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Les Humeurs de Xavier Eman....n

 

 

Europe : oui à l'adhésion de la Turquie... en attendant celle du Maroc, d'Israël et de la Guinée Equatoriale...

 

Les débats qui agitent actuellement la nomenclature européenne concernant la possible (probable?) adhésion de la "sublime porte" à l'Union Européenne, si vains et désordonnés soient-ils, permettent de mettre enfin sur le devant de la scène la question fondamentale de la nature exacte de l'Europe qui est en train de se bâtir et qui comptera bientôt 25 membres.

Toutes les autres considérations touchant au respect des droits de l'homme ( inusable credo...), au statut des minorités, aux critères de convergence économique... etc, bien que non négligeables, restent secondaires face à l'interrogation fondamentale dont désormais, du fait de la candidature Turque, la réponse ne peut plus être reportée:

Quelle Europe? Europe-puissance ou Europe-zone de libre-échange?

En effet, l'hypothétique entrée de la Turquie dans l'Union ruinerait immédiatement et irrémédiablement la perspective d'une Europe cohérente et homogène, véritable entité géographique, historique et politique distincte des autres blocs géopolitiques et culturels. La construction européenne se réduirait alors à l'établissement d'une sorte de simple club de "démocraties méritantes" organisant leurs petits échanges commerciaux sous l'oeil bienveillant du grand G.O américain. Ainsi privée de toute réalité géographique, l'Union resterait ouverte à d'infinis et de plus en plus exotiques élargissements, vers l'Afrique (Maghreb, Sénégal...), l'Asie mineure (Israël, Liban...) et l'Est post-soviétique.... Inutile de préciser qu'un tel monstre polymorphe ne pourrait avoir aucune vélléité d'unité politique et donc de poids concret sur les affaires du monde.

L'hégémonie américaine se verrait alors encore consolidée et on comprend donc fort bien l'empressement des Etats-Unis( et de leurs domestiques style Javier Solana, ancien chef de l'Otan et actuel responsable de la diplomatie "européenne"...) à soutenir l'inepte candidature turque. On notera également que, parallèlement, les USA cherchent à renforcer drastiquement le dispositif militaire de l'OTAN afin de priver de légitimité et d'utilité visible la création d'une véritable force armée européenne, indispensable pilier d'une réelle crédibilité internationale.

En affirmant assez courageusement (tout arrive...) que la Turquie "n'avait absolument rien d'une nation européenne", le président Giscard n'a fait qu'énoncer une évidence absolument irréfutable dont on aurait bien du mal à comprendre en quoi elle peut choquer tant de chastes oreilles de politiciens (français notamment...)  si on ne savait pas qu'une telle déclaration risque de gêner les sombres projets d'une importante partie des eurocrates qui souhaitent transformer l'Europe en un jouet purement économique remis, pieds et poings liés, aux mains des affairistes cosmopolites.

Est-il pourtant nécessaire de rappeler que c'est justement pour faire face à la menace ottomane et à ses ambitions impérialistes que se sont mises en place les premières tentatives de rapprochement européen et d'unité politico-militaire?Faut-il refaire ici le récit de la bataille de Lépante ou du siège de Vienne, sanglantes confrontations pour la défense  d'une certaine vision de la civilisation et de la culture?

Face à ce danger de détournement de la construction européenne vers un sinistre cloaque multiculturelle sans âme ni destin, il est impérieux de réaffirmer que l'Union Européenne ne peut être que l'association d'un héritage et d'une volonté. Héritage d'une culture et d'une histoire communes, volonté de construire une alliance réelle et solide affirmant avec force ses spécificités et ses ambitions. Confronté à ce défi, il convient de proclamer sans fard la nécessité d'un véritable engagement européen (et non d'un frileux et stupide repli souveraino-passéiste...) et d'une collaboration continentale renforcée au niveau du combat politique.

                                                                                  Xavier Eman

 

Retour de José Bové en prison: le chœur des pleureuses.

L'annonce du rejet par la Cour de Cassation du pourvoi interjeté par l'internationaliste anti-mondialiste (cherchez l'erreur...) Bové pour tenter d'échapper à sa condamnation à 6 mois de prison ferme a provoqué dans le microcosme médiatico-bien pensant une vague de colère et d'indignation.

A vrai dire, cette réaction n'est guère étonnante dans un pays qui a totalement perdu l'habitude de voir les délinquants contraints d'assumer les conséquences de leurs actes. Pourtant cet énième mouvement d'opposition outrée  à une décision de justice est encore plus insupportable que ses innombrables frères jumeaux car il est paroxystiquement hypocrite et hautement mensonger.

Il faut noter que les mystificateurs qui hurlent à "l'injustice" et à "l'acharnement politique" bénéficient du fait qu'en effet, dans un système juridique totalement dévasté  par un endémique et tragique laxisme, la peine prononcée contre le leader syndical  peut apparaître relativement lourde (d'ordinaire il faut quasiment violer et étriper toute une famille pour risquer d'écoper d'une telle peine... ou bien être un militant identitaire et traverser la rue en dehors des clous...).

Mais si la question de la durée de l'emprisonnement peut à la limite être sujette à débat, la validité et l'équité du jugement prononcé sont absolument incontestables. Comment en effet une société pourrait-elle justifier la mise derrière les barreaux des divers voleurs d'autoradios et de sacs à mains si dans le même temps elle laissait libres, sous le prétexte unique de leur omniprésence à la télévision ou de leur popularité auprès des bobos gauchistes en mal de causes à défendre, les histrions qui ne se bornent pas à commettre diverses atteintes à la propriété privée et autres destructions de biens mais qui les revendiquent avec la plus parfaite assurance et la plus grande morgue ?

Comme Montherlant mettait certains de ses personnages en prison "pour médiocrité", va-t-on voir aujourd'hui des délinquants remis en liberté pour cause de "branchitude"? L'un des grands arguments des défenseurs de ce sous-commandant marcos de sous-préfecture est la prétendue "noblesse" de la cause qui a motivé les déprédations commises, notamment contre un champ expérimental de maïs transgénique. Une fois encore, on est en droit de ne pas partager cette vision naïve et simpliste.

Il n'est évidemment pas question ici de défendre sans nuance les cultures d'OGM, cultures qui laissent planer de très nombreuses questions et de très grandes inquiétudes (mais également un certain nombre d'espoirs...).

Cependant on peut se demander si la meilleure réponse à ce nouveau défi scientifique est une violence aveugle et stupide qui ne fait qu'empêcher la recherche d'étudier suffisamment en profondeur  ces nouvelles techniques pour pouvoir les maîtriser et aboutir à un certain nombre de conclusions objectives et concrètes permettant de véritablement trancher, sans œillère idéologique, cet épineux débat (chose qu'il est absolument impossible de faire en l'état actuel  des connaissances).

Manipuler et instrumentaliser les peurs (largement légitimes...) et les fantasmes liés à l'imagerie communément répandue à propos des OGM pour s'opposer à la science, voilà une attitude extrêmement curieuse, d'autant plus venant d'anciens progressistes hystériques toujours prompts à dénoncer "l'obscurantisme" de leurs adversaires (notamment sur les questions morales...).

Il est également légitime d'être quelque peu étonné de voir les jeunes afficionados du Che Bovin si scrupuleux et sourcilleux sur le contenu de leurs assiettes quand on sait parallèlement ce qu'ils s'injectent dans les neurones comme substances chimiques et psychotropes diverses (sans même parler de la bouillie intellectuelle largement anti-naturelle qu'ils absorbent quotidiennement avec délectation...).

Fumer du shit coupé au cirage d'accord, mais manger du maïs transgénique, ha ça non, jamais!

En fait, il convient de rester lucide et de voir dans toute cette grotesque agitation l'ultime gesticulation d'une gauche activiste, dont toutes les vieilles lunes ont été contredites par la réalité et toutes les utopies écrasées par la réalité, pour tenter de refaire surface, continuer à polluer les esprits et espérer raccrocher son wagon puant et suintant au TGV de l'histoire.                    

Xavier Eman

 

 

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