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« IRAK, la guerre prochaine et le courage de dire NON ». « Union sacrée contre les déclarations de Donald Rumsfeld. ». La première phrase est reprise de
la newslettre de nos amis de Granika, qui nous pardonneront de les citer
pour une fois en mauvaise part. La seconde a été prononcée ce matin sur la plus
islamophile des radios d’état : France-Infos. Les déclarations de Donald
Rumsfeld sur « l’ancienne Europe » sont éclairantes. Revendiquant
pour les Etats-Unis l’héritage de l’Occident que nos gouvernants délaissent, il
prend une position qui peut ne pas plaire, mais qui a le mérite de la
cohérence : effectivement, dans le monde tel que nous le voyons
aujourd’hui, les Etats-Unis sont les principaux héritiers des valeurs
occidentales : capitalisme, individualisme, défense de ses propres intérêts,
indépendance de désision, puissance technique et technologique, un certain
messianisme même… autant de choses qui forment l’Occident, qui en sont les
traits propres, qui ont fait sa civilisation – avec ses imperfections certes,
mais aussi avec ses réussites. De la Grèce antique à l’Italie renaissante, du
rêve bourbonnien de la monarchie gallique universelle jusqu’à la constitution
américaine ces valeurs se sont développées au-delà des différences et des
remises en cause partielles, comme celle propres de l’Occident issu d’Athènes,
de Jérusalem et de Rome. La question est alors la
suivante : voyant la manière dont notre nomenklatura
politico-médiatique favorise l’implantation de l’islam en France et en Europe,
leur position hostile à la guerre en Irak est-elle une coïncidence, ou
fait-elle partie du même mouvement de complaisance pro-islamique ? Nous avons déjà eu l’occasion de dire que notre vue de notre histoire en Irak, qui est aussi la vue de notre histoire en tant que nation, c’est que notre histoire est un équivalent de la foi. Cela parce que l’histoire, pour notre nation et notre peuple, n’est pas un registre d’actions et d’événements. C’est plutôt un mémorial des sacrifices sanglants consentis par notre nation pour préserver ses qualités et son rôle, et consentis par notre peuple pour rester ce qu’il est. Ce qui élève notre histoire et l’élève au niveau de la foi c’est le fait que le sang versé dans les plus cruciales situations par notre nation pour affirmer ses traits, et sa mission d’augmenter son éternelle contribution à l’humanité, a été le sang des mujahidins qui ont aimé Allah et n’ont donc pas hésité à mener à bonne fin la mission qui leur avait été confiée par Allah, le Tout-puissant, avec l’honneur qu’ils avaient de porter l’Appel du Message des Cieux à l’humanité toute entière, après l’avoir disséminé dans toute leur grande nation. Tout est à l’avenant. Confusion
entre le destin de la nation arabe et sa foi, appel aux moujahidins, rappel aux
forces armées qu’elles doivent porter le message de la foi musulmane à
l’humanité entière… que ceux qui nous servent encore la blague de l’Irak laïc
apprennent à lire, je ne vois pas bien quoi leur conseiller d’autre… Parvenu à ce stade,
j’entend bien les pleureuses qui, entre deux évocations des petis enfants
irakiens morts dans les hopitaux dépourvus de seringues stériles vont me dire
tout fiérotement que les Etats-Unis se moquent comme d’une guigne de l’islam et
qu’ils ne cherchent qu’à s’approprier le pétrole irakien. Pas un de ces
brillants esprits cependant ne sait nous dire pourquoi les Etats-Unis feraient
cela, et c’est ce point qu’il nous faut à présent examiner. Car s’approprier le pétrole n’est pas un but en soi. Le
seul intérêt des Etats-Unis à propos du pétrole, à savoir qu’il coule et ne s’arrête
pas de couler, est justement le même que celui des musulmans assis sur leurs
gisements : voit-on sérieusement un seul des pays qui ne vivent que du
pétrole couper le robinet qui déverse chez eux tant de dollars ? Penser comme on l’entend dire que les Etats-Unis veulent
se garantir d’une coupure d’approvisionnement en mettant sous leur coupe
directe les gisements irakiens est donc simpliste, sinon absurde. C’est donc bien, et les principaux protagonistes ne s’y trompent pas, une croisade à laquelle nous assistons. Ou, si l’on veut, une guerre médique. A ceci près que le mouvement de l’occident qui a entrepris de s’étendre sous son avatar américain à la terre entière, conformément à ce qu’il est et à ce qui le pousse depuis sa naissance, donne à cette croisade une dimension inédite. Que quelques pays, sociétés, ou individus y trouvent une occasion de profit ou de puissance ne doit pas tromper : la guerre ne s’est jamais faite sans que personne n’y trouve son compte. Imagine-t-on que la thalassocratie athénienne se faisait pour rien, que l’Empire étendu sur tout le pourtour de la méditerranée l’était au profit de personne ou que la conquête féconde de l’Amérique a eu lieu pour la seule beauté de la chose ? On peut même voir dans cette motiviation par le profit l’un des ressorts originaux les plus puissants de l’occident et de sa manière de se comporter, qui explique sa puissance inégalée. Le tout est de savoir s’il faut reconnaître dans ces mouvements un destin commun au delà des différences ou des concurrences accidentelles, quelque chose qui nous a fait ce que nous sommes et qui chemine dans l’histoire. Prétendre que non, c’est sombrer dans un relativisme culturel et civilisationnel qui est justement le mal de l’Europe actuelle, pour laquelle un Fragonard et trois poils torsadés du cul d’un chameau sont également de l’art. T.G. 24 janvier 2003. |
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