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NORTH ATLANTIC EMPIRE Ltd.
 
 
                            Tout appel à la réflexion nous irrite et nous avons horreur des arguments qui ne nous sont pas familiers, qui ne correspondent pas à ce que nous voudrions croire. Schumpeter.

                             

« IRAK, la guerre prochaine et le courage de dire NON ».

« Union sacrée contre les déclarations de Donald Rumsfeld. ».

 La première phrase est reprise de la newslettre de nos amis de Granika, qui nous pardonneront de les citer pour une fois en mauvaise part. La seconde a été prononcée ce matin sur la plus islamophile des radios d’état : France-Infos.
Quel courage y-a-t-il donc a se retrouver dans le camp de 100 % des votants aux dernières élections présidentielles, Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac n’ayant décidément en commun que leur opposition à la guerre en Irak ? Quel courage y aurait-il à se retrouver dans le camp presque unanime de ceux qui, de l’Eglise catholique à l’extrême gauche anticléricale, appellent à s’opposer à cette guerre ? J’avoue ne pas du tout le comprendre.

Les déclarations de Donald Rumsfeld sur « l’ancienne Europe » sont éclairantes. Revendiquant pour les Etats-Unis l’héritage de l’Occident que nos gouvernants délaissent, il prend une position qui peut ne pas plaire, mais qui a le mérite de la cohérence : effectivement, dans le monde tel que nous le voyons aujourd’hui, les Etats-Unis sont les principaux héritiers des valeurs occidentales : capitalisme, individualisme, défense de ses propres intérêts, indépendance de désision, puissance technique et technologique, un certain messianisme même… autant de choses qui forment l’Occident, qui en sont les traits propres, qui ont fait sa civilisation – avec ses imperfections certes, mais aussi avec ses réussites. De la Grèce antique à l’Italie renaissante, du rêve bourbonnien de la monarchie gallique universelle jusqu’à la constitution américaine ces valeurs se sont développées au-delà des différences et des remises en cause partielles, comme celle propres de l’Occident issu d’Athènes, de Jérusalem et de Rome.
Il faut de plus souligner que l’on a entendu souvent dire par Clinton ou Gore – tous deux très favorables à l’islam durant leurs mandats – que les Etats-Unis n’avaient rien à voir avec l’Europe.
Que voit-on pendant ce temps de notre côté de l’Atlantique ? Des pays où l’islam progresse sans cesse numériquement, où un ministre français n’a pas hésité à proposer récemment de modifier au profit de l’islam et de lui seul la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat, où les populations nombreuses issues des pays d’islam à la faveur d’une immigration incontrôlée sont flattées par des politiciens professionnels en mal d’électeurs. Bref : une classe politique qui abandonne les valeurs occidentales auxquelles celles de l’islam sont explicitement et diamétralement opposées. Choisir les unes, c’est rejeter les autres et inversement, sans que l’on voie de place pour un moyen terme. Que quelques-uns fassent semblant de croire à un « islam à la française » ne doit pas tromper et doit être pris pour ce que c’est : une collaboration avec l’immigration de peuplement qui met notre pays en danger.

La question est alors la suivante : voyant la manière dont notre nomenklatura politico-médiatique favorise l’implantation de l’islam en France et en Europe, leur position hostile à la guerre en Irak est-elle une coïncidence, ou fait-elle partie du même mouvement de complaisance pro-islamique ?
On nous dira :
mais l’Irak est un pays laïc. Comme on a tenté de nous faire croire que les Palestiniens, ceux du Hamas, du Hezbollah, les disciples de Cheick Yassine étaient eux aussi « laïcs ».
Voyons donc sur le serveur officiel du gouvernement irakien le dernier discours de Saddam Hussein, chef d’un parti laïc, aux forces armées laïques de ce pays laïc :
http://www.uruklink.net/iraq/e2003/e6jan2003.htm ou ici au format rtf. Ce discours commence par une invocation « à Allah le miséricordieux, le compassionné », s’achève sur les exclamations : « Allah est le plus grand, Allah est le plus grand, et les misérables envahisseurs seront repoussés ». Mais, dira-t-on peut-être, ce ne sont là que deux bornes conventionnelles entre lesquelles se développe un discours qui n’a rien de religieux.

        Nous avons déjà eu l’occasion de dire que notre vue de notre histoire en Irak, qui est aussi la vue de notre histoire en tant que nation, c’est que notre histoire est un équivalent de la foi. Cela parce que l’histoire, pour notre nation et notre peuple, n’est pas un registre d’actions et d’événements. C’est plutôt un mémorial des sacrifices sanglants consentis par notre nation pour préserver ses qualités et son rôle, et consentis par notre peuple pour rester ce qu’il est. Ce qui élève notre histoire et l’élève au niveau de la foi c’est le fait que le sang versé dans les plus cruciales situations par notre nation pour affirmer ses traits, et sa mission d’augmenter son éternelle contribution à l’humanité, a été le sang des mujahidins qui ont aimé Allah et n’ont donc pas hésité à mener à bonne fin la mission qui leur avait été confiée par Allah, le Tout-puissant, avec l’honneur qu’ils avaient de porter l’Appel du Message des Cieux à l’humanité toute entière, après l’avoir disséminé dans toute leur grande nation.

Tout est à l’avenant. Confusion entre le destin de la nation arabe et sa foi, appel aux moujahidins, rappel aux forces armées qu’elles doivent porter le message de la foi musulmane à l’humanité entière… que ceux qui nous servent encore la blague de l’Irak laïc apprennent à lire, je ne vois pas bien quoi leur conseiller d’autre…
L’Irak n’est donc pas un pays laïc. A moins que les mots n’aient plus de sens et que l’on dise
laïc un pays où le chef de l’Etat pour galvaniser ses troupes fait appel à une rhétorique presque entièrement religieuse et islamique. La guerre en Irak est donc bien la guerre contre un pays musulman, qui le revendique, qui se veut d'autant plus le champion de l’islam que le panarabisme du parti Baas une fois dévié de l’intention orignelle que lui donna Michel Aflaq se trouve en synergie avec la notion d’oumma et de communauté des croyants qui dépasse les frontières étatiques.

Parvenu à ce stade, j’entend bien les pleureuses qui, entre deux évocations des petis enfants irakiens morts dans les hopitaux dépourvus de seringues stériles vont me dire tout fiérotement que les Etats-Unis se moquent comme d’une guigne de l’islam et qu’ils ne cherchent qu’à s’approprier le pétrole irakien. Pas un de ces brillants esprits cependant ne sait nous dire pourquoi les Etats-Unis feraient cela, et c’est ce point qu’il nous faut à présent examiner. Car s’approprier le pétrole n’est pas un but en soi. Le seul intérêt des Etats-Unis à propos du pétrole, à savoir qu’il coule et ne s’arrête pas de couler, est justement le même que celui des musulmans assis sur leurs gisements : voit-on sérieusement un seul des pays qui ne vivent que du pétrole couper le robinet qui déverse chez eux tant de dollars ? Penser comme on l’entend dire que les Etats-Unis veulent se garantir d’une coupure d’approvisionnement en mettant sous leur coupe directe les gisements irakiens est donc simpliste, sinon absurde.
En revanche, peser de manière déterminante et directe sur le marché permettrait aux Etats-Unis d’y faire baisser notablement le prix du baril. D’autant que le pétrole irakien est cet
arabian light plus facile et donc moins cher à raffiner que bien d’autres pétroles.
On voit nos pleureuses esquisser un sourire : ce serait donc dans le but de faire une économie sordide que les Etats-Unis déclencheraient la guerre ! Outre que déclencher une guerre pour procurer à son pays des avantages commerciaux substantiels ne me paraît pas forcément condamnable, il me semble encore que cela ne rend pas compte des objectifs des Etats-Unis. Car le premier effet d’une telle baisse du prix du baril ne serait pas tant de procurer aux Etat-Unis une facilité d’achat à bas prix dans un domaine où le dollar leur est déjà un atout considérable, mais bien de couper les subsides à l’Arabie séoudite, à son cortègre de petites monarchies du Golfe, à la Libye et à quelques autres pays du même genre. Le trésor de guerre de l’islam, cette rente mirobolante que représente le pétrole depuis le premier choc pétrolier, serait alors sinon tarie du moins sérieusement amputée. Et les capacités de ces pays à financer l’expansion de l’islam aussi : finies en Espagne les thèses d’histoire sponsorisées pour tresser les louanges de l’Andalousie arabe, finis les financements de l’
Institut du Saint Coran pour construire des mosquées un peu partout, finies les largesses de la Libye pour favoriser d’armes et de distributions humanitaires sélectives l’islam sub-saharien ou philippin. Fini aussi, ou du moins considérablement diminué, le financement du terrorisme musulman et celui des hommes politiques occidentaux chargés contre pots-de-vin d’endormir les peuples en leur faisant croire qu’il n’y a pas de problèmes plus urgents que la sécurité routière, la prévention du verglas en hiver ou le sauvetage du camembert à la louche.

C’est donc bien, et les principaux protagonistes ne s’y trompent pas, une croisade à laquelle nous assistons. Ou, si l’on veut, une guerre médique. A ceci près que le mouvement de l’occident qui a entrepris de s’étendre sous son avatar américain à la terre entière, conformément à ce qu’il est et à ce qui le pousse depuis sa naissance, donne à cette croisade une dimension inédite.

Que quelques pays, sociétés, ou individus y trouvent une occasion de profit ou de puissance ne doit pas tromper : la guerre ne s’est jamais faite sans que personne n’y trouve son compte. Imagine-t-on que la thalassocratie athénienne se faisait pour rien, que l’Empire étendu sur tout le pourtour de la méditerranée l’était au profit de personne ou que la conquête féconde de l’Amérique a eu lieu pour la seule beauté de la chose ? On peut même voir dans cette motiviation par le profit l’un des ressorts originaux les plus puissants de l’occident et de sa manière de se comporter, qui explique sa puissance inégalée. Le tout est de savoir s’il faut reconnaître dans ces mouvements un destin commun au delà des différences ou des concurrences accidentelles, quelque chose qui nous a fait ce que nous sommes et qui chemine dans l’histoire. Prétendre que non, c’est sombrer dans un relativisme culturel et civilisationnel qui est justement le mal de l’Europe actuelle, pour laquelle un Fragonard et trois poils torsadés du cul d’un chameau sont également de l’art.

T.G. 24 janvier 2003.

 

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