L'ABEILLE

Citation : Je suis apiculteur amateur, et j'y suis venu, par force, car un essaim d'abeille était venu s'installer bien confortablement dans un mur. Comment faire pour le déloger ? User de l'insecticide, non bien sur ! C'était en pleine Coupe du Monde de Foot, et me trouvant sur Paris à cette occasion je me procure nombre de livres et d'ouvrages traitant des abeilles. De retour je m'équipe d'une ruche, des habits de protection et pareil à un bibundum casqué, botté, j'attaque avec force de fumée injectée dans le trou à l'aide d'un enfumoir, sorte de soufflet. La fumée sur l'abeille à un rôle analogue à celui des gaz lacrymogènes sur l'Homme: elle n'aime pas du tout et c'est du genre sauve qui peut !!! Elle se gave de miel (faisant ainsi de la réserve au cas où...) et lorsque sa reine s'échappe sentant en quelque sorte l'incendie s'approcher, tout ce petit monde accourt et s'installe dans la ruche placée devant le trou. Ainsi l'essaim, avec sa reine, est transvasé. Profitant de la nuit, j'ai transporté cette précieuse et piquante cargaison à quelques 4km ôtant ainsi l'envie à cette petite société de revenir dans leur précaire logis ! Et depuis je suis devenu apiculteur...

Voyons la place occupée par l'abeille dans l'ensemble du monde animal. Elle est bien entendu connue pour son miel mais aussi pour sa cire.

Les zoologistes reconnaissent l'existence de plus de 20000 espèces d'abeilles: qui sont-elles, comment vivent-elles et quelles sont les caractères qui permettent de les différencier des autres insectes ?

Le foisonnement des espèces est tel sur la terre que les biologistes ont mis au point un système efficace de classification; sans cela, pas moyen d'y voir clair, même parmi les insectes qui représentent à eux seuls près d'un million d'espèces; plusieurs nouvelles espèces sont d'ailleurs découvertes et décrites chaque année!

Une observation attentive permet de classer les abeilles dans l'embranchement des arthropodes, aux côtés des arachnides (les araignées) ou des crustacés: tous ces animaux se caractérisent, en effet, par des téguments composés de chitine, un corps formé de segments articulés, des yeux composés et d'autres caractères encore.

Au sein du groupe des arthropodes, les abeilles présentent une série de caractères particuliers, ce qui conduit à les regrouper dans un ensemble homogène, la classe des insectes: les abeilles possèdent, en effet, six pattes, deux paires d'ailes et un corps divisé en trois parties distinctes (tête, thorax et abdomen). La classe des insectes comme prend 32 ordres, dont celui des hyménoptères, celui des lépidoptères (les papillons) ou encore celui des diptères (les mouches).

Les abeilles appartiennent à l'ordre des hyménoptères et en présentent bien entendu les caractéristiques:

    • métamorphose complète, c'est-à-dire que le développement passe par les stades oeuf, larve, nymphe et finalement imago;
    • ailes membraneuses et couplées par des crochets;
    • pièces buccales de type broyeur-lécheur;
    • parthénogenèse présente chez beaucoup d'espèces.

Parmi les hyménoptères, les abeilles se distinguent par la présence d'une "taille de guêpe" (thorax séparé de l'abdomen par un rétrécissement étroit) et d'un aiguillon (en forme de harpon qu'elle ne pourra donc pas retirer après une piqûre) chez les femelles; elles forment le groupe des apocrites aculéates. Ce groupe comprend plusieurs super-familles, dont celles des Formicoidea (les fourmis), des Vespoidea (les guêpes) et bien entendu des Apoidea (les abeilles).

La figure à coté vous aidera à situer l'abeille dans le monde des insectes, plus spécialement dans l'ordre des hyménoptères

Ces abeilles - ou apoïdes - forment un groupe d'hyménoptères extrêmement diversifiés. Le terme "abeille" peut tout aussi bien désigner l'abeille des ruches, ou abeille domestique, qu'une des 20 000 autres espèces d'abeilles si on prend ce terme au sens large que lui donnent les zoologistes. (Voir les abeilles tueuses)

Toutes les abeilles ont en commun un régime exclusivement végétarien, à base de miel (Voir recette pain épice) ou de nectar et de pollen. (voir la danse des abeilles) Les femelles possèdent d'ailleurs un organe de récolte du pollen appelé brosse et localisé au niveau des pattes postérieures ou sous l'abdomen. On y rencontre plusieurs espèces sociales, qui vivent et travaillent en société, et même en sociétés permanentes dans quelques rares cas. Mais la plupart des espèces ne forment pas de sociétés évoluées ou sont carrément solitaires. On observe en fait une grande variation du degré de socialisation.

Les abeilles sont réparties en groupes plus homogènes, les familles. Parmi celles-ci, la famille des Apidae regroupe les espèces dont le degré de socialisation est le plus élevé, mais aussi quelques espèces solitaires; ce sont des insectes à langue longue, par rapport à d'autres familles d'espèces solitaires peu évoluées et à langue courte. Des caractères morphologiques permettent également de distinguer les différentes familles.

Au sein de la famille des Apidae, se trouvent plusieurs genres, et notamment les bourdons, qu'il ne faut pas confondre avec les faux-bourdons, les mâles de l'abeille domestique; les abeilles du genre Apis vivent en colonies permanentes et se reproduisent par essaimage. Cette famille comporte une seule reine.

Le genre Apis est formé (traditionnellement) de quatre espèces seulement, à savoir: Apis mellifera, Apis dorsata , Apis florea et Apis cerana:

  • Apis florea se trouve en Inde, Malaisie, Java et Bornéo. C'est la plus petite abeille. On la rencontre uniquement en plaine, en dessous de 500 mètres. Le nid est composé d'un seul rayon.
  • Apis dorsata est répandue sur un large territoire de l'Asie Sud-orientale (Inde, Sud de la Chine, Philippines, Archipel Indonésien). Le nid est également formé d'un seul rayon.
  • Apis cerana, la plus proche de l'abeille européenne. On la rencontre en Asie méridionale et orientale, partout où les abeilles peuvent s'installer. On l'élève facilement dans des ruches.
  • Apis mellifera, la seule espèce indigène en Europe et en Afrique; on la trouve aussi dans
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  • L'abeille mellifère occupe une aire de distribution très large où elle rencontre des conditions écologiques très diversifiées. Ces conditions variables se répercutent sur les différentes populations locales et entraînent ainsi une variation géographique de l'abeille dont la finalité réside dans l'adaptation la meilleure possible aux conditions de vie. Cette variation, bien qu'évidente sur le plan morphologique, n'est pas suffisante pour assurer l'isolement sexuel des différentes populations et donc la formation d'une nouvelle espèce. Par contre, ces différences contribuent à l'apparition de différentes sous-espèces ou races géographiques. C'est à ces sous-espèces que se réfèrent les apiculteurs lorsqu'ils parlent de race.

    La définition d'une sous-espèce repose, comme on vient de le voir, sur des différences d'ordre morphologique; il faut les compléter par d'autres caractéristiques, comme des adaptations écologiques et éthologiques particulières, ainsi qu'une répartition géographique précise. Une espèce peut donc être formée d'un ensemble de sous-espèces interfécondes; c'est le cas de l'abeille mellifère pour laquelle plus de 20 races géographiques ont été reconnues. Les quatre principales races d'Europe occidentale sont: l'abeille noire (Apis mellifera mellifera), l'abeille carniolienne (A. m. carnica), l'abeille italienne (A. m. ligustica) et l'abeille caucasienne (A. m. caucasica). Ces différentes sous-espèces peuvent être reconnues par l'observation de leurs caractéristiques morphologiques, comme par exemple, la longueur de la langue, la couleur de l'abdomen, les nervures des ailes, etc.

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    FAIT PAR GENEVIÈVE LE 30 OCTOBRE 2002

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    Mis à jour le 28 novembre, 2002