allô les parents
Bulletin de l’Association des
Haltes-Garderies communautaires du Québec octobre 2001
La stimulation précoce
Marie Claude
Langlais, éducatrice spécialisée
Halte-répit Hochelaga-Maisonneuve
L |
a stimulation précoce, une vision systémique. La stimulation précoce est maintenant reconnue comme une
façon de prévenir tôt les difficultés
d’apprentissage et d’adaptation et de permettre l’établissement d’une relation
satisfaisante entre le parent et l’enfant. Au départ intervenir en bas âge
sous-entendait travailler avec l’enfant sans tenir compte du système gravitant
autour de lui. Cette conception du développement s’est modifiées heureusement
vers une vision systématique. Les programmes de stimulation sont maintenant enrichis
par des actions entreprises auprès du parent et sont, sans doute, porteur de
résultats plus probants.
Les programmes de
stimulation précoce en impliquant les parents doivent garder en tête que cette
implication doit redonner le pouvoir à ceux-ci en reconnaissant leurs
potentiels et leur première place auprès de l’enfant.
Il s’agit maintenant
d’une approche global qui tient compte de L’interaction de l’enfant avec son
environnement affectif et culturel. On ne peut travailler avec un enfant la
diminution des comportement agressifs
si dans son milieu ses manifestations sont significatives d’une saine
identification aux rôles masculins. Un exemple extrême, mais réaliste quant à
la façon d’atteindre les objectifs d’un programmes de stimulation précoce.
L’approche auprès de l’enfant.
L’action auprès de la
petite enfance s’actualise différemment selon les milieux et les valeurs
privilégies. La stimulation précoce ne veut cependant pas dire
« scolariser » les tout-petits dès leur jeune âge. Il s’agit plutôt
de tenir compte de leurs intérêts, de s’adapter, de faire preuve de souplesse
et d’ouverture aux besoins de l’enfant.
C’est à travers les
intérêts manifestés qu’il est possible alors de rendre l’enfant actif dans son
propre développement. L’éducatrice à donc pour rôle de favoriser des occasions
de vivres des expériences significatives, plaisantes et positives. Le programme
« jouer c’est magique », basé sur l’apprentissage actif, constitue un
magnifique programme d’intervention précoce qui à l’origine, a été conçue pour
une halte, et s’actualise très bien à notre quotidien. Il permet à l’éducatrice
d’être à l’écoute de l’enfant, à l’écoute de son non-verbal, de ses
comportements, de ses idées, de ses rêves, de sa créativité, de sa façon de
jouer et d’imiter. Voilà la magnifique magie de la stimulation précoce ! ¥
Éveil la lecture et à l’écriture à la halte-garderie
France
Lemay, coordonnatrice
halte-garderie Les petits géants/CRÉCA
L |
a halte-garderie où je
travaille est située au CRÉCA (Centre des Ressources Éducatives et
Communautaires pour Adultes). Les
enfants qui fréquentent la halte-garderie
sont principalement ceux dont les parents suivent des cours
(alphabétisation-francisation) ou des
formations de retour à la vie active (retour au marché du travail). C’est donc dire que la plupart des enfants
que nous recevons ont des parents ayant
une faible scolarité. Saviez-vous que
selon l’UNESCO une personne analphabète est quelqu’un qui n’a pas complété
l’équivalence du niveau Secondaire II ?
Le fait de recevoir
des enfants ayant des parents analphabètes (certains préfèrent l’expression
faibles-lecteurs) nous a sensibilisé sur l’importance de mettre un accent à l’éveil
à la lecture et à l’écriture dans notre halte-garderie. Apprendre à lire et à écrire commence bien
avant l’école. Tout comme
l’apprentissage de la marche il y a des étapes préalables à franchir.
Lorsque nous faisons
des activités de dessins, de bricolages ou de motricités fines, nous
favorisons l’émergence de l’écrit chez l’enfant. Le gribouillis est une des
étapes de l’apprentissage de l’écriture. Les enfants ayant des parents
faibles-lecteurs ont parfois peu accès à l’écrit et aux livres alors le coin
livres dans nos haltes-garderies à une grande importance. La lecture
d’histoires joue un rôle très important dans le développement de la lecture et
de l’écriture chez l’enfant. En plus de
peut-être lui donner le goût de lire lui-même des histoires il peut faire le
lien que ce qui est écrit peut être dit.
De plus si on fait des interventions
avant, pendant et après l’histoire l’enfant peut faire des prédictions
sur l’histoire. La lecture d’histoires
développe , chez les enfants, leur vocabulaire et les aide à améliorer la
structure de leurs phrases. Avec les
enfants de 4 ans (5 ans) nous pouvons leur demander de trouver les mots qui
commencent par « ma » (ou une autre syllabe) dans l’histoire que nous
leur lisons, ils explorent ainsi, l’aspect sonore de la langue.
Lorsque les enfants nous voient écrire que se soit leur nom
au bas de leur dessin ou autre chose, ça favorise l’émergence de
l’écriture. Lorsque nous mettons sur
les bacs de jouets l’image et le mot décrivant son contenu, quand nous écrivons
sous les images le mot qui les représente, nous enrichissons l’univers de
l’écrit chez l’enfant. Nous pouvons
aussi, à l’occasion, écrire sous le dessin de l’enfant ce qu’il dit avoir
dessiné. Il y a bien de petits gestes
que nous pouvons poser pour favoriser l’émergence de la lecture et de
l’écriture chez l’enfant mais il ne
faut surtout pas oublier que les parents ont un rôle important à jouer dans
l’émergence de la lecture et l’écriture chez leur enfant même s’ils sont
analphabètes. C’est pourquoi nous
voulons sensibiliser les parents dont les enfants fréquentent la halte-garderie
à ce volet du développement de leur enfant et nous aimerions aussi offrir, au CRÉCA, des ateliers d’éveil à la
lecture et à l’écriture aux parents ayant des enfants d’âge préscolaire ¥