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Serge de Beketch répond à Quartier Libre |
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Q.L. : Plus que par ses victoires électorales, la gauche est parvenue à instaurer la domination de ses valeurs en phagocytant totalement le domaine culturel. Pensez-vous qu’il soit aujourd’hui encore possible sinon d’inverser la tendance du moins de l’équilibrer et quels sont selon vous les domaines dans lesquels doit prioritairement s’investir la résistance culturelle ? S de B : Je ne parlerais pas de culture mais de civilisation. Ce à quoi nous assistons, c'est à la fin d'un civilisation. Je ne connais pas dans l'Histoire d'autre exemple de résistance que celle que les moines ont opposée a l'effondrement de la civilisation romaine : de petits groupes isolés préservant et enrichissant, chacun de leur coté, ce qui peut l'être.
S
de B : N'étant pas démocrate, je n'attache aucune importance au combat électoral sinon
en ce qu'il permet de compter les derniers résistants. Ce qui compte, c'est de
savoir que cinq à six millions de Français ont osé, une fois au moins, voter
pour la résistance au Nouvel ordre Mondial. Q.L. : Ne pensez-vous pas que l’une des faiblesses, dans ce domaine, de l’opposition au totalitarisme égalitaro-mondialiste est un passéisme excessivement rigide, une mémoire muséifiée qui se borne à pleurer les merveilles passées et pour qui toute création issue de la modernité ne peut être que médiocre et néfaste ? S de
B : C'est vrai. Le problème est qu'il est très difficile de distinguer ce qui
mérite d'être retenu dans les créations modernes. Nous sommes dans un système
piégé qui ne cesse de nous asservir en multipliant les progrès "pour notre
bien". UN exemple : il y a dix ans a peine, tout le monde se passait sans aucune difficulté de téléphone portable. Aujourd’hui, on considère que
c'est un progrès formidable puisqu'il permet (on nous le serine a longueur de
temps) de "prévenir les secours " (en montagne, en mer, sur la route
etc...) Ce que l'on ne nous dit pas, c'est qu'il permet aussi et surtout de
savoir en permanence où est son possesseur.
S
de B : Quand j'avais l'âge de ceux qui, aujourd'hui, écoutent le
RIF, j'étais un fou de Gene Vincent et de Vince Taylor un blouson noir qui
chantait à cheval sur une Harley en faisant tournoyer une chaîne d'acier. Ca me
paraissait d'une audace extraordinaire . Ma mère aurait pu s'émouvoir. Ca la
faisait rire et elle m'expliquait que, quand elle avait mon âge, dans les années
trente, elle passait pour une dangereuse toquée auprès de ses grands parents
parce qu'elle idôlatrait Trenet "le fou chantant", Les grands parents
en question avaient, quant à eux, acclamé Milton qui chantait "elle me fait pouet-pouet, je lui fais pouet-pouet et puis voilà".
Q.L. : Vous qui êtes catholique de tradition, que pensez-vous de la conception polythéiste diffusée notamment par la « Nouvelle Droite » dAlain de Benoist et de la césure qui en résulte au sein de la mouvance identitaire entre néo-païens et catholiques ? S
de B : Si Benoist veut croire aux esprits des forêts, c'est son
affaire. Moi, je crois aux saints intercesseurs et aux anges recteurs. Je crois
qu'ils sont les exécuteurs de la volonté divine et que des myriades d'anges
règlent en permanence la marche de la Création comme les ouvriers d'une
prodigieuse horloge vivante.
Q.L. : Partagez-vous l’opinion de Bernard Anthony affirmant qu’il se sentirait toujours plus proche d’un catholique africain que d’un païen européen ? S de B : Toujours ? Ca veut dire quoi, toujours ? Il y a des nègres catholiques qui sont de parfaits abrutis et des païens blancs qui sont des types délicieux. Le contraire est vrai aussi. Si vous voulez, je suis plus proche de Leopold Senghor que d'Enrico Macias mais plus près de Julius Evola que de Monseigneur Emmanuel Milingo. Et puis, entre nous, je serais curieux de savoir si Bernard sera TOUJOURS du même avis si, dans dix ans, la petite Benedicte lui présente deux prétendants : un aborigène catholique et un basque païen...
S de B : Faurisson. C'est un bon début pour se décaper les neurones. Le reste vient tout seul.
S de B : La suite , il y a longtemps que nous l'avons écrite avec Alain Sanders mais elle est tellement en retrait par rapport a la réalité que nous ne la publierons sans doute jamais . Et puis, comme disait Roland Laudenbach, fondateur de la Table Ronde : " si les gens écrivaient un peu moins, ils auraient un peu plus le temps de lire. " Chaque jour qui passe, je découvre que j'ai encore beaucoup à lire.
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