octobre 2001Allô les Haltes

Journal de l’Association des haltes-garderies communautaires du Québec

 


Des actions plus politique

Sandrine Tarjon et Guylaine Sirard

 

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’est lors de l’assemblée du 26 septembre dernier que les membres de l’association ont adopté leur plan d’action pour cet automne. Cette assemblée marque le début d’une véritable mobilisation pour que les haltes-garderies communautaires obtiennent ce qui leur revient : une reconnaissance et un financement de la part du Ministère de la Famille et de l’Enfance (MFE).

 

Pour se faire entendre et comprendre, les membres ont donc décidé d’entreprendre des actions plus politique. N’oublions pas que nous nous en allons vers une élection au Québec. Aussi nous avons entrepris de travailler avec l’opposition gouvernementale, le Parti libéral du Québec à partir de la rentrée parlementaire, le 16 octobre prochain. En effet des familles, et des organismes opérant des haltes-garderies communautaires alerteront leur député local afin qu’ils-elles interrogent la ministre de la Famille et de l’Enfance, Madame Goupil, sur ses intentions face à nous. L’AHGCQ, les parents, les organismes accompagnés de Russel Copeman, député de NDG et représentant de l’opposition en matière de Famille complèteront cette journée par une ou des conférences de presse nationales et régionales. À cette occasion nous ferons valoir nos principales revendications :

-Que le MFE accorde un permis de halte-garderie communautaire.

-Que tous les organismes communautaires autonomes opérant des volets haltes-garderies, peu importe leur secteur d’activités, soient admissibles.

-Que les haltes-garderies puissent faire du temps partiel régulier et que les périodes de garde n’excèdent pas 24 heures par semaine. Au niveau du financement nous demandons au MFE l’équivalent de 8500$ par place, ce qui représente environ 1% de son budget annuel si l’on prend en compte toutes les places existantes à travers le Québec. Lorsque l’on sait que l’année dernière, le ministère a retourné 10 millions au Conseil du Trésor alors que la majorité des haltes-garderies font des pieds et des mains pour continuer à assurer leur service, nos demandes nous paraissent tout à fait légitimes.

Le point culminant de cette campagne, c’est la fermeture de l’ensemble des organismes opérant  des haltes-garderies le 20 novembre au matin et ce pour aller manifester devant le ministère de la Famille et de l’Enfance. Cette manifestation devrait être à l’image des organismes et des familles qui les fréquentent (des collages, leurs pancartes)et des revendications plus pointues … Nous en reparlerons dans le prochain numéro du Bulletin… Mais on doit commencer à se préparer… Mais l’ensemble des amis des haltes sont invités pour cette occasion et pour plus d’information vous n’avez qu’à communiquer avec l’association.

Un autre exercice demandé aux organismes opérant des haltes-garderies c’est de nous tracer leur portrait en deux temps : 1- décrire avec démonstrations à l’appui à quel point leur halte-garderie correspond aux besoins des familles (par exemples, une liste d’attente, refus d’augmentation d’heures malgré une demande constante, etc.) 2- nous dire pourquoi votre halte est en danger (à plus ou moins court terme) si le MFE ne finance pas (par exemples, trop bas salaire pour le personnel éducateur alors qu’il y a pénurie, dépendant des différents projets d’employabilité, etc.)… Envoyer le tout à l’association. ¥

 

Le Répertoire Nouveau est arrivé

Lise Henry, présidente de l’AHGCQ

 

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otre première publication (l’an dernier) du Répertoire des haltes-garderies du Québec a eu un effet « boomerang » car plus d’une quarantaine de nouvelles haltes-garderies se sont fait connaître de nous ou nous ont été référées. Ce Répertoire avec ses 140 haltes-garderies, représente plus de 2100 places (la moyenne de place étant de 15 enfants) existantes dans 13 régions du Québec, places permettant la garde à temps partiel ou occasionnel de plus de 6000 enfants.

Malgré la fierté que nous ressentons pour avoir produit un tel outil de référence, nous déplorons le fait que pour la deuxième année consécutive, le Ministère de la Famille et de l’Enfance n’en soit pas l’instigateur. En effet malgré toute notre meilleure volonté, nous n’avons pas les moyens financiers du gouvernement et celui-ci aurait dû depuis longtemps faire ce travail de recherche.

Mises sur pied pour répondre de façon complémentaire aux activités communautaires, les haltes-garderies sont davantage qu’un service de garde. La compilation du répertoire nous a permis de constater entre autres que :

 

·        58% des haltes-garderies offrent un programme de stimulation précoce

·        36 % offrent des ateliers de lecture pour les enfants 

·        74% donnent des ateliers parents/enfants 

·        65 % des organismes donnent des formations diverses pour les parents

·        78% organisent des cafés rencontres 

 

Pour nous, le défi de la reconnaissance et du financement des haltes-garderies communautaires passe par une affirmation collective de ce que nous sommes et par la défense des droits des parents à des services de garde et de soutien qui leur ressemblent. Il faut s’activer à faire reconnaître notre spécificité, notre savoir-faire et ce n’est que par la mobilisation de toutes nos ressources, parents, personnel éducateur et collaborateurs que nous pourrons atteindre notre but ¥

 

 

Le comité vie associative

Guylaine Sirard, Coordonnatrice

 

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 e comité, présidé par France Lemay du CRÉCA et qui est désormais membre du CA de l’association, s’est réuni au début septembre. Il s’est donné pour objectifs globalement de « Favoriser une vision commune du service de halte en créant des bases d’unité à l’AHGCQ » ce qui devrait entraîner des effets positifs sur l’intervention du personnel éducateur, sur un certain standard de qualité dans les haltes… Son autre grand objectif est de « Faire grandir le sentiment d’appartenance à l’AHGCQ » ce qui devrait favoriser l’implication et la solidarité des membres.

 

Jusqu’à présent, le comité travaille sur une proposition de base d’unité ainsi que sur le processus pour son adoption et sur le programme éducatif « Jouer c’est magique » afin de mieux l’adapter à la réalité des haltes (clientèle multi-âge, fréquentation irrégulière des enfants, etc.)… L’ensemble du plan de travail du comité n’a pas encore été entièrement tracé car il devrait continuer de fonctionner jusqu’à la prochaine assemblée générale en juin 2002. La prochaine réunion du comité est le 9 octobre à 13h15 dans les locaux de l’association. Les membres intéressés à se joindre au comité n’ont qu’à communiquer avec l’association¥

 

 

 

Une année de répit pour les haltes-garderies de l’arrondissement Centre norD de MTL.

Annie Aubertin, vice-présidente de l’AHGCQ

 

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l y a près d'un an, 11 organismes communautaires de l'arrondissement Centre-Nord (Villeray Parc-Extention, Saint-Michel ) mettaient en oeuvre un projet de consolidation des haltes-garderies de leurs organismes via une demande au fond d'économie sociale, au Budget d'initiative locale et au fond de lutte contre la pauvreté.

 

Il était prévue, dans le cadre de cette demande collective de créer 20 postes de travail à temps plein répartis dans 10 organismes communautaires de l'arrondissement Centre-Nord qui opèrent déjà une halte-garderie ou qui souhaiterait réactiver leur halte pour répondre à leur mission de soutien à la famille. Les 20 postes représentent 15 emplois comme éducatrice auprès des enfants et de 5 autres emplois comme commis à l'administration. La Jouthèque de Villeray sera  fiduciaire et superviseur du projet.

 

Les deux premières demandes  de subvention ont été acceptées tel que demandé sous la condition de l'acceptation du Fond de lutte, lequel a accepté le projet avec la nuance  qu'il finance 13 postes au lieu de 20. Les raisons évoquées sont qu'ils ont reçu la consigne du MFE de ne en pas créer de nouvelles haltes ou de ne pas réactiver d'anciennes.

 

Nous avons donc obtenu 60 000$ au fond d'économie social pour le "démarrage d'entreprise". Nos haltes pourront s'équiper adéquatement et se faire payer une partie de leurs dépenses courantes. Ensuite le BIL nous octroie 60 000$ pour former 50 personnes susceptibles par la suite de travailler dans nos haltes mais aussi pour d'autres services de garde comme personnel dit "non formé" et finalement, le Fond de lutte contre la pauvreté alloue 309 115$ pour les salaires de 13 personnes desservant 7 haltes-garderies déjà en opération.

 

L'ensemble du projet se réparti de la façon suivante : 2 mois de formation pour 40 personnes, 1an de salaire payé à 100% pour 13 personnes ( 10 à 11 $/hrs) et une autre année payée à 50%. C'est là que le drame va reprendre : les familles vont encore une fois voir leur service de halte-garderie fermer en partie ou totalement. À moins que le MFE se décide enfin à répondre aux demandes variées des parents et à accorder un financement aux haltes-garderies du milieu communautaire ¥