwe. Plusieurs pays ont commencé à effectuer des enquêtes sur les sommes détenues chez eux par Robert Mugabe et sa famille. On estime qu'en Suisse M. Robert Mugabe détient personellement pour 67 millions de dollars de dépôts bancaires. Robert Mugabe vous remercie. Continuez à donner. L.B.
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