La belle et le hussard

 

Il était une fois...

C'était le 20 janvier 1924. Il faisait froid ce jour-là, la veille la neige était tombée toute la journée et ce soir Belle marchait avec peine, le soir tombait doucement, mais le chemin était encore long avant d'être en sécurité dans sa maison. Elle savait que la nuit n'apportait rien de doux à une femme seule, elle essaya de ne pas y penser et accéléra son pas, quand soudain... le bruit du galop d'un cheval la fit frissonner, elle se retourna et dans la pénombre elle vit la silhouette d'un homme entièrement vêtu de noir, son manteau légèrement entr'ouvert laissait apparaître une rose rouge!
. - Femme j'ai faim, j’ai froid!
Il n'attendit pas de réponse, fit monter la jeune femme devant lui et mit son cheval au galop. En serrant Belle contre lui, il sentait son corps souple et frêle et son parfum délicat... il avait faim, il avait froid.
Arrivés devant la maison, Belle laisse l'homme mettre son cheval à l'abri et s'en va préparer le repas, elle sait qu'un hussard qui a faim, n'est pas tendre avec une dame.
Elle l'entend arriver et se retourne pour voir son visage... Elle reste figée... c'est un jeune homme, un jeune homme qui a tout juste 20 ans ou alors, pas beaucoup plus. Il va s'asseoir sans parler et se met à manger. Belle l'observe, il n'a pas les manières d'un hussard, ce n'est pas un hussard! C'est un homme qui erre dans les campagnes à la recherche de quelque chose. Belle ne le questionnera pas.
Elle s’en va préparer la couche de son hôte et monte dans sa chambre, il est tard et le sommeil commence à se faire sentir… Mais elle se tourne et se retourne dans son lit, elle se pose beaucoup de questions... puis elle descend tout doucement le voir, juste le regarder dormir...
Elle s’agenouille près de lui, il ouvre les yeux et délicatement lui caresse la joue. Belle est conquise, elle se penche vers lui, effleure ses lèvres d’un baiser comme pour lui demander la permission de l’aimer.
Elle lui offre sa première nuit de tendresse et d’amour , il lui offre son innocence et sa candeur. Son corps de femme fait de lui un amant qui va gentiment se graver dans la mémoire de Belle.
Quand le jour se lèvera, elle le regardera s’en aller. Il lui fera un signe de la main, une larme roulera sur la joue de Belle, mais elle sait qu’il reviendra.

Un jour il aura faim, un jour il aura froid.


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