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HISTOIRES DE TARTES
 

 

                        " … et le juge, pris d'une soudaine colique, quitta le prétoire, courut aux toilettes et salit sa robe. ". Visionnaire auteur inconnu.

                         

Thémis a beau avoir les yeux bandés, elle n'en sait pas moins reconnaître ceux qui lui balancent une tarte à la gueule. Est-ce un hasard de l'actualité, ou un clin d'œil moqueur de la providence ? Nul ne peut le dire, toujours est-il que la justice, dans un élan de gourmandise, s'intéresse actuellement aux tartes à la crème. Chevènement, Berger, même combat.

Même combat, car les ressemblances entre les deux personnages, infortunées cibles des projectiles pâtissiers, sont troublantes. Le même regard affectueux et doux, la même vision de l'humanité, le même amour du bariolage et des mélanges explosifs. Deux ministres, l'un de la république, l'autre de l'église moderniste. Deux faux-cultes, oserait-on dire avec un brin de malice qui ferait trembler de fureur certains Sarkozistes en herbe. Et, si l'on pousse l'étude jusqu'au transcendant, l'un célèbre un illustre ressuscité, alors que l'autre l'est lui-même…

Etrange.

Malgré ces ressemblances troublantes, les autorités judiciaires (c'est écrit dessus, je n'y peux rien) semblent réserver aux entarteurs un traitement bien différent. Car il ne s'agissait pas de la même tarte. Celle du Che était une tartelette gentillette, gamine. Un peu salissante pour le costume et la cravate de soie rouge, mais guère inquiétante. Au contraire, le gâteau que l'autre zéro a avalé de force (pourquoi n'y avait-on pas mis un peu d'huile de ricin, pour voir ?), cette tarte-là portait sous sa crème toute la haine qu'une certaine classe de la population porte envers ceux de nos représentants qui aident la France à saisir sa chance. C'était une tarte haineuse, une tarte agressive, une tarte qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire. Car, quand on commence par une tarte à la tête d'un curé, qu'en sera-t-il lorsqu'on sera face à un rabbin ? Hein ? Sous leurs scalps rasés, les lâches agresseurs du brave Berger (et quand ses brebis s'en prennent au Berger, c'est le début de la fin) manigancent des desseins hideux, qui pourraient bien nous faire retourner 60 ans en arrière, avec des camps d'entartement. Quelle horreur. Pourquoi pas des élections législatives, tant qu'on y est ?

L'inoffensif gag qui s'est abattu sur le Che s'est transformé en arme lourde lorsqu'il se dirigea vers le cureton rouge. Une occasion parmi d'autre de vérifier que le rouge n'est pas uniquement dans le calice.

L'addition est salée pour une tarte. 800 neuros dans un cas, pour le Gloupier, pour avoir accroché la tête de Chevènement parmi ses trophées (ce qui n'est pas la preuve du meilleur goût, soit dit en passant). Plus un neuro de dommages-intérêts, histoire de dire qu'on l'a vu.

Pour les entarteurs du curé ? Pas encore de condamnation définitive. Quatre jeunes gens sous contrôle judiciaire, bientôt sept, et qui risquent de se retrouver derrière les barreaux, le ministère public (bigre, encore un ministère) ayant fait appel.

Rendons grâce aux juges : il était bien temps de rendre à l'aube et à l'autel la prééminence qui a toujours été la leur.

 

 

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