la phyllie (suite)

  • FAMILLE : Phasmatidae
  • ORIGINE : Région Orientale d’Australie, Nouvelle-Zélande...
  • INCUBATION : Les œufs ont une taille de 5 à 5,5 mm. De forme arrondi, ils font penser à des œufs de poule. Leurs couleurs varient énormément : du blanc au brun sombre en passant par du marron. Substrat : terreau ou papier sopalin ou mousse synthétique... 60-70 % d’hygrométrie et 20-22° C. 5-12 mois d’incubation....
  • INSTALLATION : Hauteur minimum (conseillée) du terrarium : 2,5 fois la taille de la femelle adulte. Substrat : terreau ou papier sopalin... 50-60 % d’hygrométrie lors des premiers stades et 60-70 % lorsque les animaux sont adultes. 22-24° C. Désinfecter le terrarium à l’eau de javel de temps en temps (et bien rincer à l’eau claire)...
  • NOURRITURE : Ronces, framboisier, eucalyptus, aubépines, hêtre, chêne, goyavier, rosier cultivé, églantier... Ce sont des Insectes plutôt polyphages. Bien rincer les plantes à l’eau claire. Couper la tige en biseau pour faire monter la sève, couper les feuilles jeunes...
  • CROISSANCE : Le jeune de 11 à 14 mm est fragile. Vous aurez souvent de la perte au stade 1. Lorsqu’il naît, il est très actif. Il possède une robe brun, presque noire, avec une partie blanche-grise sur le thorax et une tête de couleur orangée. Au bout de 1 à 2 semaine, il prend une couleur beige plus ou moins foncée, comme l’adulte. Il a souvent une patte encore accrochée à l’œuf : un peu d’humidité le libérera. Croissance : 5-8 mois. Nombre de mues : 5 à 7. La femelle : 95-160 mm et le mâle : 75-130 mm...
  • PARTICULARITÉS : Parthénogenèse possible ainsi que l’autotomie et la régénération des membres. Diapause possible dans l’œuf. Peut griffer avec les pattes arrières (notamment la femelle adulte). Le mâle est capable de voler. Le jeune s’échappe facilement car ils se meut très rapidement. Espèce assez facile à élever...
  • PRÉCAUTIONS : D'une étude a l'autre, les chiffres varient énormément (humidité, hygrométrie, taille des Insectes...). Par conséquent, il convient d’adopter une attitude circonspecte en égard aux chiffres donnés. En effet, l’immuabilité en entomologie n’est pas une règle. Le jeune est fragile, évitez de le manipuler. Attention à la moisissure et aux insecticides. Nourriture en suffisance tous les jours. Aime boire, mais ne supporte pas les pulvérisations directes...
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Voici un Extrait de  La Biologie des Orthoptères (1938) Lucien Chopard Paul Lechevalier éditeur.

La croissance des phasmes semble se faire par saut brusques divisés en un certain nombre de périodes ou stades, que sépare un détachement de la cuticule appelé mue ou exuviation (Pantel). Dès le début de la période succédant a une mue, les dimensions augmentent brusquement ; la croissance était réalisée antérieurement, mais demeurait latente jusqu'à la chute de la cuticule. A la suppression de l'obstacle formé par la vieille enveloppe tégumentaire devenue trop peu extensible, les cellules épithéliales, jusque là comprimées et disposées en couches plissée, s'étalent en une couche mince et étendue (Pantel). Si l'insecte ne grandit guère dans l'intervalle de deux mues, son poids change dans des proportions importantes et on compte en général, que la mue se produit quand la larve a doublé de poids quelque soit son age. D' après Pantel et De Sinéty, le clivage qui isole la cuticule à exuvier , semble être le résultat d'une sécrétion due exclusivement aux cellules hypodermiques. Cette sécrétion est produite par des glandes de Vernon, composées de une à 3 cellules, et répandues sur toute la surface du corps; peu avant la mue, ces cellules sécrètent un liquide qui se répand entre la cuticule et l'épiderme.

Quelque jour avant de muer, l'insecte, dont les segment sont distendus, cesse de manger , et s'accroche a un support . Entre en jeu la déglutition de l'air d'après KuncKel d' Herculais qui insiste sur l'importance de l'absorption de l'air entraînant le gonflement du jabot pour diminuer la capacité de la cavité générale et pousser le sang dans les régions membraneuses , surtout dans l'ampoule cervicale. D'ailleurs, il semble que l'introduction de l'air ne cesse pas immédiatement après l'éclatement de la cuticule; elle s'exagère même temporairement de sorte que le nouveau squelette prend sa consistance sous son maximum de superficie . De fait, Pantel constate qu'un Carausius mesurant , aussitôt après la mue, 66 millimètres, perd 3 mm après durcissement des téguments.

La mue a été décrite chez un certain nombre d'espèces d'orthoptères par Fabre, Bérenguier, Bugnion, Kunckel d'Herculais, etc.; elle ne diffère peu , dans les grandes lignes, suivant les groupes. La rupture de la cuticule, obtenue par le gonflement du corps de la larve, se produit sur la ligne médiane du pronotum; la région antérieure de celui-ci fait hernie par l'ouverture et commence à se dégager; la tête fortement penchée en avant , se présente ensuite par la nuque et, par des mouvement alternatifs de flexion et d'extension, se dégage peu à peu , la partie supérieure d'abord puis les pièces buccales. Les antennes restent les dernières engagées et, surtout chez les espèces ou elles sont longues et minces, sont délicates à sortir de leur fourreau….. ….Chez les espèces qui mue la tête en bas , l'insecte doit effectuer à ce moment un rétablissement et éviter une chute qui lui serait fatale.

Aussitôt après la mue, les Orthoptère restent assez longtemps immobiles pendant que leurs téguments acquièrent leur rigidité définitive, car ils sont à ce moment mous et incolores . La pigmentation qui se produit n'est pas uniquement imputable à l'action de la lumière; Michelson(1922) ….. Il doit s'agir avant tout d'un processus d'oxydation; d'après Mme Phisalix; elle serait due à l'action d'une thyrosinase sur la thyrosine. …..

De plus en plus , les auteurs ont tendance à admettre la présence dans le sang des larves d'une hormone inhibitrice qui retarde la métamorphose et permet la croissance en taille ( Bodenstein 1933, Koller 1929 , Wigglesworth ). Cette hormone disparaîtrait au dernier stade et la dernière mue aurait ainsi une signification différente des précédentes, se rapprochant dans une certaine mesure des véritables métamorphoses des insectes holométaboliques. ….

Il semble que le nombre de mues soit , en général, plus grand chez les grosses espèces que chez les petites …. 5 (mâle) ou 6 (femelle) chez Carausius morosus….. 7 ou 8 chez les grands phasmes genre Eurycnema et Cyphocrania…..6 ou 7 chez les phyllies …….

La différence de taille semble bien être la cause principale de ces variations dans le nombre des mues car, dans les premiers âges où cette différence est peu accentuée , les stades sont sensiblement synchrones dans les deux sexes; c'est à partir d'une époque plus avancée dans le développement qu'ils cessent de se correspondre pour la durée et le nombre.

Outre la taille de l'insecte, le nombre de mues semble dépendre aussi de la grosseur de la larve à sa sortie de l'œuf et par conséquent, de la grosseur de celui-ci; Pantel et De Sinéty  ont ainsi fait cette remarque que, de deux espèce de phasmes de même taille, celui qui a un œuf plus petit fera généralement une ou deux mue de moins que l'autre. 

Les conditions extérieures ne sont pas sans action sur le phénomène de la mue. Bien que cette question ait été encore peu étudiée, il semble que la température et l'humidité sont les deux facteurs qui influencent le plus la mue. Les Severin, qui ont étudié le Diaphéromera femorata à ce point de vue, sont amenés à conclure qu'une température basse tend à diminuer le nombre de mues, l'élévation de la température agissant en ses inverse.

 

fait par Mélanie le 4 décembre 2002 

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Mis à jour le 13 décembre, 2002